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Radicalisation et fanatisme religieux, Ahmed Merani : «l’extrémisme détruit une nation moralement et matériellement»

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  • Radicalisation et fanatisme religieux, Ahmed Merani : «l’extrémisme détruit une nation moralement et matériellement»

    Écrit par Meriem Kaci

    Les versets du Coran doivent être utilisés comme un moyen pour prévenir des dangers de la radicalisation et de l’extrémisme religieux, qui sont destructeurs des sociétés et des nations. C’est le principal enseignement qui ressort d’une conférence animée hier par l’ancien ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Ahmed Merani, et le professeur en droit Saïd Bouyezri, à l’université d’été des cadres du Front Polisario qui se déroule actuellement à Boumerdès.

    Ce dernier estime que « le radicalisme n’est que souffrances et maux pour les nations et l’humanité, alors que l’Islam est un mode de défense pour faire valoir les valeurs de la coexistence et de la tolérance, et non la radicalisation ». Et d’insister que « l’extrémisme détruit une nation moralement et matériellement. Il menace sa stabilité et son unité ». Il rappelle également que « l’extrémisme bloque la diffusion du message universel de l’Islam, alors que c’est une religion qui appelle à la tolérance, une religion de sécurité et de sûreté». Et d’évoquer dans la foulée de ses déclarations quelques moyens pour se prémunir de la radicalisation. Pour lui, cela commence par la « consultation, qui est un moyen efficient pour se prémunir de l’extrémisme et de la dictature.

    La prévention cultuelle et spirituelle est également recommandée par le professeur en droit, car un extrémisme de la pensée engendre forcément des comportements extrémistes ». C’est dans ce sens qu’il recommande de recourir à la modération et à la pondération. « Personne n’a le droit de monopoliser la raison, d’imposer ses convictions ou positions personnelles aux autres sous le nom de la religion. Il faut apprendre à accepter autrui, pour pouvoir vivre avec lui et ne pas l’incriminer sans preuves matérielles et en conformité avec la présomption d’innocence», ajoute le conférencier. Autre solution, la « déconstruction des idéologies extrémistes » et recourir aux techniques de « dé-radicalisation », au premier rang desquelles l’éducation et la formation, et ce, pour faire face à l’instrumentation à des fins personnelles des religions par des idéologues et certaines parties. Dans le cas où ces moyens n’apportent pas de fruit, « on passe à la force de la loi », précise toutefois le professeur en droit.

    Réhabiliter la place de la femme dans la société

    La mauvaise interprétation et l’exploitation des textes coraniques d’une manière parcellaire, avec des hadiths du prophète infondés, n’ont pas été sans répercussion sur le statut de la femme dans les sociétés musulmanes. Sur ce point, le penseur tunisien, Tahar el Haddad, a été le premier, dans son livre intitulé « Notre femme dans la loi et la société », à appeler à l’émancipation de la femme et à lui donner la place qui lui sied dans la société en conformité avec les textes coraniques » rappelle, pour sa part, Ahmed Merani, avant de regretter que pour cette raison, «il a été mis à l’écart par ses compatriotes ».

    C’était en 1930. A cette époque, relate ce spécialiste des mouvances islamistes, « parler de la libération de la femme était un blasphème, mais les femmes ont pu arracher quelques droits ». « Il faut lui donner sa place à la femme.

    Les idées véhiculées sur le fait qu’elle est incomplète dans sa foi et sa raison sont fausses, c’est le fruit d’un hadith infondé ; la femme est capable de contribuer à l’évolution de l’Etat », dit-il.

    Aussi, l’exploitation du Coran à des fins personnelles « a laissé les musulmans sous-développés», alors que cette religion « a posé un système des plus corrects au monde, mais dévié de son sens », regrette M. Marani. Ce dernier déplore le fait que des textes coraniques ont été « volontairement mal interprétés ». « Il n’y a pas d’inconvénient en islam si une femme occupe des postes de responsabilité comme celui de présidente ».

    Ce dernier a tiré à boulets rouges sur une société en léthargie depuis l’époque des Omeyyades. « Depuis l’époque du premier calife omeyade, on est resté dans les ténèbres depuis 14 siècles », ajoute le conférencier. Et d’enchaîner : « La démocratie ne s’est pas ancrée dans les régimes des pays musulmans car l’anarchie s’est imposée ; nous n’avons pas un esprit organisationnel qu’on est dans l’obligation de trouver ».

    Cette situation s’est répercutée sur les musulmans qui ne se soucient pas de leur propre développement et évolution. « Les musulmans des années 1940 et 1930 essayaient de comprendre pourquoi ils étaient en retard par rapport aux Occidentaux. Mais ceux d’aujourd’hui ne se posent pas ou plus cette question, parce que ils sont inconscients », dit encore M. Merani.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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