Discours
Jeudi 12 juillet 2018
Conférence de presse de Hassan Nasrallah suite à la capture de deux soldats israéliens le 12 juillet 2006 par le Hezbollah.
Traduite pour la première fois à l’occasion du 12ème anniversaire de l’événement. Tous les discours du Secrétaire Général du Hezbollah durant la guerre de 2006, inédits en français, seront intégralement publiés à leur date anniversaire cet été.
Traduction : sayed7asan
Soutenez ce travail et abonnez-vous à la Page Facebook et à la chaine Vimeo pour contourner la censure.
« L’ennemi israélien sait bien à quel point nous sommes sérieux, capables et prêts (à la guerre), il sait que nous assumons nos responsabilités et que nous avons le courage requis et la maîtrise de nos nerfs, ce qui nous permet de réfléchir (et d’agir) avec un esprit froid (et lucide). » Hassan Nasrallah, 12 juillet 2006.
En prévision de la Grande Guerre de Libération annoncée par Sayed Hassan Nasrallah, il est bon de savoir précisément ce qui s’est passé durant la guerre de l’été 2006, véritable épopée dont le détail des événements reste méconnu du public occidental, de même que l’ampleur de la déroute d’Israël et les causes mêmes du conflit. Cette méconnaissance est due au poids de la propagande et de la censure qui pèse sur le plus authentique de tous les dirigeants arabes et le plus redoutable de tous les mouvements armés de l’Histoire. C’est à raison qu’Israël le considère comme sa principale menace existentielle, juste avant l’Iran, tant son hostilité à l’entité sioniste est absolue, en principe comme dans les faits.
Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du ‘Parti de Dieu’, est le visage du seul mouvement qui a infligé deux défaites cuisantes à Israël, à un contre dix, restaurant ainsi l’honneur du monde arabo-musulman. Il est, selon Norman Finkelstein, le seul leader politique dont les discours soient à la fois parfaitement véridiques et fiables (bien qu’il soit très difficile pour nous de concevoir un homme politique qui ne ment ni même n’exagère en aucune circonstance) et hautement instructifs. Il suffit de lire – et même de regarder – ses discours tout au long de la guerre mondiale d’annihilation qui a été menée contre le Hezbollah pour en prendre conscience. Quiconque veut comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient ne saurait faire abstraction des informations de première main et des analyses de très haute qualité qu’il propose régulièrement.
On ne peut qu’imaginer la puissance actuelle du Hezbollah, après la ‘Victoire Divine’ de 2006 et la lutte victorieuse contre Daech & la coalition saoudo-américaine en Syrie, en Irak et au Yémen, qui a considérablement renforcé et élargi l’Axe de la Résistance. Sans aucun doute, la prochaine guerre bouleversera complètement la carte du Moyen-Orient.
Sayed Hasan
Transcription :
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur des mondes, et que Ses prières soient sur notre Maître Muhammad, sur sa famille pieuse et pure, et sur ses compagnons choisis et fidèles. Que les salutations soient sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et ses bénédictions.
En premier lieu et en dernier lieu, que la louange et les remerciements soient à Dieu pour la victoire, le djihad, la gloire et les résultats qu’il nous a accordés. Il faut que je commence par m’adresser aux moudjahidines (combattants) héroïques qui ont aujourd’hui tenu notre promesse (de libérer nos prisonniers détenus en Israël). Et c’est pourquoi leur opération a été nommée l’opération « Promesse véridique ». Je leur adresse mes remerciements sincères et j’embrasse leur front et leurs mains.
Par la grâce de ces têtes hautes et de ces combattants héroïques, nous resterons tous la tête haute, et aucun de nos combattants (libanais) ne restera enchaîné dans les prisons de l’occupant (sioniste). Aujourd’hui est le jour de la fidélité envers Samir Qintar, Yahya Skaf, Nasim Nisr, et tous les frères, tous les prisonniers et tous ceux qui sont détenus dans les prisons de l’occupant.
De même, je me dois d’exprimer mon respect et mes remerciements à tous les Libanais, tous les Palestiniens, tous les Arabes et tous les musulmans qui ont exprimé leur joie, leur bonheur et leur soutien, qu’il s’agisse de dirigeants (politiques), d’autorités religieuses, de partis, de forces, de personnalités, de savants ou d’humbles et bons citoyens du quotidien qui sont descendus dans les rues et ont exprimé (tout cela) à leur façon. A tous ceux-là, je fais part de mon respect et de mes remerciements, et tout particulièrement à notre peuple dans le sud du Liban, dans les villages situés en première ligne, qui restent jusqu’à cet instant et resteront par la Grâce de Dieu endurants, patients, confiants et plus forts (que l’ennemi), contrairement à ce qu’indiquent certains médias qui évoquent une situation d’exode massif, des problèmes, etc., mais ce n’est pas vrai. J’y reviendrai dans un instant.
Je commence par l’opération (elle-même). Bien sûr, je ne vais pas évoquer (en détail) les données du terrain, les communiqués de la Résistance s’en chargeront. Plusieurs communiqués ont déjà été publiés. La Résistance a annoncé qu’elle avait capturé deux soldats israéliens. Naturellement, notre usage est de révéler chaque détail en temps voulu. Comment, quand, où, tout cela sera révélé plus tard.
Les Israéliens ont également reconnu que deux soldats israéliens ont été faits prisonniers. Il semble qu’il y ait eu des pertes chez les soldats de l’occupation (durant l’opération), trois morts. On parle maintenant de 7 morts parce qu’après l’opération, une incursion… Il y a même des médias libanais qui parlent d’une (vaste) incursion des forces israéliennes sur le territoire libanais.
Quelqu’un qui s’informerait (uniquement) via ces médias se dirait « Comment, ils sont déjà arrivés à Beyrouth et nous ne sommes pas au courant ?! »
Ce n’est pas vrai, il n’y a eu aucune incursion, si ce n’est sur un seul point, la position Raheb à l’ouest d’Ayt al-Cha’b, où un tank israélien s’est approché et a été détruit, causant des morts et des blessés (israéliens). Et il y a quelques heures, l’ennemi israélien, via plusieurs médiateurs, demandait un cessez-le-feu sur ce point précis situé à la frontière, pour récupérer ses morts et ses blessés, mais nous avons répondu qu’il fallait un cessez-le-feu global, et non pas simplement sur un point précis. Allons-nous leur accorder un cessez-le-feu sur un point précis alors qu’eux, de leur côté, frappent des ponts, des positions… Ce serait illogique.
Ainsi, les 4 victimes supplémentaires ont été causées par la destruction du tank lors de la première incursion israélienne sur le territoire libanais. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’incursion israélienne sur le territoire libanais. Voilà pour un bref aperçu de la réalité du terrain.
Bien sûr, les deux prisonniers israéliens sont déjà en lieu sûr, loin, très loin (de la frontière avec Israël)… Frapper un pont ici ou là, alors que l’opération a eu lieu à 9h05, (est complètement vain). Ce n’est qu’à 10h30 ou 11h que les Israéliens ont eu connaissance d’un incident et se sont demandés ce qui s’était passé, quelle était la situation, etc. Donc ceux qui ont capturé ces soldats à 9h05 ont eu le temps de les amener (aussi loin) qu’ils le voulaient.
En bref, cette opération, cette atmosphère, les communiqués en révéleront les détails.
Le deuxième point est que ce qui s’est passé aujourd’hui… Je ne veux pas entrer dans le débat pour établir si nous avions légalement le droit ou pas de faire cela (au regard de la loi libanaise), quelle est (la pertinence de) ce choix, quelles sont les (autres options), etc. Je dirai tout simplement en deux mots, en m’exprimant à ma manière, que c’est notre droit naturel, et que c’est la SEULE voie logique possible. Ce n’est pas la communauté internationale qui libèrera nos prisonniers détenus, ni les organisations internationales, ni les organisations régionales, ni les gouvernements, ni les régimes – avec tout le respect qui leur est dû –, ni les négociations politiques, je veux dire les négociations qu’on mène sans monnaie d’échange. Rien de tout ça ne peut libérer un seul détenu. Capturer des soldats israéliens est le seul choix raisonnable.
Si quelqu’un a une autre solution pour faire libérer nos prisonniers et détenus des prisons israéliennes, qu’il veuille bien nous l’indiquer, et s’il connait une autre manière de les libérer, qu’il nous explique pourquoi, depuis 20 ans et jusqu’à ce jour, il ne l’a pas mise en œuvre, pourquoi il ne l’a pas entreprise.
Jeudi 12 juillet 2018
Conférence de presse de Hassan Nasrallah suite à la capture de deux soldats israéliens le 12 juillet 2006 par le Hezbollah.
Traduite pour la première fois à l’occasion du 12ème anniversaire de l’événement. Tous les discours du Secrétaire Général du Hezbollah durant la guerre de 2006, inédits en français, seront intégralement publiés à leur date anniversaire cet été.
Traduction : sayed7asan
Soutenez ce travail et abonnez-vous à la Page Facebook et à la chaine Vimeo pour contourner la censure.
« L’ennemi israélien sait bien à quel point nous sommes sérieux, capables et prêts (à la guerre), il sait que nous assumons nos responsabilités et que nous avons le courage requis et la maîtrise de nos nerfs, ce qui nous permet de réfléchir (et d’agir) avec un esprit froid (et lucide). » Hassan Nasrallah, 12 juillet 2006.
En prévision de la Grande Guerre de Libération annoncée par Sayed Hassan Nasrallah, il est bon de savoir précisément ce qui s’est passé durant la guerre de l’été 2006, véritable épopée dont le détail des événements reste méconnu du public occidental, de même que l’ampleur de la déroute d’Israël et les causes mêmes du conflit. Cette méconnaissance est due au poids de la propagande et de la censure qui pèse sur le plus authentique de tous les dirigeants arabes et le plus redoutable de tous les mouvements armés de l’Histoire. C’est à raison qu’Israël le considère comme sa principale menace existentielle, juste avant l’Iran, tant son hostilité à l’entité sioniste est absolue, en principe comme dans les faits.
Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du ‘Parti de Dieu’, est le visage du seul mouvement qui a infligé deux défaites cuisantes à Israël, à un contre dix, restaurant ainsi l’honneur du monde arabo-musulman. Il est, selon Norman Finkelstein, le seul leader politique dont les discours soient à la fois parfaitement véridiques et fiables (bien qu’il soit très difficile pour nous de concevoir un homme politique qui ne ment ni même n’exagère en aucune circonstance) et hautement instructifs. Il suffit de lire – et même de regarder – ses discours tout au long de la guerre mondiale d’annihilation qui a été menée contre le Hezbollah pour en prendre conscience. Quiconque veut comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient ne saurait faire abstraction des informations de première main et des analyses de très haute qualité qu’il propose régulièrement.
On ne peut qu’imaginer la puissance actuelle du Hezbollah, après la ‘Victoire Divine’ de 2006 et la lutte victorieuse contre Daech & la coalition saoudo-américaine en Syrie, en Irak et au Yémen, qui a considérablement renforcé et élargi l’Axe de la Résistance. Sans aucun doute, la prochaine guerre bouleversera complètement la carte du Moyen-Orient.
Sayed Hasan
Transcription :
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur des mondes, et que Ses prières soient sur notre Maître Muhammad, sur sa famille pieuse et pure, et sur ses compagnons choisis et fidèles. Que les salutations soient sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et ses bénédictions.
En premier lieu et en dernier lieu, que la louange et les remerciements soient à Dieu pour la victoire, le djihad, la gloire et les résultats qu’il nous a accordés. Il faut que je commence par m’adresser aux moudjahidines (combattants) héroïques qui ont aujourd’hui tenu notre promesse (de libérer nos prisonniers détenus en Israël). Et c’est pourquoi leur opération a été nommée l’opération « Promesse véridique ». Je leur adresse mes remerciements sincères et j’embrasse leur front et leurs mains.
Par la grâce de ces têtes hautes et de ces combattants héroïques, nous resterons tous la tête haute, et aucun de nos combattants (libanais) ne restera enchaîné dans les prisons de l’occupant (sioniste). Aujourd’hui est le jour de la fidélité envers Samir Qintar, Yahya Skaf, Nasim Nisr, et tous les frères, tous les prisonniers et tous ceux qui sont détenus dans les prisons de l’occupant.
De même, je me dois d’exprimer mon respect et mes remerciements à tous les Libanais, tous les Palestiniens, tous les Arabes et tous les musulmans qui ont exprimé leur joie, leur bonheur et leur soutien, qu’il s’agisse de dirigeants (politiques), d’autorités religieuses, de partis, de forces, de personnalités, de savants ou d’humbles et bons citoyens du quotidien qui sont descendus dans les rues et ont exprimé (tout cela) à leur façon. A tous ceux-là, je fais part de mon respect et de mes remerciements, et tout particulièrement à notre peuple dans le sud du Liban, dans les villages situés en première ligne, qui restent jusqu’à cet instant et resteront par la Grâce de Dieu endurants, patients, confiants et plus forts (que l’ennemi), contrairement à ce qu’indiquent certains médias qui évoquent une situation d’exode massif, des problèmes, etc., mais ce n’est pas vrai. J’y reviendrai dans un instant.
Je commence par l’opération (elle-même). Bien sûr, je ne vais pas évoquer (en détail) les données du terrain, les communiqués de la Résistance s’en chargeront. Plusieurs communiqués ont déjà été publiés. La Résistance a annoncé qu’elle avait capturé deux soldats israéliens. Naturellement, notre usage est de révéler chaque détail en temps voulu. Comment, quand, où, tout cela sera révélé plus tard.
Les Israéliens ont également reconnu que deux soldats israéliens ont été faits prisonniers. Il semble qu’il y ait eu des pertes chez les soldats de l’occupation (durant l’opération), trois morts. On parle maintenant de 7 morts parce qu’après l’opération, une incursion… Il y a même des médias libanais qui parlent d’une (vaste) incursion des forces israéliennes sur le territoire libanais.
Quelqu’un qui s’informerait (uniquement) via ces médias se dirait « Comment, ils sont déjà arrivés à Beyrouth et nous ne sommes pas au courant ?! »
Ce n’est pas vrai, il n’y a eu aucune incursion, si ce n’est sur un seul point, la position Raheb à l’ouest d’Ayt al-Cha’b, où un tank israélien s’est approché et a été détruit, causant des morts et des blessés (israéliens). Et il y a quelques heures, l’ennemi israélien, via plusieurs médiateurs, demandait un cessez-le-feu sur ce point précis situé à la frontière, pour récupérer ses morts et ses blessés, mais nous avons répondu qu’il fallait un cessez-le-feu global, et non pas simplement sur un point précis. Allons-nous leur accorder un cessez-le-feu sur un point précis alors qu’eux, de leur côté, frappent des ponts, des positions… Ce serait illogique.
Ainsi, les 4 victimes supplémentaires ont été causées par la destruction du tank lors de la première incursion israélienne sur le territoire libanais. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’incursion israélienne sur le territoire libanais. Voilà pour un bref aperçu de la réalité du terrain.
Bien sûr, les deux prisonniers israéliens sont déjà en lieu sûr, loin, très loin (de la frontière avec Israël)… Frapper un pont ici ou là, alors que l’opération a eu lieu à 9h05, (est complètement vain). Ce n’est qu’à 10h30 ou 11h que les Israéliens ont eu connaissance d’un incident et se sont demandés ce qui s’était passé, quelle était la situation, etc. Donc ceux qui ont capturé ces soldats à 9h05 ont eu le temps de les amener (aussi loin) qu’ils le voulaient.
En bref, cette opération, cette atmosphère, les communiqués en révéleront les détails.
Le deuxième point est que ce qui s’est passé aujourd’hui… Je ne veux pas entrer dans le débat pour établir si nous avions légalement le droit ou pas de faire cela (au regard de la loi libanaise), quelle est (la pertinence de) ce choix, quelles sont les (autres options), etc. Je dirai tout simplement en deux mots, en m’exprimant à ma manière, que c’est notre droit naturel, et que c’est la SEULE voie logique possible. Ce n’est pas la communauté internationale qui libèrera nos prisonniers détenus, ni les organisations internationales, ni les organisations régionales, ni les gouvernements, ni les régimes – avec tout le respect qui leur est dû –, ni les négociations politiques, je veux dire les négociations qu’on mène sans monnaie d’échange. Rien de tout ça ne peut libérer un seul détenu. Capturer des soldats israéliens est le seul choix raisonnable.
Si quelqu’un a une autre solution pour faire libérer nos prisonniers et détenus des prisons israéliennes, qu’il veuille bien nous l’indiquer, et s’il connait une autre manière de les libérer, qu’il nous explique pourquoi, depuis 20 ans et jusqu’à ce jour, il ne l’a pas mise en œuvre, pourquoi il ne l’a pas entreprise.
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