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L’île Maurice en quête d’un second « miracle »

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  • L’île Maurice en quête d’un second « miracle »

    L’île Maurice vient de fêter ses 50 ans d’indépendance. Depuis la fin de la tutelle britannique, en mars 1968, cette petite île de 1,3 million d’habitants de l’océan Indien a parcouru un chemin considérable.

    Alors que beaucoup lui prédisaient un avenir sombre au début des années 1970, le pays a connu une croissance continue de son PIB depuis 1982. La richesse globale du pays est passée de 686 millions de dollars (environ 581 millions d’euros) en 1978 à 12,4 milliards de dollars en 2017, et le revenu national brut a bondi de 1 000 dollars par habitant à près de 10 000 dollars aujourd’hui.

    Ce premier « miracle » de l’économie mauricienne a été salué par la plupart des institutions internationales. Pour la Banque mondiale, le pays est passé de la catégorie des « pays à faibles revenus » à celle des « pays à revenus intermédiaires de la tranche supérieure ». Fortes de ce bilan, les autorités de Port-Louis ont annoncé en 2014 un « second miracle mauricien » devant permettre à l’île d’entrer dans la catégorie des « pays à revenus élevés » (plus de 15 000 dollars par habitant) d’ici à 2020.

    Dans de nombreux segments de l’économie, ce pari paraît réaliste. La traditionnelle production sucrière (3 % du PIB en 2016) a commencé sa conversion en industrie cannière ; le tourisme poursuit sa progression (1,3 million d’entrées en 2017, en hausse de 5,2 %) et l’île s’est lancée dans la promotion d’une destination de « luxe », favorisée par les investissements – et les incitations fiscales – dans l’immobilier haut de gamme.

    Corruption et inégalités

    Côté diversifications, Port-Louis a lancé en 2015 un vaste programme d’« économie océanique » (aquaculture, exploration offshore, rénovation portuaire et modernisation de la pêche) censé consolider la croissance de l’île d’ici à 2025. Enfin, parallèlement au dynamisme de ses services financiers (74 % du PIB en 2016), Port-Louis a arrêté en 2015 un plan stratégique pour devenir un hub en matière de « smart cities ».

    Depuis 2010, ces atouts séduisent bon nombre d’investisseurs étrangers, des Européens mais aussi de nombreux Sud-Africains, attirés par les incitations fiscales et administratives du pays et la rentabilité des investissements. Reste que ce bilan globalement positif a aussi ses zones d’ombre. L’île est plus que jamais exposée aux caprices de cette « finance internationale » qui fait aujourd’hui sa réussite. Sans oublier les dérives de la corruption dont elle est porteuse : affaire Alvaro Sobrinho en 2017, démission de la présidente en mars 2018, etc.

    Socialement, enfin, la redistribution des fruits de ces « miracles » économiques reste grippée. Selon un récent rapport de la Banque mondiale, l’écart entre les revenus des 10 % des ménages les plus pauvres et ceux des 10 % les plus riches s’est creusé de 37 % entre 2001 et 2015.

    Par Olivier Piot
    Le Monde
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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