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Retour à la « solution par la vache

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  • Retour à la « solution par la vache

    Moi je crois que sans les nationalisations des fermes, la vache aurait passé une une retraite heureuse, les pauvres elles ont fini en méchoui.
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    Quel est le rapport entre l’Algérie et la vache ? Un rapport profond, maternel, eschatologique : à la fin des temps, c’est une vache qui sauvera l’Algérie, ou le contraire.

    Si avant l’indépendance, ou tout juste après, le meilleur signe de richesse extérieur pour la famille paysanne algérienne, non encore démantelée par le socialisme et encore proche de la stabilité patriarcale, était la possession d’une vache, les temps n’ont pas changé après 1962 : le signe extérieur de la réussite du socialisme, ou du moins de son progrès irréversible, était justement le spectacle des vaches importées, peuplant les domaines autogérés et remplaçant les récoltes par le beuglement.

    Pendant trente ans, la vache a été le symbole collectiviste de la nation et même à sa chute, le socialisme a été attaqué par Boukrouh à partir de la notion de mamelle, c’est-à-dire toujours à partir du concept de la vache. Pour céder à la tentation du cliché, il faut dire que même après 88, c’est autour de la vache que se sont multipliés les égorgeurs.

    Les temps ont-ils changé ensuite ? Oui, mais pas la formule de « la solution par la vache ». Après la crise de la pomme de terre, la crise du lait en convoque encore une fois le profond archétype qui sommeille au fond de la notion du capital et du salut en Algérie.

    Ainsi, au moment même où le pays clôturait ses assises sur la nouvelle stratégie industrielle, pour savoir quoi vendre et quoi fabriquer, la « solution de la vache » a annoncé son retour parallèle et se présente déjà comme une sortie de crise possible.

    Dans trois ans, selon l’Union nationale des paysans algériens, parent pauvre de l’UGTA, et avec l’importation de 250.000 vaches, l’Algérie peut arrêter l’importation du lait et économiser 700 millions de dollars par an.

    La proposition n’a rien de ridicule mais n’a rien de nouveau. La seule condition, déjà posée à l’époque de Boumediène, est que ces vaches soient équitablement distribuées et qu’elles ne soient pas mangées. Deux fléaux majeurs qui ont causé la chute du socialisme à l’époque et qui n’ont laissé des milliers de vaches importées que le souvenir de l’Etat nourricier et de la mamelle collective.

    Ainsi, même avec la facture de 700 millions de dollars d’importation de lait par an et celui de trente ans de vagabondage idéologique, la « solution par la vache » semble avoir toujours de beaux jours devant elle.

    L’idée de base étant que si les vaches n’ont pas sauvé l’économie dirigée, rien n’empêche, même aujourd’hui, de penser aux vaches pour sauver l’économie de marché. Certes, les ambitions ont été révisées à la baisse, mais il s’agit toujours d’un rapport troublant et psychologique entre l’Algérie et la vache, la mamelle et le lait du stade oral.

    Un lien qui dépasse la simple plaisanterie alimentaire et qui pousse à croire que l’histoire de l’après-62 a été aussi faite par des bovins, comme par des hommes.

    Kamel Daoud

    03/3/2007. Le Quotidien d'Oran.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    ls Algériens sont devenus des citadins , alors les vaches ont disparu , grace au terroristes .
    Mr NOUBAT

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