Ah ! Si l'Irak avait été un allié politique comme la Syrie aujourd'hui, quel gachie pour ces peuples voisins. Au total, les dépenses militaires, pertes en produit intérieur brut et capitaux non investis, auraient dépassé 500 milliards de dollars pour les deux pays
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Aujourd’hui de nombreux soi-disant observateurs politiques insistent encore sur une haine presque raciale entre Iraniens (qu’ils nomment perses) et les Arabes. En 1975, l’Iran du Shah et l’Irak ont signé l’Accord d’Alger. Cet accord très ambitieux était le résultat de la suprématie militaire iranienne et inaugura une ère nouvelle entre les deux pays.
Accord d’Alger
Le Shah poursuivant une politique de dissuasion avait formé l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. Ayant été le garant de la sécurité de la région et appartenant au monde libre, son objectif était d’acquérir une certaine indépendance politique en prenant peu à peu et mesurement ses distances vis-à-vis des Etats-Unis. Sa première tentation dans ce sens était la normalisation de ses relations avec l’Irak (prosoviétique) en interrompant totalement tout soutien d’aide militaire à la rébellion kurde animée par les partisans de Barzani. En effet, le Shah avait constaté au début de l’année 1975 que la persistance de l’agitation d’une partie des Kurdes d’Irak commençait à avoir des répercussions au Kurdistan Iranien et il souhaitait y mettre un terme.
De son côté, le gouvernement de Bagdad entendait régler le problème kurde afin de pouvoir se consacrer entièrement aux questions du développement et moins dépendre de l’aide militaire soviétique.
À la suite de l’intervention du Président algérien, Houari Boumédien au cours du premier sommet de l’OPEP à Alger, le Shah rencontra le Vice-président irakien, Saddam Hussein, et un accord est conclu le 6 mars 1975 entre l’Iran et l’Irak.
L’accord prévoit que chacun des deux évitera toute ingérence dans les affaires intérieures de l’autre. Ils procéderont au règlement de leurs différents frontaliers tant terrestres que fluviaux et mettront fin à toutes les infiltrations subversives.
L’accord prévoit ensuite que la région devrait rester à l’abri de toute ingérence étrangère. Cela pourrait signifier que l’Iran prendra un peu plus ses distances à l’égard des Etats-Unis et l’Irak vis-à-vis de l’Union Soviétique. La portée de l’accord est très grande.
En acceptant de considérer que la frontière entre les deux pays passe par le Thalweg du Chatt al-arab, Saddam Hussein satisfait, et même au-delà les revendications de Téhéran. L’Iran n’envisageait guère en effet, au moins dans un premier temps ; l’existence d’un traité de navigation lui permettant d’utiliser la partie orientale du fleuve et laissant la souveraineté au voisin de l’Ouest. Tout indiquait que les intérêts de l’Irak et de l’Iran étaient désormais convergents. La période qui suivit l’accord d’Alger jusqu’à la révolution khomeiniste est un des rares moments où le gouvernement irakien entretint de bonnes relations avec l’Iran du Shah qui d’ailleurs se faisait respecter comme puissance régionale [1].
Sous le règne du Shah, l’Irak ne pouvait même pas avoir l’idée d’entrer en guerre avec l’Iran car selon les experts militaires dans le cas d’une éventuelle tentative de guerre de l’Irak contre l’Iran, l’aviation irakienne aurait été écrasée au sol par l’armée de l’air impériale avant même qu’elle puisse avoir le temps d’agir.
La révolution khomeiniste
En 1979, une république islamique s’installe en Iran avec l’aide de l’administration Carter conformément à la doctrine de Brezinsky, le père de la ceinture verte qui voulait dessiner une barrière islamique aux frontières sud de la Russie soviétique : Turquie, Iran et Afghanistan allaient faire les frais des rêveries de ce Polonais américain, ennemi juré des soviets.
Exilé en Irak depuis les années 60, Khomeiny part pour la France où il y prépare sa révolution. Les autorités françaises de l’époque ne lui imposent aucune des restrictions légales qu’ils imposèrent par la suite aux démocrates laïques iraniens. Il rentre en Iran avec Air France, avion fourni par le gouvernement de la France. Le 11 Février 1979, Khomeiny proclame l’Iran république islamique et appelle les Irakiens à renverser le régime de Saddam Hussein dès 1980. Son objectif est de répandre le mouvement islamiste à travers tout le Proche-Orient. À partir de ce moment (islamisation de l’Iran) les relations avec l’Irak se détériorent.
D’autant plus que Khomeiny, épaulé par les Moudjahiddines du Peuple (Rajavi-Khiâbâni), les communistes prosoviétiques de Toudeh, les groupuscules islamo-gauchistes, les populistes islamistes (tendance Mossadegh) ont commencé l’œuvre de démolition de l’armée iranienne avec la bénédiction de Carter et Giscard d’Estaing. Cette armée, fierté de l’Iran, qui avait coûté des millions de dollars et refusait de livrer combat à ses voisins au nom de la dissuasion, allait disparaître à la plus grande satisfaction des USA et les lobbies des producteurs d’armes qui ne pouvaient tolérer un tel gâchis. Les armes sont faîtes pour livrer combat, se briser et être remplacées. La guerre Iran-Irak allait les satisfaire au-delà de toutes espérances.
Khomeiny avec sa politique d’agression, irrespectueuse du droit international, donne l’occasion au gouvernement irakien de commencer la guerre après la résiliation de l’Accord d’Alger sous prétexte que, « le gouvernement de la République Islamique se comporte contrairement à la morale et aux principes de relations cordiales ».
La révolution khomeiniste, la proclamation de la République Islamique en Iran et par la suite, la destruction et la décapitation totale de la hiérarchie militaire de l’armée impériale incitèrent Saddam d’entrer en guerre contre la nation iranienne. Nation déjà affaiblie par les saignées continues des bourreaux khomeinistes dans l’armée et le peuple. Ces massacres répétés et sanglants avaient donné à penser au chef de l’Etat Irakien qu’ils arriverait rapidement à ses fins.
La suite...
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Aujourd’hui de nombreux soi-disant observateurs politiques insistent encore sur une haine presque raciale entre Iraniens (qu’ils nomment perses) et les Arabes. En 1975, l’Iran du Shah et l’Irak ont signé l’Accord d’Alger. Cet accord très ambitieux était le résultat de la suprématie militaire iranienne et inaugura une ère nouvelle entre les deux pays.
Accord d’Alger
Le Shah poursuivant une politique de dissuasion avait formé l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. Ayant été le garant de la sécurité de la région et appartenant au monde libre, son objectif était d’acquérir une certaine indépendance politique en prenant peu à peu et mesurement ses distances vis-à-vis des Etats-Unis. Sa première tentation dans ce sens était la normalisation de ses relations avec l’Irak (prosoviétique) en interrompant totalement tout soutien d’aide militaire à la rébellion kurde animée par les partisans de Barzani. En effet, le Shah avait constaté au début de l’année 1975 que la persistance de l’agitation d’une partie des Kurdes d’Irak commençait à avoir des répercussions au Kurdistan Iranien et il souhaitait y mettre un terme.
De son côté, le gouvernement de Bagdad entendait régler le problème kurde afin de pouvoir se consacrer entièrement aux questions du développement et moins dépendre de l’aide militaire soviétique.
À la suite de l’intervention du Président algérien, Houari Boumédien au cours du premier sommet de l’OPEP à Alger, le Shah rencontra le Vice-président irakien, Saddam Hussein, et un accord est conclu le 6 mars 1975 entre l’Iran et l’Irak.
L’accord prévoit que chacun des deux évitera toute ingérence dans les affaires intérieures de l’autre. Ils procéderont au règlement de leurs différents frontaliers tant terrestres que fluviaux et mettront fin à toutes les infiltrations subversives.
L’accord prévoit ensuite que la région devrait rester à l’abri de toute ingérence étrangère. Cela pourrait signifier que l’Iran prendra un peu plus ses distances à l’égard des Etats-Unis et l’Irak vis-à-vis de l’Union Soviétique. La portée de l’accord est très grande.
En acceptant de considérer que la frontière entre les deux pays passe par le Thalweg du Chatt al-arab, Saddam Hussein satisfait, et même au-delà les revendications de Téhéran. L’Iran n’envisageait guère en effet, au moins dans un premier temps ; l’existence d’un traité de navigation lui permettant d’utiliser la partie orientale du fleuve et laissant la souveraineté au voisin de l’Ouest. Tout indiquait que les intérêts de l’Irak et de l’Iran étaient désormais convergents. La période qui suivit l’accord d’Alger jusqu’à la révolution khomeiniste est un des rares moments où le gouvernement irakien entretint de bonnes relations avec l’Iran du Shah qui d’ailleurs se faisait respecter comme puissance régionale [1].
Sous le règne du Shah, l’Irak ne pouvait même pas avoir l’idée d’entrer en guerre avec l’Iran car selon les experts militaires dans le cas d’une éventuelle tentative de guerre de l’Irak contre l’Iran, l’aviation irakienne aurait été écrasée au sol par l’armée de l’air impériale avant même qu’elle puisse avoir le temps d’agir.
La révolution khomeiniste
En 1979, une république islamique s’installe en Iran avec l’aide de l’administration Carter conformément à la doctrine de Brezinsky, le père de la ceinture verte qui voulait dessiner une barrière islamique aux frontières sud de la Russie soviétique : Turquie, Iran et Afghanistan allaient faire les frais des rêveries de ce Polonais américain, ennemi juré des soviets.
Exilé en Irak depuis les années 60, Khomeiny part pour la France où il y prépare sa révolution. Les autorités françaises de l’époque ne lui imposent aucune des restrictions légales qu’ils imposèrent par la suite aux démocrates laïques iraniens. Il rentre en Iran avec Air France, avion fourni par le gouvernement de la France. Le 11 Février 1979, Khomeiny proclame l’Iran république islamique et appelle les Irakiens à renverser le régime de Saddam Hussein dès 1980. Son objectif est de répandre le mouvement islamiste à travers tout le Proche-Orient. À partir de ce moment (islamisation de l’Iran) les relations avec l’Irak se détériorent.
D’autant plus que Khomeiny, épaulé par les Moudjahiddines du Peuple (Rajavi-Khiâbâni), les communistes prosoviétiques de Toudeh, les groupuscules islamo-gauchistes, les populistes islamistes (tendance Mossadegh) ont commencé l’œuvre de démolition de l’armée iranienne avec la bénédiction de Carter et Giscard d’Estaing. Cette armée, fierté de l’Iran, qui avait coûté des millions de dollars et refusait de livrer combat à ses voisins au nom de la dissuasion, allait disparaître à la plus grande satisfaction des USA et les lobbies des producteurs d’armes qui ne pouvaient tolérer un tel gâchis. Les armes sont faîtes pour livrer combat, se briser et être remplacées. La guerre Iran-Irak allait les satisfaire au-delà de toutes espérances.
Khomeiny avec sa politique d’agression, irrespectueuse du droit international, donne l’occasion au gouvernement irakien de commencer la guerre après la résiliation de l’Accord d’Alger sous prétexte que, « le gouvernement de la République Islamique se comporte contrairement à la morale et aux principes de relations cordiales ».
La révolution khomeiniste, la proclamation de la République Islamique en Iran et par la suite, la destruction et la décapitation totale de la hiérarchie militaire de l’armée impériale incitèrent Saddam d’entrer en guerre contre la nation iranienne. Nation déjà affaiblie par les saignées continues des bourreaux khomeinistes dans l’armée et le peuple. Ces massacres répétés et sanglants avaient donné à penser au chef de l’Etat Irakien qu’ils arriverait rapidement à ses fins.
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