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ABC, une enseigne qui part à la conquête des marchés arabes. On entendra sans doute parler d'elle dans un avenir proche au Maghreb.
L’ABC veut profiter du boom des centres commerciaux au Moyen-Orient pour s’imposer comme le premier grand magasin régional. Première étape : Bahreïn.
L’ABC réussira-t-il à s’imposer comme le premier grand magasin régional ? C’est le pari que veut relever la famille Fadel, propriétaire à 80 % du groupe libanais de grande distribution. La première étape est une implantation cette année à Bahreïn. L’inauguration est prévue en septembre. Des projets sont à l’étude pour ouvrir des enseignes au Koweït, en Jordanie, à Qatar, aux Émirats arabes unis et en Syrie. « D’ici à trois ou quatre ans, notre objectif est de réaliser un chiffre d’affaires régional équivalent à celui de notre division grand magasin au Liban », annonce le directeur Robert Fadel.
Pour l’ABC, il ne s’agit pas de se lancer dans la construction d’un nouveau centre commercial, un projet de grande envergure (celui d’Achrafié a coûté 80 millions de dollars) dans un secteur régional déjà proche de la saturation. « Rien qu’en Arabie saoudite, 50 centres commerciaux sont en voie de construction dans les trois prochaines années », explique Robert Fadel. En revanche, en tant que grand magasin, l’ABC peut profiter d’une occasion en or : tous ces nouveaux espaces marchands sont à la recherche “d’enseignes locomotives” (anchor stores). Ces grands noms sont déterminants pour le succès d’un centre commercial, grâce au trafic qu’ils génèrent. Les grands magasins de réputation mondiale comme le français Les Galeries Lafayette, les britanniques Harvey Nichols et Debenhams ou l’américain Saks accourent déjà.
En termes de positionnement, l’ABC a un créneau « entre le très haut de gamme comme Harvey Nichols et le moyen de gamme comme Debenhams ». Mais l’enseigne libanaise croit surtout pouvoir se faire une place de choix parmi ces prestigieux concurrents en jouant sur un argument qui a déjà fait ses preuves dans d’autres secteurs, comme celui de la restauration par exemple : le savoir-faire libanais en matière d’ajustement de concepts internationaux aux goûts et aux habitudes arabes. « Nous savons offrir un cadre et un assortiment adaptés aux besoins de la clientèle régionale », explique Robert Fadel. L’ABC de Bahreïn, qui coûtera deux millions de dollars, sera le premier à tester la formule sur 2 000 m2 dans le centre Seef. Le chiffre d’affaires visé est de dix millions de dollars dans un premier temps, soit 10 % de la division grand magasin du groupe. La décoration a été confiée à Annabelle Kassar pour sa touche “orientale moderne”. L’assortiment réservera une place de choix aux designers libanais. « En la matière, nous serons plus flexibles que les grandes enseignes internationales », assure le directeur. La force de vente reposera, enfin, sur des effectifs majoritairement libanais. « Une cinquantaine de personnes recrutées au Liban ou parmi les Libanais du Golfe. »
Deux métiers
L’ABC a deux métiers. Créée en 1936 à Bab Idriss, l’enseigne était d’abord, historiquement, un grand magasin. Il s’agit d’un concept de commerce particulier dont l’assortiment allie essentiellement des articles de mode (vêtements, cosmétique, maroquinerie, etc.) et des articles pour la maison. Le groupe a ensuite, en novembre 2003, créé le premier centre commercial moderne du Liban. Cette activité est surtout immobilière, car il s’agit de louer des emplacements dans une galerie marchande. Le grand magasin ABC est le premier locataire du centre commercial du même nom situé à Achrafié.
Un marché régional de 100 milliards de dollars
Le marché de la distribution est en plein boom dans la région. Il est de 50 milliards de dollars dans le Golfe et atteint le double si on inclut la Jordanie, le Liban, l’Égypte, l’Iran et l’Irak. Au début des années 1990, les centres commerciaux offraient une surface locative totale de 500 000 mètres carrés environ. Elle est aujourd’hui de cinq millions de mètres carrés et devrait atteindre les 13 millions d’ici à 2010, ce qui en fait le secteur à la croissance la plus forte dans la région. Le chiffre d’affaires de la distribution devrait atteindre 500 milliards de dollars d’ici à 2010. Autant dire que les opportunités d’affaires sont nombreuses. Le Golfe est en pointe en la matière, mais d’autres pays du Moyen-Orient ont aussi pris le train en marche, comme la Jordanie ou l’Égypte.
Dates-clés
1936 Création de l’ABC à Bab Idriss.
1972 Maurice Fadel prend le contrôle de l'ABC.
1980 Ouverture de l'ABC-Dbayé.
1982 Incendie des magasins de Tripoli et de Hamra.
1989 Incendie du magasin de Dbayé.
2003 Ouverture d'Achrafié.
2007 Implantation à Bahreïn.
Par S.R., Mars 2007 Commerce du Levant
L’ABC veut profiter du boom des centres commerciaux au Moyen-Orient pour s’imposer comme le premier grand magasin régional. Première étape : Bahreïn.
L’ABC réussira-t-il à s’imposer comme le premier grand magasin régional ? C’est le pari que veut relever la famille Fadel, propriétaire à 80 % du groupe libanais de grande distribution. La première étape est une implantation cette année à Bahreïn. L’inauguration est prévue en septembre. Des projets sont à l’étude pour ouvrir des enseignes au Koweït, en Jordanie, à Qatar, aux Émirats arabes unis et en Syrie. « D’ici à trois ou quatre ans, notre objectif est de réaliser un chiffre d’affaires régional équivalent à celui de notre division grand magasin au Liban », annonce le directeur Robert Fadel.
Pour l’ABC, il ne s’agit pas de se lancer dans la construction d’un nouveau centre commercial, un projet de grande envergure (celui d’Achrafié a coûté 80 millions de dollars) dans un secteur régional déjà proche de la saturation. « Rien qu’en Arabie saoudite, 50 centres commerciaux sont en voie de construction dans les trois prochaines années », explique Robert Fadel. En revanche, en tant que grand magasin, l’ABC peut profiter d’une occasion en or : tous ces nouveaux espaces marchands sont à la recherche “d’enseignes locomotives” (anchor stores). Ces grands noms sont déterminants pour le succès d’un centre commercial, grâce au trafic qu’ils génèrent. Les grands magasins de réputation mondiale comme le français Les Galeries Lafayette, les britanniques Harvey Nichols et Debenhams ou l’américain Saks accourent déjà.
En termes de positionnement, l’ABC a un créneau « entre le très haut de gamme comme Harvey Nichols et le moyen de gamme comme Debenhams ». Mais l’enseigne libanaise croit surtout pouvoir se faire une place de choix parmi ces prestigieux concurrents en jouant sur un argument qui a déjà fait ses preuves dans d’autres secteurs, comme celui de la restauration par exemple : le savoir-faire libanais en matière d’ajustement de concepts internationaux aux goûts et aux habitudes arabes. « Nous savons offrir un cadre et un assortiment adaptés aux besoins de la clientèle régionale », explique Robert Fadel. L’ABC de Bahreïn, qui coûtera deux millions de dollars, sera le premier à tester la formule sur 2 000 m2 dans le centre Seef. Le chiffre d’affaires visé est de dix millions de dollars dans un premier temps, soit 10 % de la division grand magasin du groupe. La décoration a été confiée à Annabelle Kassar pour sa touche “orientale moderne”. L’assortiment réservera une place de choix aux designers libanais. « En la matière, nous serons plus flexibles que les grandes enseignes internationales », assure le directeur. La force de vente reposera, enfin, sur des effectifs majoritairement libanais. « Une cinquantaine de personnes recrutées au Liban ou parmi les Libanais du Golfe. »
Deux métiers
L’ABC a deux métiers. Créée en 1936 à Bab Idriss, l’enseigne était d’abord, historiquement, un grand magasin. Il s’agit d’un concept de commerce particulier dont l’assortiment allie essentiellement des articles de mode (vêtements, cosmétique, maroquinerie, etc.) et des articles pour la maison. Le groupe a ensuite, en novembre 2003, créé le premier centre commercial moderne du Liban. Cette activité est surtout immobilière, car il s’agit de louer des emplacements dans une galerie marchande. Le grand magasin ABC est le premier locataire du centre commercial du même nom situé à Achrafié.
Un marché régional de 100 milliards de dollars
Le marché de la distribution est en plein boom dans la région. Il est de 50 milliards de dollars dans le Golfe et atteint le double si on inclut la Jordanie, le Liban, l’Égypte, l’Iran et l’Irak. Au début des années 1990, les centres commerciaux offraient une surface locative totale de 500 000 mètres carrés environ. Elle est aujourd’hui de cinq millions de mètres carrés et devrait atteindre les 13 millions d’ici à 2010, ce qui en fait le secteur à la croissance la plus forte dans la région. Le chiffre d’affaires de la distribution devrait atteindre 500 milliards de dollars d’ici à 2010. Autant dire que les opportunités d’affaires sont nombreuses. Le Golfe est en pointe en la matière, mais d’autres pays du Moyen-Orient ont aussi pris le train en marche, comme la Jordanie ou l’Égypte.
Dates-clés
1936 Création de l’ABC à Bab Idriss.
1972 Maurice Fadel prend le contrôle de l'ABC.
1980 Ouverture de l'ABC-Dbayé.
1982 Incendie des magasins de Tripoli et de Hamra.
1989 Incendie du magasin de Dbayé.
2003 Ouverture d'Achrafié.
2007 Implantation à Bahreïn.
Par S.R., Mars 2007 Commerce du Levant