Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pourquoi Satan ne s'est-il pas prosterné devant Adam ?

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pourquoi Satan ne s'est-il pas prosterné devant Adam ?

    Je ne poste pas ce message pour répondre à ceux qui s’attachent au confort dans ce monde , qui luttent pour le gagner et consacrent leurs forces à amasser les cailloux de ce monde. Si tu fais partie de ces gents, il est conseillé pour toi de ne pas continuer à lire ce texteparce que tu ne comprendrais pas beaucoup les sens cachés. Mais si , contraire, tu es attaché à ton cœur, par des sentiments nobles qu’on appelle l’amour, alors sache que cela procède de Dieu uniquement car il est Le seul à disposer de cet attribut qu’il distribue à qui Il veut parmi ses serviteurs .
    La figure de Satan occupe dans la spiritualité musulmane une place à la fois considérable et marginale. Considérable, car la foi populaire comme savante souligne l’omniprésence du diable dans le recoins les plus intimes de la vie du croyant ; ce dernier est invité par la Tradition à prononcer des formules apotropaïques avant de commencer ses prières, de se mettre au lit et en bien d’autres occasions de la vie courante, de même que les injonctions à la propreté physique, à l’hygiène général reflète aussi le souci de ne laisser aucun brèche ouverte au harcèlement satanique. Mais cette présence du démon semble cependant jouer un rôle assez marginal, parce qu’il ne possède qu’un pouvoir dérisoire par rapport à celui du Dieu unique, tout-puissant et sans rival que professe l’Islam. Il y a là, dès le départ, un profond paradoxe qui exprime de façon très imagée toute une face cachée du vécu religieux : que faire face au mal que Dieu lui-même a voulu, a créé, a maintenu ? Un des textes apotropaïques les plus fréquemment invoqués, la sourate CXIII du Coran, semble refléter cette apparente équivoque :
    « Je cherche refuge auprès du Seigneur de l’aube * contre le mal qu’Il a créé * contre le mal de l’obscurité lorsqu ’elle s’étend * contre le mal des femmes qui soufflent sur les noeuds * contre le mal de l’envieux, lorsqu’il porte envie ».
    A cette question, les mystiques musulmans - les Soufis - ont répondu avec une force et une franchise qui tranchent avec l’attitude moyenne des croyants et méritent l’analyse. Leur méditation est fondée sur le texte même du Coran et l’esprit de son message. Or que dit le Coran à ce sujet précis ? La figure de l’adversaire apparaît dans cinq passages principaux (Coran II 30-36 ; VII 11-27 ; XV 28-43 ; XVII 61-65 ; XXXVIII 71-75). Il y est nommé Iblîs, vocable dérivé sans doute du grec diabolos - et cet étymologie étrangère suggère que Satan est un produit du monothéisme proprement dit, les Arabes païens d’avant l’Islam ignorant cette personnification du mal moral. En arabe toutefois la racine de ce nom (BLS) évoque d’autres connotations : la tristesse et le désespoir, la sidération du vaincu réduit au silence. Iblîs apparaît dans trois scènes distinctes :
    - Dieu informe le conseil des anges de son intention de créer Adam. Les anges sont réticents (« Vas-tu établir sur la terre quelqu’un qui y fera le mal et répandra le sang, alors que
    nous célébrons ta louange en te glorifiant et que nous proclamons ta sainteté ? » Coran II 30) mais Dieu se prévaut de sa science supérieure. Il crée Adam - d’argile et d’eau - et lui enseigne le nom de toutes les choses. Puis Dieu fait reconnaître aux anges leur ignorance par rapport à son « lieutenant » (ar. : calife). Enfin, Il leur demande de se prosterner devant Adam. Tous les anges s’exécutent, excepté Iblîs. Ici intervient un débat théologique sur la nature - angélique ou non - d’Iblîs. Car les anges étant impeccables, comment l’un d’entre eux a-t-il pu transgresser l’ordre divin ? Et si Iblîs n’était pas un ange mais un djinn (cf Coran 0), que faisait-il à ce moment dans l’assemblée céleste ? Existerait-il une catégorie d’anges « peccables » ? Cette question n’intéresse toutefois que marginalement notre propos.
    - Les causes de cette désobéissance sont désignées dans le texte coranique lui-même comme de l’orgueil. Interpelé, Iblîs rétorque qu’étant créé de feu, il se trouve supérieur à Adam, créé d’argile. Dieu le maudit et l’exclut jusqu’à la fin des temps. Son destin ultime sera l’enfer. Toutefois, Iblîs arrache une concession à Dieu : qu’il devienne le tentateur des hommes durant toute leur histoire : « A cause de l’égarement que Tu as mis en moi, je guetterai (les hommes) sur ta voie droite, puis je les harcèlerai, par devant et par derrière, sur leur gauche et sur leur droite. Tu ne trouveras chez la plupart d’entre eux aucune reconnaissance ». Il entend ainsi apparemment démontrer combien Dieu avait tort d’honorer à ce point un genre humain qui ne serait ni reconnaissant, ni fidèle.

    La tradition islamique des siècles suivant immédiatement la révélation coranique enrichirent les données ci-dessus à la fois par un important renfort de légendes (d’origine aggadiques notamment) et par une réflexion théologique soutenue. Quel était, fondamentalement, le péché d’Iblîs, en quoi était-il si grave que, contrairement au péché d’Adam et d’Eve, il ne pouvait être pardonné ? Il s’agit d’une part d’un manque d’humilité fondé sur le raisonnement : Iblîs refuse de se prosterner devant un homme fait d’argile, arguant qu’il avait été crééde feu, or le feu est supérieur à l’argile. Mais la sagesse de Dieu est insondable, c’est une erreur grossière que de vouloir l’appréhender par de telles analogies (attaque indirecte contre la spéculation rationnelle rejettée par l’Islam sunnite littéraliste). D’autre part, Iblîs s’est entêté dans son erreur devant Dieu, il Lui a tenu tête. Cette attitude est exactement l’inverse de celle qui est demandée au musulman, fondée sur une confiante soumission face à des mystères qu’il n’est pas à même de comprendre. Le péché d’Adam - la manducation du fruit de l’arbre - était de toute autre nature. Il s’agissait d’une transgression bénigne, d’une négligence pour ainsi dire. De plus et surtout, les premiers humains implorèrent immédiatement le pardon divin : « Seigneur, nous nous sommes fait tort à nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons parmi les perdants » (Coran VII 23). Ce pardon leur fut d’ailleurs accordé, la miséricorde divine, souligne le Coran, étant immense. Exilés sur la terre, la descendance d’Adam recevra à son tour la guidance des prophètes pour retrouver le chemin de la vérité divine. Mais Iblîs quant à lui n’avait pas demandé pardon, comme s’il reniait au départ la miséricorde divine et, à la limite, accusait Dieu de son propre péché. Certes, le dogme musulman atteste la prédestination des actes humains. Mais ce dogme ne gomme pas la responsabilité des hommes qui, tels Adam et sa compagne, ont à assumer la statut moral des actes qu’ils posent : le « comme si » de la liberté humaine recèle en effet un mystère qui, selon les Soufis,ne peut être compris que par les initiés.










    I. HALLAJ
    Al-Husayn ibn Mansûr al-Hallâj est l’une des figures les plus marquantes du soufisme . De sa biographie, seules quelques grandes lignes nous sont connues. Né en 857 dans le sud-ouest iranien, il devient après une formation classique une sorte de mystique errant, et effectua de nombreux voyages en Arabie, en Iran, mais aussi en Inde et en Asie centrale. Thaumaturge et provocateur, il prêchait à qui voulait l’écouter une doctrine d’union au divin sans intermédiaire : dans notre prière, n’est-ce pas Dieu Lui-même qui se manifeste ? Hallâj suscita des haines virulentes comme des enthousisames de type messianiques, au point que sa prédication devient un véritable problème politique. En 913, Hallâj est arrêté, mis en prison où il restera pendant huit ans. Le procès sera long et complexe, mais aboutira à la décision de sentence capitale suite à des intrigues politiques et la mise en avant de deux chefs d’accusation : prétention à la divinité (versant mal compris de l’union mystique à Dieu), et doctrine du pèlerinage spirituel n(possibilité d’accomplir à domicile le pèlerinage à La Mecque). Le 26 mars 922, Hallâj est flagellé, intercis, crucifié puis décapité le lendemain matin, supportant son supplice avec une force de caractère qui impressionne profondément le public. Son corps sera brûlé dans le naphte et ses cendres jetées dans le Tigre.
    De l’oeuvre de Hallâj - une soixantaine de titres sans doute - il ne subsiste que quelques bribes ayant échappé aux efforts de la censure ; elles ont été pour la plupart recueillies et éditées par Louis Massignon, qui consacra une part importante de son oeuvre d’orientaliste à la reconstitution du message hallâjien. Parmi elles figure un très étrange et ésotérique opuscule, le Livre des Tâwasîn, qui fut vraisemblablement rédigé en prison, peut avant l’exécution. Ce sont les chapitres VI et VII de cet ouvrage, qui mettent en scène le drame de Satan, qui nous intéressent ici. Iblîs est d’emblée mis en parallèle avec Mahomet. Les deux ont selon Hallâj émis des prétentions vraies et ont accordé leurs actes avec leur foi jusque dans la transgression. Iblîs a transgressé l’ordre de Dieu - de se prosterner devant Adam - par orgueil. Mahomet, lors de son ascension jusqu’au septième ciel, n’a pas obtempéré aux injonctions de regarder autour de lui, mais par humilité. Cette mise en parallèle des deux figures antinomiques de l’histoire religieuse est déjà un bouleversement audacieux de la tradition antérieure. Mais Hallâj va plus loin en expliquant, voire justifiant l’acte de désobéissance d’Iblîs de trois manières :



    Iblîs était un ange et un familier de Dieu depuis la prééternité : un vrai croyant. Il savait mieux que quiconque quels étaient les desseins de Dieu et la nature de ses décrets. Créé de feu, Iblîs savait qu’en fonction de la divine prédestination, il devait revenir au feu, c’est à dire à l’enfer. Sa certitude concernant sa propre damnation était-elle justifiée ou non ? Hallâj ne le précise pas. Toujours est-il qu’Iblîs justifie et argumente devant Dieu : puisque de toute façon mon destin est arrêté, je préfère te rester fidèle, et ne pas me prosterner devant cet être qui m’est inférieur.
    Suit un récit mettant en scène Iblîs croisant Moïse sur le mont Sinaï. Moïse reproche à l’ange déchu son obstination dans la désobéissance. Iblîs renvoit Moïse à sa demande de voir Dieu, qui lui fut refusée, Dieu lui accordant seulement de regarder la montagne devant laquelle Il passerait : et Moïse tomba foudroyé (Coran 0, ; cf Exode 0). Le maudit se justifie plus avant : moi, j’aurais quand même tenté de regarder Dieu, quoiqu’il m’en eût coûté. La demande de prosternation de la part de Dieu était une épreuve pour évaluer la fidélité des anges. A l’objection de Moïse sur la déchéance et la déformation de l’aspect physique d’Iblîs, ce dernier rétorque qu’il s’agit là d’une modification de l’aspect extérieur (exotérique) n’altèrant en rien la pureté de la ferveur. Bref, la désobéissance d’Iblîs apparaît ici comme la preuve irréfutable de sa fidélité et de son amour pour Dieu, traduit dans des vers passionnés :
    « Mon blasphème, c’est proclamer que Toi seul est Saint ma raison est folie, folie pour Toi.
    p { margin-bottom: 0.25cm; direction: ltr; color: rgb(0, 0, 0); line-height: 115%; }p.western { font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt; }p.cjk { font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt; }p.ctl { font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt; }

  • #2
    suite

    Qui est Adam, hormis Toi ? Et qui est Iblîs, pour vous séparer ? »
    Hallâj ne cache pas son admiration pour l’énergie et le stoïcisme d’Iblîs, qu’il prend explicitement comme modèle. Dans un passage - peut-être interpolé - du Livre des Tâwasîn, il fait parler le maudit en parallèle avec Pharaon refusant d’obéir à l’ordre transmis par Moïse. Hallâj souligne leur force de caractère, leur virilité. L’un comme l’autre ont refusé d’accomplir une injonction particulière afin de rester fidèle à l’ordre général qui était l’axe de leur destin. Et Hallâj, menacé par des accusations de plus en plus graves, situe sa propre obstination dans leur sillage : afin de proclamer le message dont il se sent investi, il préfère braver la réprobation générale, y compris la condamnation légale de la part de la Loi religieuse, la sharî`a. Il fera passer le message de Dieu, au risque d’être exécuté selon la Loi de ce même Dieu.
    Le principal commentateur du Livre des Tâwasîn, le soufi Rûzbehân de Chiraz (12° siècle), est ici très sévère pour Iblîs et partant pour Hallâj envers qui il professe pourtant une grande admiration par ailleurs. Iblîs se croyait pur monothéiste, mais il était en fait obnubilé par sa propre vision de l’unité divine et sa propre volonté de puissance. Il n’avait pas compris qu’Adam était l’image même de Dieu, image antérieure même à l’existence d’Iblîs. En se prosternant devant Adam, c’est Dieu Lui-même qu’il aurait en fait adoré. Mais la critique de Rûzbehân ne me semble pas conforme au propos précis de Hallâj (cf les deux vers cités supra). Car il n’apparaît pas que Hallâj cherche à justifier l’erreur d’Iblîs, à la rendre acceptable au regard de la Loi. Pour Hallâj, Iblîs s’est bel et bien trompé en visant une adoration de Dieu dépouillée de tout rapport au créé, et excluant par conséquent la prosternation devant Adam : or le but du soufisme n’est pas d’isoler Dieu du créé, mais au contraire voir en tout la trace du divin. En fait, Rûzbehân a eu peur de suivre Hallâj sur un point particulièrement sensible : la nécessité effective de transgresser la Loi pour atteindre l’union à Dieu.



    Iblîs est présenté dans le Livre des Tawâsîn comme un amoureux fidèle, qui s’était mis au service exclusif de Dieu depuis la prééternité. Se prosterner devant un autre que Dieu lui semblait une trahison tout à fait insupportable, et il a préféré délibérément subir le pire des châtiments plutôt que d’accomplir ce geste. C’est cet amour total et sans concession qui lui permet d’accepter sa damnation comme une grâce. La damnation est encore un bonheur pour Iblîs, car elle émane d’une intention de Dieu sur lui : Dieu se souvient de lui à chaque instant.
    « Nul exil ne m’éloigne de Toi * après que j’ai compris qu’éloignement et proximité ne font qu’un.
    Même si je suis rejeté loin de Toi, mon exil est mon compagnon * en quoi serait-il exil, alors que l’amour est présent ?
    A toi la louange pour avoir concédé le succès * à un serviteurs sincère (= Iblîs) qui ne s’est prosterné devant nul autre que Toi ! »
    Et de fait, pour Hallâj, l’atttitude d’Iblîs est exemplaire, car elle est le signe d’un amour authentique, celui qui n’attend aucune récompense, aucune consolation de la part de l’Aimé. Nous retrouvons ici la doctrine hallâjienne de l’ « essentiel désir ». Le seul vrai piège satanique est celui qui est sans cesse tendu par notre ego ; par un amour sans concession pour Dieu, le Soufi renonce à tout bénéfice égotique de sa démarche mystique. Le « lâcher-prise » que cela suppose est bien sûr difficilement imaginable ; d’où, vraisemblablement, le recours par Hallâj à la mythologie autour d’Iblîs.



    Enfin, la réhabilitation d’Iblîs est affirmé par son caractère de serviteur efficace dans le projet divin. Il promeut l’accomplissement des desseins divins en sélectionnant ceux qui, parmi les hommes, méritent récompense. L’idée est déjà explicite dans le Coran, mais chez Hallâj elle s’accompagne d’une considération plus générale : le blanc ne peut apparaître que grâce au noir, et les belles actions ne sont connues que grâce aux péchés. « Iblîs expose les péchés aux hommes en disant : si tu les commets, tu seras récompensé indirectement. Car celui qui ne connaît pas le mal, ne connaît pas le bien non plus » (Tawâsîn VI 19). On retrouve ici, avancée avec discrétion, l’idée hallâjienne évoquée plus haut de la nécessaire transgression : je sais que la Loi est nécessaire et juste, cependant j’y contreviens (en niant le dogme extérieur), tout en acceptant les conséquences pénales de mon acte. Iblîs représente de façon évidente le destin même de Hallâj, qui brava la condamnation de ses coreligionnaires afin de faire apparaître une vérité supérieure : la Vérité que vous adorez n’est pas au loin, elle réside à l’intérieur même de vous. Ce destin du mystique mis en demeure de désobéir à la volonté du Dieudécidément si paradoxal des monothéistes est reflété dans un vers attribué (tardivement) à Hallâj :
    « Dieu m’a jeté dans l’océan en me disant rends garde, prends garde à ne pas te mouiller ! »



    II. HAMADANI
    Une deuxième figure majeure de la réflexion musulmane sur Satan est sans conteste le mystique iranien du 12° siècle `Ayn al-Qozât Hamadânî. Celui-ci connut un destin étrangement similaire à celui de Hallâj. C’était un jeune intellectuel surdoué, qui fut nommé juge dans sa ville natale de Hamadân en Iran occidental à l’âge de 13 ans. Devenu soufi de façon passionné et volontiers provocatrice, il s’attira l’inimitié des docteurs de la Loi de sa province. Comme Hallâj, il acquit une réputation de thaumaturge (il aurait redonné vie à un mort) et d’hérétique. Emprisonné pour « prétention à la divinité », il fut finalement exécuté de façon cruelle, dans des ciconstances assez troubles, en 1131 : il avait 33 ans. Contrairement à Hallâj, Hamadânî a laissé une oeuvre écrite assez considérable : traités de mystique et correspondance principalement, rédigés sur un ton de passion à fleur de peau qui tranche avec la neutralité de style des autres auteurs mystiques de cette époque. L’essentiel de sa doctrine sur Iblîs est exposé dans ses Tamhîdât (Prolégomènes) traduits récemment en français sous le titre Les tentations métaphysiques . On peut en résumer comme suit les idées principales.



    Hamadânî figure l’évolution spirituelle du soufi en la situant sur deux cercles désignés par chacune des deux parties de la profession de foi musulmane « Nulle divinité - hormis Dieu ». Le but de la démarche soufie consiste à faire passer l’impétrant du stade purement négatif du « nulle divinité » pour parvenir à la vérité ultime du « hormis Dieu ». Au premier stade, le Soufi est en recherche, il reste en fait soumis aux fausses divinités qui ne disent pas leur nom et qui relèvent toutes en réalité de l’égotisme, de l’adoration de soi-même. Progressivement, de négation en négation, le mystique se débarrasse de ces idoles. Seuls peuvent parvenir au stade du « hormis Dieu » ceux qui se sont réellement dépouillés et purifiés de toutes leurs illusion. Et ici, Hamadânî investit Iblîs d’une mission sublime : il est le gardien du seuil divin, du palais de l’unité, celui qui préserve l’intégrité du domaine du « hormis Dieu » en barrant la route à tous ceux qui n’en sont pas dignes. Cette fonction éminente, Iblîs l’a méritée justement du fait de son obstination à ne pas se prosterner devant un autre que Dieu, preuve de son attachement constant et jaloux à la pure transcendance divine. Notons que Hamadânî ne justifie pas plus l’attitude d’Iblîs que ne l’avait fait avant lui Hallâj. Iblîs a agi par ignorance de la nature réelle de l’enjeu de la prosternation devant Adam. Cette même ignorance lui permet de percevoir la malédiction divine comme une forme d’élection.






    p { margin-bottom: 0.25cm; direction: ltr; color: rgb(0, 0, 0); line-height: 115%; }p.western { font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt; }p.cjk { font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt; }p.ctl { font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt; }

    Commentaire


    • #3
      Pourquoi Satan ne s'est-il pas prosterné devant Adam ?


      D'après l'histoire islamique, Satan pense qu'il est mieux côté statut de part sa nature (feu) que l'être humain (argile).



      Mais en réalité, ce Iblis "al-la3ine" est très futé car il a tout de suite compris que ce "dieu" était un fake car un vrai dieu n'endosserait pas le costume d'acteur en jouant un rôle tout en savant que la fin du film va être autre chose que ce que ce dieu souhaitait de son projet.


      Bref, moi je vois que ce projet de ce dieu est perdant car il voulait crée des êtres nouveaux afin de l'adorer mais il semble que la plus part de cette nouvelle créature ne l'adore même pas et le petit reste qui le fait, le fait pas comme il se doit, et donc allah ghaleb, ce dieu a échoué dans son projet. Donc Iblis (allah yahar9ou) s'est retiré du tournage du film de sitôt au lieu de participer à cette mascarade.

      Commentaire


      • #4
        ...et donc allah ghaleb, ce dieu a échoué dans son projet.....


        j'aime bien ton "Allah ghaleb" , ekedli 3liha
        La lumière propre du visage vient de la chandelle de l'esprit.

        Commentaire


        • #5
          Mliha hadi !
          Iblis était un Ange

          Commentaire


          • #6
            Iblis est un djinn.
            J'aime surfer sur la vague du chaos.

            Commentaire


            • #7
              merci abdelhamid pour ce texte.
              je signale que Louis Massignon était un orientaliste homosexuel connu au maghreb (maroc)


              Hallâj ne cache pas son admiration pour l’énergie et le stoïcisme d’Iblîs

              par ailleurs, l'allusion faite sur les stoiciens ne peut être comprise que si on lit des oeuvres sur le mouvement des philosophes hellénistiques des stoïciens

              Commentaire


              • #8
                Non Iblis était un Djinn mais il avait fait tellement preuve de piété que Allah lui accorda le même rang que celui des anges, à la difference d'eux c'est qu'il disposait du Libre-arbitre.

                Cette histoire est terrifiante et fascinante à la fois, se dire qu'une créature aussi pieuse qu'Iblis a finis par être la pire créature n'ayant jamais existé. Il faut imaginer la chose quand même, aucun humain sur cette terre n'arriverait au même niveau que l'Iblis d'antan au niveau de la piété.

                Imaginer l'homme le plus pieux du monde, d'une extrême grande sagesse et bonté, qui devient ensuite l'homme le plus malfaisant du monde. C'est exactement ça et c'est terrifiant.

                Sinon tout simplement Iblis a refusé de se prosterner devant Adam car il était orgueilleux.

                D'ailleurs le satanisme se caractérise par l'orgueil, la volonté d'être totalement libre en se soustrayant de la morale, parce qu'on se croit justement au-dessus de cela.

                Commentaire


                • #9
                  Iblis était un Ange
                  Iblis est un djinn.



                  Aywaa!



                  o balak ce Satan était hybride qui sait !

                  Commentaire


                  • #10
                    o balak ce Satan était hybride qui sait !
                    Cher veniziano,
                    Jouer avec les mots ne sert a rien devant l'étau de la vérité. D'après le Coran, Satan est un Djinn, mais qui par l'adoration divine est arrivé au paroxysme de la sainteté angélique. Seulement l’ego l'a rattrapé et lui a barré la route ne le laissant pas s'incliner devant la créature adamique qu'il considérait plus petite que lui.. C'est cela ce qui arrive toujours lorsqu'on se croit le plus fort ou le plus sensé. On tombe clairement dans ce piège satanique. 7:12 [Dieu] dit : "Qu'est-ce qui t'empêche de te prosterner quand Je te l'ai commandé ?" Il répondit : "Je suis meilleur que lui : Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile". Donc tout cela forme le fruit uniquement de l'orgueil.
                    A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
                    Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

                    Commentaire

                    Chargement...
                    X