-A l’étranger, l’Algérie apparaît le plus souvent comme l’un des chefs de file du tiers-monde « révolutionnaire », qu’il s’agisse des grands problèmes internationaux ou de son propre développement économique. Les dix années qui viennent de s’écouler depuis son accession à l’indépendance semblent avoir produit un pays neuf, dont l’expérience suscite toujours un vif intérêt. L’occasion est donc bonne pour juger la « révolution » algérienne à la lumière de ce bref passé et poser les questions essentielles : Qu’est-ce que le socialisme dont se réclame aujourd’hui le régime du président Boumediène ? L’industrialisation est-elle vraiment lancée dans la bonne voie ? Y a-t-il, en un mot, développement de l’économie et de la société ?
Aucun bilan ne saurait éclairer la réalité présente si on ne rappelle deux facteurs décisifs : d’une part, la nature de la colonisation et ses conséquences et, d’autre part, les caractéristiques du mouvement national algérien. La société algérienne fut une des plus dépossédées du monde : la colonisation de peuplement avait expulsé une partie de la paysannerie de sa terre et condamnait, par son existence même, les chômeurs ruraux à ne pas trouver d’emploi dans le secteur agricole. La majorité des postes de cadres moyens ainsi que des fonctions administratives subalternes étaient dévolus aux Européens. Enfin l’identité algérienne elle-même était niée, le pays ayant un statut départemental tandis que l’arabe n’était pas enseigné dans les écoles. Le succès de l’insurrection du 1er novembre 1954 trouve là ses sources-.
Par Gérard Chaliand & Juliette Minces in Le Monde diplomatique- juillet 1972- (extraits)
Aucun bilan ne saurait éclairer la réalité présente si on ne rappelle deux facteurs décisifs : d’une part, la nature de la colonisation et ses conséquences et, d’autre part, les caractéristiques du mouvement national algérien. La société algérienne fut une des plus dépossédées du monde : la colonisation de peuplement avait expulsé une partie de la paysannerie de sa terre et condamnait, par son existence même, les chômeurs ruraux à ne pas trouver d’emploi dans le secteur agricole. La majorité des postes de cadres moyens ainsi que des fonctions administratives subalternes étaient dévolus aux Européens. Enfin l’identité algérienne elle-même était niée, le pays ayant un statut départemental tandis que l’arabe n’était pas enseigné dans les écoles. Le succès de l’insurrection du 1er novembre 1954 trouve là ses sources-.
Par Gérard Chaliand & Juliette Minces in Le Monde diplomatique- juillet 1972- (extraits)
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