Il y a quelques jours l'on apprenait que les Etats-Unis, le Canada, la France et le Royaume-Uni étudiaient un plan d'évacuation des très controversés « casques blancs » syriens pour leur éviter de tomber aux mains des autorités gouvernementales pour lesquelles leur organisation a eu un tout autre rôle que celui humanitaire dont elle a été parée. Ce plan connaît un début de réalisation avec l'opération d'exfiltration de 800 de ces « casques blancs » par Israël.
En évacuant les prétendus humanitaires qu'ils ont enrôlés dans leur campagne de diabolisation du régime syrien en leur faisant monter de macabres mises en scène censées résulter des horreurs commises sur les populations civiles par les forces loyalistes et leurs alliés, les pays en question ont émis le signal qu'ils ne se font plus d'illusion sur l'issue du conflit syrien dans lequel ils assistent à l'écrasement de la rébellion armée qu'ils ont fomentée et entretenue en lui prodiguant des soutiens et aides multiformes. La prise de conscience que cette rébellion armée n'est plus en capacité de soutenir la confrontation militaire avec le régime de Bachar El Assad, parvenu malgré les aides qu'elle a eues de leur part à la défaire sur tous les fronts et à lui reprendre la quasi-totalité des régions du pays dont elle a pu prendre le contrôle à un moment du conflit, a fait abandonner à ces pays l'option de la poursuite de la militarisation de celui-ci. Ils s'en dégagent de plus en plus ouvertement comme l'a démontré leur passivité face à la déroute infligée à leurs « protégés » pour lesquels ils ne revendiquent plus que des cessez-le-feu qui les sauveraient de l'écrasement total.
Dans la révision d'attitude à l'égard du conflit syrien, la France semble la plus disposée même si ses officiels persistent à déclarer qu'elle n'a nullement l'intention d'abandonner celle qui est la sienne depuis le début du conflit sur la Syrie. Pourtant il apparaît de plus en plus clairement que Paris a ébauché une concertation avec la Russie sur une solution politique à la recherche de laquelle sa diplomatie serait prête à s'associer avec celle du Kremlin et des acteurs régionaux dont les puissances occidentales ont tenté de saborder les initiatives et efforts conjoints dans ce sens. Le rapprochement esquissé par Paris avec Moscou sur le dossier syrien vient d'avoir une traduction à la fois symbolique et significative avec l'opération humanitaire effectuée conjointement par la France et la Russie ayant consisté à acheminer des secours tant médicaux qu'en biens de première nécessite destinés à une population dont l'enclave est repassée sous contrôle du pouvoir syrien. Ce que la France qui pourtant fut à la pointe des campagnes visant à exiger l'ouverture de couloirs humanitaires vers les zones tenues par la rébellion n'avait jamais fait pour celles aux mains du régime.
Paris se défend en l'occurrence d'avoir décidé qui « étaient les bons Syrien et qui étaient les mauvais ». C'est pourtant bien ainsi sur le plan humanitaire en Syrie que se sont conduits les Occidentaux et elle-même en excluant systématiquement les populations demeurées en zones gouvernementales des secours humanitaires qu'ils ont fait parvenir dans le pays.
La France atténuerait quelque peu la gravité de la responsabilité qui est la sienne dans la tragédie vécue par le peuple syrien en s'engageant plus encore et sans une cynique distinction dans l'aide humanitaire à l'ensemble de ce peuple et en poussant le soi-disant « club des amis du peuple syrien » dont elle a été l'inspiratrice à en faire de même du moment qu'elle semble avoir pris acte que la bataille militaire victorieuse en Syrie n'est plus qu'une chimère dépassée.
Kharroubi Habib
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 07 - 2018
En évacuant les prétendus humanitaires qu'ils ont enrôlés dans leur campagne de diabolisation du régime syrien en leur faisant monter de macabres mises en scène censées résulter des horreurs commises sur les populations civiles par les forces loyalistes et leurs alliés, les pays en question ont émis le signal qu'ils ne se font plus d'illusion sur l'issue du conflit syrien dans lequel ils assistent à l'écrasement de la rébellion armée qu'ils ont fomentée et entretenue en lui prodiguant des soutiens et aides multiformes. La prise de conscience que cette rébellion armée n'est plus en capacité de soutenir la confrontation militaire avec le régime de Bachar El Assad, parvenu malgré les aides qu'elle a eues de leur part à la défaire sur tous les fronts et à lui reprendre la quasi-totalité des régions du pays dont elle a pu prendre le contrôle à un moment du conflit, a fait abandonner à ces pays l'option de la poursuite de la militarisation de celui-ci. Ils s'en dégagent de plus en plus ouvertement comme l'a démontré leur passivité face à la déroute infligée à leurs « protégés » pour lesquels ils ne revendiquent plus que des cessez-le-feu qui les sauveraient de l'écrasement total.
Dans la révision d'attitude à l'égard du conflit syrien, la France semble la plus disposée même si ses officiels persistent à déclarer qu'elle n'a nullement l'intention d'abandonner celle qui est la sienne depuis le début du conflit sur la Syrie. Pourtant il apparaît de plus en plus clairement que Paris a ébauché une concertation avec la Russie sur une solution politique à la recherche de laquelle sa diplomatie serait prête à s'associer avec celle du Kremlin et des acteurs régionaux dont les puissances occidentales ont tenté de saborder les initiatives et efforts conjoints dans ce sens. Le rapprochement esquissé par Paris avec Moscou sur le dossier syrien vient d'avoir une traduction à la fois symbolique et significative avec l'opération humanitaire effectuée conjointement par la France et la Russie ayant consisté à acheminer des secours tant médicaux qu'en biens de première nécessite destinés à une population dont l'enclave est repassée sous contrôle du pouvoir syrien. Ce que la France qui pourtant fut à la pointe des campagnes visant à exiger l'ouverture de couloirs humanitaires vers les zones tenues par la rébellion n'avait jamais fait pour celles aux mains du régime.
Paris se défend en l'occurrence d'avoir décidé qui « étaient les bons Syrien et qui étaient les mauvais ». C'est pourtant bien ainsi sur le plan humanitaire en Syrie que se sont conduits les Occidentaux et elle-même en excluant systématiquement les populations demeurées en zones gouvernementales des secours humanitaires qu'ils ont fait parvenir dans le pays.
La France atténuerait quelque peu la gravité de la responsabilité qui est la sienne dans la tragédie vécue par le peuple syrien en s'engageant plus encore et sans une cynique distinction dans l'aide humanitaire à l'ensemble de ce peuple et en poussant le soi-disant « club des amis du peuple syrien » dont elle a été l'inspiratrice à en faire de même du moment qu'elle semble avoir pris acte que la bataille militaire victorieuse en Syrie n'est plus qu'une chimère dépassée.
Kharroubi Habib
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 07 - 2018
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