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Les Odeurs De La-bas

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    LES ODEURS DE LA-BAS

    Sens-tu le frais parfum de la blanche anisette
    Dans le verre embué ? Et celui des brochettes
    Aux portes des cafés ? De là bas c'est l'odeur.
    Me voici transportée sous l'oranger en fleurs
    Des souvenirs, soudain, s'ouvre tout grand le livre
    Quand toutes ces senteurs se mettent à revivre,
    C'est un ciel éclatant d'azur et de vermeil
    Une mer d'émail bleu ondulant au soleil
    C'est la vigne naissant au sein des terres rouges
    C'est midi si brûlant que l'ombre seule bouge
    C'est l'ardente clarté courbant les floraisons
    C'est la chaleur, la plage; c'est notre maison.


    Respire à pleins poumons cette odeur généreuse
    Et vois le bourricot sur la route poudreuse
    Qui trotte résigné, chargé de lourds paniers
    Qui lui battent les flancs. Retrouve les palmiers
    Aux écailles brunies dont la houppe balance
    Dans les cieux en fusion la verte nonchalance
    Qui, respire bien fort les parfums de là bas
    Et tu verras alors, emplissant les cabas
    En tunique de sang, la tomate pulpeuse
    L'orange ensoleillée et la grappe juteuse
    Tu sentiras l'odeur des couscous épicés,
    Des paëllas fumantes, des piments grillés,
    Et l'arôme fruité de notre huile d'olive
    La fragrance salée du rouget, de la vive
    De la dorade rose au bout de l'hameçon
    Dont on se mijotait des soupes de poissons
    Vois les figues sucrées emplissant la corbeille
    Près desquelles tournoient les friandes abeilles
    Délaissant le jasmin langoureux, obsédant.
    Nous mordions dans la vie, ensemble, à pleines dents


    C'était la joie, le rire, c'était le bonheur !
    Le passé contenu dans ces fortes senteurs
    C'était les temps heureux, c'était notre richesse...
    Car l'odeur de là bas, c'était notre jeunesse !
    Odette TREMELAT LEGAY
    les larmes et le temps n'efface pas tous les souvenirs
    on peut pleurer un océan mes il restera des vagues de désir!
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