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Tu t’offusques de la remontée du salafisme et de l’intégrisme et tu fais la queue pour une interview sur la chaîne du FIS. Faut que tu m’expliques…
… Camarade démocrate !
Le chiffre est de l’ONS, l’Office des statistiques, donc sérieux et crédible : en une année, entre 2017 et 2018, 660 000 Dézédiennes et Dézédiens ont perdu leur travail ! C’est dire à quel point cette société est devenue négligente. Quelques centaines d’emplois, je n’aurais pas réagi. Mais plus d’un demi-million de jobs égarés en douze malheureux mois, non ! Les gens ne font plus attention à leurs affaires ! Ils les mettent quelque part, puis ne se souviennent même plus où ils les ont rangées, puis ils crient à la perte, puis, ils encombrent les commissariats et les agences pour l’emploi, y déclarant avec des trémolos dans la voix «j’ai perdu mon travail !». Non, messieurs et mesdames ! C’est trop facile ! Un travail, c’est comme des clés. Il faut le ranger soigneusement. Est-ce que vous avez lu quelque part ce chiffre «660 000 Algériens perdent leurs trousseaux de clés en une année seulement» ? Non, bien sûr ! Alors ? Pourquoi ne pas appliquer la même discipline à l’emploi ? Et après, on va dire que c’est la faute à l’Etat ! L’Etat ne peut pas tout gérer, même les objets perdus. Savez-vous que les services de police sont submergés par la paperasserie des déclarations de perte ? C’est leur hantise ! Les pôv’ flics perdent un temps fou à remplir des formulaires longs et fastidieux parce que notre négligence nous aura amené à leur rendre visite, à les importuner avec nos objets perdus. Dites-moi, bark ! Quelle structure va pouvoir accueillir plus d’un demi-million de personnes ayant perdu leur job ? Quel méga-commissariat peut absorber un tel flux ? Aucun, bien sûr. Et re-bien sûr, tout le monde s’écriera en chœur «l’Etat ne joue pas son rôle». Raccourci mesquin ! L’Etat ne peut pas tout. Il faut l’aider ! Agissez pour ne pas égarer vos emplois ! Organisez-vous pour mettre en place des systèmes antivol géants de boulot. Cotisez sur vos allocations chômage pour engager des sociétés de gardiennage de l’emploi ! Débrouillez-vous, mais faites quelque chose pour vous sortir de cette inertie. Comme de fumer du thé pour rester éveillés à votre cauchemar qui continue. ✍ Hakim Laâlam / Le soir d’Algérie - Rubrique : Pousse avec eux / 06-08-2018.
… Camarade démocrate !
Le chiffre est de l’ONS, l’Office des statistiques, donc sérieux et crédible : en une année, entre 2017 et 2018, 660 000 Dézédiennes et Dézédiens ont perdu leur travail ! C’est dire à quel point cette société est devenue négligente. Quelques centaines d’emplois, je n’aurais pas réagi. Mais plus d’un demi-million de jobs égarés en douze malheureux mois, non ! Les gens ne font plus attention à leurs affaires ! Ils les mettent quelque part, puis ne se souviennent même plus où ils les ont rangées, puis ils crient à la perte, puis, ils encombrent les commissariats et les agences pour l’emploi, y déclarant avec des trémolos dans la voix «j’ai perdu mon travail !». Non, messieurs et mesdames ! C’est trop facile ! Un travail, c’est comme des clés. Il faut le ranger soigneusement. Est-ce que vous avez lu quelque part ce chiffre «660 000 Algériens perdent leurs trousseaux de clés en une année seulement» ? Non, bien sûr ! Alors ? Pourquoi ne pas appliquer la même discipline à l’emploi ? Et après, on va dire que c’est la faute à l’Etat ! L’Etat ne peut pas tout gérer, même les objets perdus. Savez-vous que les services de police sont submergés par la paperasserie des déclarations de perte ? C’est leur hantise ! Les pôv’ flics perdent un temps fou à remplir des formulaires longs et fastidieux parce que notre négligence nous aura amené à leur rendre visite, à les importuner avec nos objets perdus. Dites-moi, bark ! Quelle structure va pouvoir accueillir plus d’un demi-million de personnes ayant perdu leur job ? Quel méga-commissariat peut absorber un tel flux ? Aucun, bien sûr. Et re-bien sûr, tout le monde s’écriera en chœur «l’Etat ne joue pas son rôle». Raccourci mesquin ! L’Etat ne peut pas tout. Il faut l’aider ! Agissez pour ne pas égarer vos emplois ! Organisez-vous pour mettre en place des systèmes antivol géants de boulot. Cotisez sur vos allocations chômage pour engager des sociétés de gardiennage de l’emploi ! Débrouillez-vous, mais faites quelque chose pour vous sortir de cette inertie. Comme de fumer du thé pour rester éveillés à votre cauchemar qui continue. ✍ Hakim Laâlam / Le soir d’Algérie - Rubrique : Pousse avec eux / 06-08-2018.