Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le pétrole est redevenu une arme de guerre commerciale

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le pétrole est redevenu une arme de guerre commerciale

    Donald Trump souhaite affaiblir encore l’Iran par la baisse des cours du pétrole, avec le concours de l’Arabie saoudite et… de la Russie, alliée de l’Iran


    Il y a deux jours, le président américain a annoncé via son instrument de communication favori, Twitter, que l’Arabie saoudite a consenti à augmenter sa production pétrolière de deux millions de barils afin de concourir à baisser le prix du pétrole qui venait de dépasser les 80 USD/baril. Cette initiative est d’autant plus remarquable que les pays membres de l’Opep s’étaient engagés il y a un peu plus d’un an à réduire justement leur production afin de faire remonter les cours. Cette initiative avait effectivement donné les résultats espérés puisque le cours du baril est passé de 50 USD début 2017 à 80 USD en juin 2018, soit une hausse de plus de 50 % des cours.

    Cette demande du président américain vise effectivement à empêcher l’envolée des cours, du fait en premier lieu des sanctions qui vont frapper l’Iran à compter du 4 novembre prochain, empêchant ce pays d’exporter 1,2 million de barils/jours dès l’arrivée de cette échéance ; en second lieu, de la baisse de la production vénézuélienne touchée par les dysfonctionnements que connaît Caracas en ce moment ; et enfin de l’incapacité des oléoducs américains d’acheminer la production issue de la fracturation hydraulique des gisements de schiste des plateaux de Bakken au nord des États-Unis et du bassin Permian au Texas. En effet, l’explosion de la production du pétrole de schiste atteint des sommets jamais égalés puisqu’elle représente plus de 8 millions de barils/jours à l’heure actuelle, plaçant les États-Unis comme le principal producteur mondial de pétrole devant l’Arabie saoudite.

    Cette hausse de la production saoudienne, ajoutée à celle des Émirats arabes unis et à celle de la Russie, comble précisément le manque de la production iranienne dû aux sanctions américaines. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’une rencontre a eu lieu entre les ministres de l’Énergie de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de la Russie en marge du sommet économique de Saint Pétersbourg au mois de mai dernier. Ainsi, alors que la hausse de la production pétrolière saoudienne est présentée comme une concession par la Maison-Blanche, il ne s’agit en réalité que de la consécration d’une décision prise il y a plus d’un mois en Russie. L’objectif occulte étant d’empêcher la hausse des cours pétroliers liée au retrait iranien, et d’autre part d’exercer davantage de pression économique sur Téhéran, qui verrait ainsi ses recettes pétrolières doublement amoindries, autant par la baisse de volume à l’export que de la rentrée des devises. Moins de barils vendus pour un prix par baril réduit !

    La Russie dans l’Opep ?
    La situation est d’autant plus intéressante pour les Saoudiens qu’ils peuvent ainsi s’assurer une rentrée de devises supplémentaires qui leur fait cruellement défaut, du fait du coût pharaonique de la guerre meurtrière au Yémen et du coût titanesque du projet 2030 du prince héritier Mohammad Bin Salman visant à industrialiser ce pays en une petite quinzaine d’années. De surcroît, les Saoudiens peuvent récupérer les clients de l’Iran qui sont parmi les seuls pays acheteurs dont l’économie est en pleine expansion : la Chine, la Corée du Sud et l’Inde. Que des cartes gagnantes, donc
    Il est à noter que même si les Saoudiens arrivent à pousser leur production à hauteur de 10,8 millions de barils/jour en juillet comme ils l’ont annoncé, l’Arabie saoudite seule ne peut combler le manquer de la production iranienne. Rappelons à cet égard que la production maximale saoudienne n’a jamais historiquement dépassé 10,72 millions de barils/jours. L’augmentation annoncée par Donald Trump concerne donc une augmentation conjointe saoudo-russe, ce qui fait de la Russie de fait un membre de l’Opep. Que de surprises en cette période de trouble, sachant que la Russie se présente comme un allié de l’Iran. Un allié peu recommandable s’il en est

    le NE
Chargement...
X