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La justice ordonne le gel de la grève

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  • La justice ordonne le gel de la grève

    Saisi en référé, il y a une semaine, le tribunal de Dar El Beïda, près la cour d’Alger, a ordonné, hier, le gel du préavis de grève lancé par le Sntma (Syndicat national des techniciens de la maintenance avion) d’Air Algérie, le 22 juillet.

    Le juge a estimé que le mouvement de grève devait être gelé en attendant que le même tribunal de Dar El Beïda statue sur la seconde plainte déposée par la direction générale d’Air Algérie, contestant la légalité de la grève, et dont l’audience est prévue dès le 5 août prochain, et pourrait prendre plusieurs semaines, avant que le verdict ne soit connu.

    Pour l’administration, c’est du pain béni. De cette manière, elle peut aisément renvoyer aux calendes grecques le recours à la grève, prévue demain, pour réclamer la mise en exécution des clauses salariales de la convention collective signée conjointement entre la direction générale d’Air Algérie et le syndicat.

    Contacté, le président du Sntma, Ahmed Boutoumi, s’est déclaré «légaliste» et a précisé qu’il «n’est pas question pour nous de contester les décisions du tribunal. Nous allons nous conformer à cette sentence en gelant le préavis de grève».

    Le même responsable avait évoqué la veille «une absence totale» de toute tentative de dialogue avec l’administration qui, selon lui, a préféré recourir à la justice pour faire annuler le mouvement de protestation au lieu de régler le conflit à sa source.

    «Aucun responsable ne nous a contactés pour dialoguer ou tenter de trouver une solution qui arrange les deux parties. Le seul contact entrepris c’était pour nous demander d’annuler la grève», a affirmé Boutoumi. «Faux», a rétorqué le premier responsable de la compagnie Air Algérie. «Nous avons lancé plusieurs invitations au dialogue avec le partenaire social, seul le Sntma n’a pas répondu.

    Nous avons eu des discussions assez ouvertes avec les syndicats du PNC (personnel navigant commercial) par exemple, et nous avons abouti à des résultats qui arrangent les deux parties.

    Nous n’avons jamais fermé les portes de la négociation. Elles sont ouvertes pour toutes propositions qui vont dans l’intérêt de la compagnie. Pour régler les problèmes, il faut que la volonté soit des deux côtés. Cela n’a pas été le cas. L’entreprise n’a pas l’argent que le syndicat réclame.

    Je ne dis pas qu’elle est en faillite. Loin de là. Mais ses ressources ne peuvent, pour l’instant, pas faire face à une telle demande. Elle doit d’abord se renforcer et travailler plus pour gagner plus. Que chacun prenne ses responsabilités.

    En tout cas de mon côté, j’assume entièrement les miennes», nous a déclaré le PDG d’Air Algérie, Bakhouche Allèche, qui refuse de commenter le gel du préavis de grève du syndicat.

    «Nous avons fait appel à la justice, celle-ci est souveraine dans ses décisions», note le premier responsable de la compagnie nationale de transport aérien, qui fait face, depuis son installation en tant que PDG, à des conflits sociaux cycliques ayant abouti à des grèves, clouant au sol toute sa flotte.

    Depuis quelque temps des syndicats de l’Ugta (Union générale des travailleurs algériens) représentant quelques activités importantes sont montés au créneau.

    D’abord les travailleurs de la direction des opérations au sol, puis de la direction de la sûreté, et hier c’était au tour du syndicat technique spécifique de rendre public un communiqué, signé par son secrétaire général, dans lequel il fait état d’un «profond malaise», tout en mettant en garde contre «toute remise en cause» de la convention collective «signée de part et d’autre et avec la participation de tous les mécaniciens et ingénieurs aéronautiques».

    Le syndicat ajoute : «Benchmarking a été la seule alternative qu’a trouvée l’employeur à proposer après une insistance exaltée. Des études faites maintes fois dans l’histoire d’Air Algérie et qui n’ont abouti à aucun résultat sauf dépenser des sommes énormes et en devises fortes.

    Le Benchmarking revient à faire appel, une fois de plus, à un bureau spécialisé pour effectuer une étude sur la hiérarchisation des salaires et des métiers en comparaison avec d’autres compagnies aériennes. Les erreurs du passé se répètent et nous n’en tirons aucune leçon (…).

    Cette option est brandie à chaque revendication de notre corporation comme moyen de dissuasion et il ne faudra pas oublier que par le passé, tous les bureaux d’études sollicités par Air Algérie n’ont apporté aucune solution concrète aux problèmes.

    Aujourd’hui, notre sentiment est qu’au sein d’Air Algérie règne un climat d’autoritarisme et de monologue et de la décision à sens unique où la concertation et le dialogue sont abolis.»

    Visiblement, la compagnie peine à sortir de la zone de turbulences dans laquelle elle se trouve depuis quelque temps. Les bouées de sauvetage que la justice lui lance à travers l’annulation et le gel des mouvements de contestation ne peuvent en aucun être l’unique solution pour juguler la colère des travailleurs.

    Il est impérativement nécessaire d’aller un jour à la table des négociations pour désamorcer par anticipation tous les conflits qui peuvent compromettre l’image de la compagnie et surtout sa santé financière, notamment en cette période de rush de passagers.
    El Watan

  • #2
    Peut être si le pouvoir d'Etat était aux mains d'un parti ouvrier socialiste, les grèves seraient rares ou les problèmes auraient été réglés rapidement dans des dialogues entre syndicats et direction ?

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