Le gouvernement est embarrassé par la mobilisation de la minorité, qui contribue à la sûreté de l’Etat.
https://img.lemde.fr/2018/08/06/0/0/...AMOCqPWvq4.jpg
La colère druze a d’abord été discrète. Mais elle est désormais au centre de la polémique née de l’adoption, le 19 juillet, par le Parlement israélien, d’une loi controversée définissant Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif ». Dans le village de Beit Jann en Galilée, le sujet est devenu passionné. « C’est un coup de couteau dans le dos, s’emporte l’un de ses habitants, Salih Slalha, 43 ans. Mon père m’a appris à respecter les juifs et à servir Israël. Je contribue depuis plus de vingt ans à sa sécurité. Cette loi fait de nous des citoyens de seconde zone. »
Perché à 940 mètres d’altitude, Beit Jann est un des 22 villages du nord d’Israël dont les 140 000 Druzes porteurs de la nationalité israélienne sont originaires. Ses maisons basses s’accrochent sur les versants montagneux d’où, par temps clair, on aperçoit la mer Méditerranée à l’est, et le lac de Tibériade à l’ouest. Arabophones, pratiquant un islam hétérodoxe, les Druzes sont une minorité bien intégrée en Israël. Ils se sont engagés à servir et à défendre l’Etat hébreu dès sa fondation, ce qui leur vaut les critiques régulières de leurs voisins palestiniens.
Salih Slalha est ainsi passé par les trois ans de service militaire obligatoire en Israël – chez les Druzes, seuls les hommes y sont soumis. Chaque année, « entre 800 et 900 jeunes font leur service. C’est un taux élevé de conscription : 80 % à 85 % de la population druze masculine âgée de 18 ans et plus », affirme Eado Hecht, chercheur au centre d’études stratégiques Begin-Sadate. Certains choisissent de poursuivre dans l’armée ou dans les forces de l’ordre. A Beit Jann, c’est le cas de 70 % des hommes : Salih Slalha a ainsi embrassé une carrière de policier.
« La loi divise les citoyens entre eux, car elle ne mentionne pas les minorités non juives en Israël », affirme Saleh Saad, député druze
La loyauté des Druzes est précieuse pour l’Etat hébreu. La parole de ces...
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LE MONDE 06.08.2018
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La colère druze a d’abord été discrète. Mais elle est désormais au centre de la polémique née de l’adoption, le 19 juillet, par le Parlement israélien, d’une loi controversée définissant Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif ». Dans le village de Beit Jann en Galilée, le sujet est devenu passionné. « C’est un coup de couteau dans le dos, s’emporte l’un de ses habitants, Salih Slalha, 43 ans. Mon père m’a appris à respecter les juifs et à servir Israël. Je contribue depuis plus de vingt ans à sa sécurité. Cette loi fait de nous des citoyens de seconde zone. »
Perché à 940 mètres d’altitude, Beit Jann est un des 22 villages du nord d’Israël dont les 140 000 Druzes porteurs de la nationalité israélienne sont originaires. Ses maisons basses s’accrochent sur les versants montagneux d’où, par temps clair, on aperçoit la mer Méditerranée à l’est, et le lac de Tibériade à l’ouest. Arabophones, pratiquant un islam hétérodoxe, les Druzes sont une minorité bien intégrée en Israël. Ils se sont engagés à servir et à défendre l’Etat hébreu dès sa fondation, ce qui leur vaut les critiques régulières de leurs voisins palestiniens.
Salih Slalha est ainsi passé par les trois ans de service militaire obligatoire en Israël – chez les Druzes, seuls les hommes y sont soumis. Chaque année, « entre 800 et 900 jeunes font leur service. C’est un taux élevé de conscription : 80 % à 85 % de la population druze masculine âgée de 18 ans et plus », affirme Eado Hecht, chercheur au centre d’études stratégiques Begin-Sadate. Certains choisissent de poursuivre dans l’armée ou dans les forces de l’ordre. A Beit Jann, c’est le cas de 70 % des hommes : Salih Slalha a ainsi embrassé une carrière de policier.
« La loi divise les citoyens entre eux, car elle ne mentionne pas les minorités non juives en Israël », affirme Saleh Saad, député druze
La loyauté des Druzes est précieuse pour l’Etat hébreu. La parole de ces...
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LE MONDE 06.08.2018
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