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Décès d'Arsene Tchakarian, du "groupe Manouchian", réseau de résistance communiste qui a laissé une empreinte profonde

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  • Décès d'Arsene Tchakarian, du "groupe Manouchian", réseau de résistance communiste qui a laissé une empreinte profonde

    DECES D'ARSENE TCHAKARIAN, DU "GROUPE MANOUCHIAN", RESEAU DE RESISTANCE COMMUNISTE QUI A LAISSE UNE EMPREINTE PROFONDE DANS LA MEMOIRE FRANCAISE

    Mort du résistant Arsène Tchakarian: qui étaient les membres du groupe Manouchian?

    https://img.bfmtv.com/c/1256/708/025...efc8291dc6.jpg

    Cérémonie au Mont Valérien en 2004.

    Arsène Tchakarian est mort ce samedi, emportant avec lui le dernier souffle du "groupe Manouchian", un réseau de résistance communiste décisif, qui a laissé une empreinte profonde dans la mémoire française.

    Un prestigieux patient s'est éteint ce samedi dans une chambre de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Celui-ci répondait au nom d'Arsène Tchakarian, né en 1916 dans l'empire ottoman, issu d'une famille arménienne, et naturalisé français en 1958. Mais l'homme n'avait pas attendu de décrocher officiellement cette nationalité pour se conduire comme tel: il était en effet un membre du "groupe Manouchian", dont il était le dernier survivant, réseau de résistance communiste à l'occupation allemande.

    Une résistance acharnée
    Le groupe Manouchian était affilié aux Francs-Tireurs et Partisans Main-d'oeuvre immigrée (ou FTP-MOI) et devait son nom à son chef Missak Manouchian. Celui-ci, lui aussi d'origine arménienne et rescapé du génocide dont son peuple fut victime au cours de la Première guerre mondiale, avait, entre autres vies, été ouvrier, journaliste. L'unité dirigée par ce cadre du Parti communiste, qui avait francisé son prénom en Michel, a conduit 105 attaques contre les Allemands à Paris entre l'été 1943 (au moment où Michel Manouchian obtenait la fonction de commissaire militaire des FTP-MOI pour la région parisienne) et mi-novembre 1943, et treize sabotages de voies ferrées, selon un reportage de France 3 en 2005.

    Interrogé à cette occasion, Arsène Tchakarian avait expliqué que l'efficacité du groupe Manouchian tenait, pour beaucoup, à la discipline qui régnait en son sein et au cloisonnement strictement établi entre les membres pour les protéger.

    "Je ne savais pas si tu étais italien, catholique, mais je savais que tu t'appelais Paul ou Pierre comme moi je m'appelais Charles", avait-il brossé, révélant ainsi le nom de guerre sous lequel ses frères d'armes le connaissaient.

    L'affiche rouge

    Mais ces mesures de précaution n'ont pas évité au groupe d'être démantelé par un coup de filet, survenu en novembre 1943. Condamnés à mort le 21 février, Michel Manouchian et 21 hommes de son réseau sont exécutés le même jour sur le Mont Valérien. Une femme, Olga Bancic, a quant à elle été décapitée en Allemagne au mois de mai. Arsène Tchakarian, caché à Paris par un policier, a échappé à ce triste destin avant de reprendre le combat depuis le maquis.

    Les martyrs du groupe Manouchian ont connu une grande notoriété par le biais de la célèbre "affiche rouge", diffusée en des milliers d'exemplaires par la propagande des nazis et de Vichy sitôt après leur mort pour les salir. "Des libérateurs? La libération par l'armée du crime!" proclamait-elle par-dessus les photos des résistants. Mais le mensonge a raté le coche: bien loin de souiller leur honneur, l'affiche a permis de mettre des visages et des noms, ceux de Celestino Alfonso, Olga Bancic, Szlama Grzywacz aux côtés de Michel Manouchian, pour n'en citer que quelques uns, sur ces héros.

    Dans le second tome de son œuvre autobiographique, La force de l'âge, Simone de Beauvoir a écrit:.

    "Malgré la grossièreté des clichés, tous ces visages qu'on proposait à notre haine étaient émouvants et même beaux; je les regardai longtemps, sous les voûtes du métro, pensant avec tristesse que je les oublierai."

    "La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans"

    Mais l'affiche rouge a au contraire puissamment marqué l'imaginaire national. Le 6 mars 1955, peu après qu'une rue du XXe arrondissement de Paris a revêtu le nom du réseau, Louis Aragon a publié en Une de L'Humanité son poème Strophes pour se souvenir, éloge littéraire du groupe Manouchian que Léo Ferré et Bernard Lavilliers, notamment, ont immortalisé en musique. Dans ce texte, on peut lire:

    "Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent/ Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps/ Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant/ Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir/ Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant."

    Michel Manouchian lui-même a couché quelques mots sur la fin de son groupe. Dans une lettre à son épouse Mélinée, écrite une poignée d'heure avant sa mort, il soulignait ainsi: "Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but." Il assurait ensuite mourir sans ressentiment: "Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense." Levant les yeux vers un ciel auquel il ne croyait pas, il concluait plus tard:

    "Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis."

    André Manouchian, comme certains de ses camarades, ont ainsi refusé le bandeau que leur tendaient leurs assassins sur le point de faire feu. Comme un écho, Louis Aragon a laissé ce vers:

    "La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans."

    Robin Verner

    bfmtv

    Par Tourtaux Jacques blog Le 06/08/2018

  • #2
    Hommage à la mémoire de ces résistants inoubliables.

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