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Littérature arabe…L’ivresse et la beauté des mots

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  • Littérature arabe…L’ivresse et la beauté des mots

    Les Arabes étaient des gens du verbe depuis toujours...

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    Depuis la nuit des temps, les Arabes écrivent des textes fabuleux. De la poésie à la prose, la littérature arabe est un interminable voyage. Un voyage plein de magie et d’ivresse bien sûr.

    La civilisation islamique est née au Moyen Age, dans la péninsule arabique, au sein d’une population essentiellement bédouine
    Les premières manifestations de la littérature en langue arabe sont donc liées à la vie du désert, au nomadisme. Cette littérature des origines est presque exclusivement poétique, adoptant notamment la qasida, ode préislamique qui incarna dès lors la perfection absolue dans la poésie arabe. Inventée par le poète Imru al-Qays (mort v. 530 ou 540), la qasida est aussi l’ancêtre de plusieurs autres formes poétiques de la littérature arabe classique. Elle se compose de trois mouvements aux thèmes plus ou moins obligés : la déploration du poète devant le camp abandonné par la femme aimée et par sa tribu, la description de la monture du poète, et les louanges de la communauté ou la satire des tribus ennemies. Une centaine de ces poèmes, composés environ un siècle avant la venue du Prophète Mohammed ont été préservés, et sont un précieux témoignage de la vie des bédouins, de leurs amours et de leurs haines, de leurs ambitions, de leurs voyages à travers les déserts, ou encore de leurs batailles et de leurs rivalités. Les poètes les plus admirés de cette époque pré-musulmane furent Al-Asha, mais aussi Amr ibn Kulthum (XIe siècle) et Imru al-Qays, prince, guerrier et poète, créateur de la qasida. Les plus belles odes de ces poètes faisaient partie des sept chefs-d’œuvre poétiques réunis sous le nom de Muallaqat ; en français, «Suspendus» : on dit en effet que ces poèmes furent rédigés en or sur des parchemins suspendus dans la grande mosquée de la Mecque. Il existe d’autres collections célèbres de poèmes pré-musulmans : le Hamasa «Courage» du poète syrien Abu Tammam (804 - 845) ; le Mufaddaliyat, qui tient son nom de son collecteur Al-Mufaddal et le Kitab al-Aghani (le Livre des chants). Parallèlement à l’écriture du Livre sacré, le Coran, la poésie arabe se développa considérablement pendant la période du califat des Omeyades, dont la cour était installée à Damas. Quoiqu’ inscrite dans la tradition de la qasida, la poésie prit alors une nouvelle dimension politique (en célébrant le califat) ainsi que religieuse et mystique (sous l’influence du Coran). Cependant, le thème prédominant était celui de l’amour, qu’il soit abordé dans la veine courtoise ou paillarde. Après la mort de Mohammed, Umar ibn Abu Rabia composa des poèmes érotiques et galants qui furent désapprouvés par les religieux. Les poètes les plus remarquables de cette période étaient le satiriste Al-Farazdaq (640 - 728) et son rival Jarir (mort en 728), dont les joutes poétiques furent célèbres, (leurs très beaux textes sont enseignés dans l’école algérienne). Sous le califat des Abbassides, qui avaient installé leur capitale à Bagdad, le plus grand poète fut Al-Mutanabbi (915 - 965), qui utilisa sa verve épique au service tantôt de l’amour, tantôt de la gloire de quelque puissant seigneur. Au cours des siècles qui suivirent, des poètes didactiques, parmi lesquels le Syrien Abu al-Ala al-Maarri (973 - 1057), esprit paradoxal parce que à la fois pieux et sceptique, traitèrent des problèmes philosophiques et politiques. Pour la prose arabe, comme la poésie, elle fit son apparition très tôt. Les œuvres les plus anciennes qui nous soient parvenues, parlent de l’Aiyam al-Arab ; La vie des Arabes, pré-musulmane ; ces histoires commémorant les luttes tribales et furent également rédigées bien après la mort du Prophète Mohammed. Portée par le développement de l’islam, la langue arabe connut un essor considérable ; promue langue administrative pendant le califat des Omeyades, elle devient aussi une langue littéraire sous l’influence des cultures grecque et persane. Très vite, d’ailleurs, l’Empire musulman s’étendit des confins de l’Indus jusqu’en Espagne, embrassant toute l’Afrique du Nord et diffusant la langue arabe sur tous ces territoires. Malgré la diversité géographique et culturelle des territoires où son usage se répandait, la littérature arabe et les écrits des historiens restèrent largement dominés par l’étude de la vie de Mohammed et par le récit des conquêtes islamiques. L’historien arabe Ibn Ishaq, mort vers 768, écrivit la plus importante biographie du Prophète, tandis qu’un autre chroniqueur arabe, Al-Tabari (838-923), produisait la Chronique des prophètes et des rois, relatant l’histoire du monde depuis sa création jusqu’à l’an 915, une œuvre qui constitue l’histoire la plus complète des débuts de l’islam. Ali Ibn Abi Talib, né vers 600, membre de la famille du prophète de l’islam est généralement considéré comme l’une des voix les plus importantes de cette religion et comme le fidèle dépositaire de la pensée du prophète ; ses œuvres ont été réunies ultérieurement sous le titre la Voie de l’éloquence. La recherche de normes pour régler la conduite religieuse, personnelle et juridique, fut inaugurée dans ce qui sera appelé le Hadith «conversations», qui concernent la Tradition et qui font autorité pour les Musulmans et du Fiqh (droit). Ainsi, la plus grande partie de la littérature arabe médiévale se compose finalement de commentaires sur la Tradition et sur le droit canon, ainsi que de volumineux dictionnaires renfermant les biographies des autorités qui avaient édicté ces lois et ces coutumes. Bien plus tard viennent les Abou El Kacem Chabi, Naghib Mahfûz, Youssef Idris, et tant d’autres pour donner un nouveau souffle à littérature arabe. Ces hommes de lettres écrivent même des romans et des nouvelles. Des genres littéraires, méconnus jusqu’alors, par les Arabes. Aujourd’hui la création dans la langue d’ El Moutanabi est omniprésente aux quatre coins du monde. Même si dans la majorité des pays arabes où arabophones, les lecteurs se font rares. Ainsi les filles et les fils d’une langue qui a beaucoup donné à l’humanité se retrouvent en marge de ceux qui lisent de moins en moins.

    - La depche de Kabylie
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