Le poids de Moscou
La Russie intervient subitement dans le dossier du Sahara Occidental et complique les choses pour le Maroc.
Moscou, qui a déclaré en fin de semaine qu'il soutient les efforts de l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara Occidental, a créé une grande inquiétude au sein du Makhzen et des tenants de la «marocanité du Sahara Occidental».
Car jusque-là, la Russie était restée bien discrète sur ce dossier, le dernier concernant un processus de décolonisation en Afrique.
Dans le même temps, l'annonce de la Russie intervient à un moment où M. Horst Köhler multiplie les initiatives pour sortir ce dossier de l'impasse où l'avait mis Rabat depuis le processus de Manhasset.
Les efforts de M. Köhler pour mettre de nouveau les deux parties au conflit autour de la même table et discuter sincèrement de la mise en place d'une solution politique et démocratique pour ouvrir la voie à la fin de l'occupation du Sahara Occidental ont séduit la puissante diplomatie russe qui s'est rangée, évidemment, du bon côté de la balance.
Car il ne fait aucun doute que la dernière sortie dans la région de l'envoyé personnel du SG de l'ONU intervenait en plein milieu de discussions entre Rabat et Bruxelles pour le bradage et le pillage des ressources naturelles de ce territoire non encore autonome.
Le Maroc, qui a toujours misé sur l'appui de certains pays de l'UE pour faire valider son option, celle d'une large autonomie du territoire sous administration marocaine, est en même temps une puissance coloniale qui n'est pas rebutée par des contrats illégaux de concession de territoires de pêche, rien que pour payer le soutien des Européens à sa politique d'annexion du Sahara Occidental.
Ce qui, à l'évidence, a été à maintes reprises dénoncé par la communauté internationale comme par le peuple sahraoui, en particulier la population qui endure les affres de la répression du régime marocain.
L'intrusion opportune de la Russie dans ce dossier, que l'UE n'a jamais jugé utile de dépoussiérer, car étant bénéficiaire au change en donnant un plan de charge à son industrie du poisson, va donc rebattre les cartes des termes des négociations pour amener le Maroc à participer de bonne foi aux négociations que va mettre en place le représentant de l'ONU pour le Sahara Occidental.
Et Moscou le souligne sans ambages en déclarant que «nous partons du principe qu'une paix durable au Sahara Occidental ne peut être réalisée que par des moyens politiques. Tout en maintenant des contacts avec toutes les parties intéressées, nous continuerons d'aider à créer une dynamique positive en vue de parvenir à un règlement au Sahara Occidental».
Certes, le chemin est encore long pour qu'une solution définitive soit acceptée par le Maroc, celle de l'autodétermination au Sahara Occidental, mais il n'est pas inutile d'espérer que cette fois-ci, après tant d'années perdues en atermoiements, soutenus hypocritement par Bruxelles, le processus de décolonisation de cette ancienne colonie espagnole soit vraiment mis sur les rails.
Il y va autant de la sécurité de la région maghrébine et ses prolongements africains, des populations qui y vivent, que du développement social et des échanges économiques et commerciaux dans cette partie sensible de l'Afrique.
Les blocages restent encore entiers, notamment au Conseil de sécurité, mais il est à espérer que la partie américaine, en plus de l'implication de la Russie, fasse substantiellement avancer les choses vers la bonne direction.
Et, surtout, remettre sur la table un principe simple, universel :
un référendum d'autodétermination pour ce territoire. Le reste, ce seront les Sahraouis qui décideront de leur avenir, pas une puissance occupante.
Le Quotidien Oran
La Russie intervient subitement dans le dossier du Sahara Occidental et complique les choses pour le Maroc.
Moscou, qui a déclaré en fin de semaine qu'il soutient les efforts de l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara Occidental, a créé une grande inquiétude au sein du Makhzen et des tenants de la «marocanité du Sahara Occidental».
Car jusque-là, la Russie était restée bien discrète sur ce dossier, le dernier concernant un processus de décolonisation en Afrique.
Dans le même temps, l'annonce de la Russie intervient à un moment où M. Horst Köhler multiplie les initiatives pour sortir ce dossier de l'impasse où l'avait mis Rabat depuis le processus de Manhasset.
Les efforts de M. Köhler pour mettre de nouveau les deux parties au conflit autour de la même table et discuter sincèrement de la mise en place d'une solution politique et démocratique pour ouvrir la voie à la fin de l'occupation du Sahara Occidental ont séduit la puissante diplomatie russe qui s'est rangée, évidemment, du bon côté de la balance.
Car il ne fait aucun doute que la dernière sortie dans la région de l'envoyé personnel du SG de l'ONU intervenait en plein milieu de discussions entre Rabat et Bruxelles pour le bradage et le pillage des ressources naturelles de ce territoire non encore autonome.
Le Maroc, qui a toujours misé sur l'appui de certains pays de l'UE pour faire valider son option, celle d'une large autonomie du territoire sous administration marocaine, est en même temps une puissance coloniale qui n'est pas rebutée par des contrats illégaux de concession de territoires de pêche, rien que pour payer le soutien des Européens à sa politique d'annexion du Sahara Occidental.
Ce qui, à l'évidence, a été à maintes reprises dénoncé par la communauté internationale comme par le peuple sahraoui, en particulier la population qui endure les affres de la répression du régime marocain.
L'intrusion opportune de la Russie dans ce dossier, que l'UE n'a jamais jugé utile de dépoussiérer, car étant bénéficiaire au change en donnant un plan de charge à son industrie du poisson, va donc rebattre les cartes des termes des négociations pour amener le Maroc à participer de bonne foi aux négociations que va mettre en place le représentant de l'ONU pour le Sahara Occidental.
Et Moscou le souligne sans ambages en déclarant que «nous partons du principe qu'une paix durable au Sahara Occidental ne peut être réalisée que par des moyens politiques. Tout en maintenant des contacts avec toutes les parties intéressées, nous continuerons d'aider à créer une dynamique positive en vue de parvenir à un règlement au Sahara Occidental».
Certes, le chemin est encore long pour qu'une solution définitive soit acceptée par le Maroc, celle de l'autodétermination au Sahara Occidental, mais il n'est pas inutile d'espérer que cette fois-ci, après tant d'années perdues en atermoiements, soutenus hypocritement par Bruxelles, le processus de décolonisation de cette ancienne colonie espagnole soit vraiment mis sur les rails.
Il y va autant de la sécurité de la région maghrébine et ses prolongements africains, des populations qui y vivent, que du développement social et des échanges économiques et commerciaux dans cette partie sensible de l'Afrique.
Les blocages restent encore entiers, notamment au Conseil de sécurité, mais il est à espérer que la partie américaine, en plus de l'implication de la Russie, fasse substantiellement avancer les choses vers la bonne direction.
Et, surtout, remettre sur la table un principe simple, universel :
un référendum d'autodétermination pour ce territoire. Le reste, ce seront les Sahraouis qui décideront de leur avenir, pas une puissance occupante.
Le Quotidien Oran
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