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La chine, patrie du 51/49 adapte son modèle à une mondialisation mouvementée

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  • La chine, patrie du 51/49 adapte son modèle à une mondialisation mouvementée

    LA CHINE, PATRIE DU 51/49 ADAPTE SON MODÈLE À UNE MONDIALISATION MOUVEMENTÉE


    L’annonce en a été faite le 5 juin par le fondateur de l’emblématique marque automobile, qui est en passe de révolutionner le secteur automobile, Elon Musk : Tesla a signé un accord avec le gouvernement de Shangai pour investir 5 milliards de dollars pour la construction de ce qui deviendra la plus grande usine au monde du constructeur américain, pouvant produire 500000 véhicules par an. Cette usine sera propriété à 100% de Tesla.

    Cette annonce interpelle à plus d’un titre. Elle intervient en plein guerre commerciale entre les 2 plus grandes puissances économiques mondiales. Cependant, à l’inverse de l’issue du conflit entamé dans les années 80 contre le Japon par les Etats-Unis et la communauté européenne, qui a fini par un accord d’installation des marques japonaises dans le paysage industriel américain et européen, c’est un fleuron industriel du pays entamant le conflit commercial qui voit un de ses fleurons s’installer chez son rival.

    Cette audace, que certains esprits chauvins auraient qualifié de tous les noms dans certaines contrées, n’est-il pas l’expression de réalités économiques bien comprises de partenaires qui voient le plus grand marché au monde d’automobile faire fi de la règle des 51/49 qu’il a érigé avec succès grâce à ses formidables avantages comparatifs, et un marché vertigineux, l’assouplir pour mieux engager la mondialisation qui voit en la Chine un acteur à présent de premier plan.

    Tesla en effet voit le formidable gisement que représente le marché chinois, et asiatique, le poussant à une implantation industrielle de taille pour contourner les barrières douanières, ajuster sa productivité sur un segment automobile plus concurrentiel, et bénéficier de ressources rares, indispensables aux voitures électriques, que la Chine possède.

    Une stratégie d’autant plus surprenante pour la Chine qui lève ses règles draconiennes régissant les investissements étrangers, que des constructeurs tombés sous la bannière chinoise comme Volvo, développent des stratégies de concurrence frontale à la marque Tesla sur le segment des véhicules électriques et ambitionne de proposer une gamme complète de véhicules électriques à l’horizon 2022.

    La Chine détient, d’autre part, une multitude de jeunes pousses spécialisés dans le véhicule électrique et des acteurs plus aboutis comme NIO, qui ambitionne de lever des fonds à Wall Street, autre paradoxe, au moment où Tesla annonce envisager d’en sortir, pouvant devenir un acteur industriel américain. La Chine ainsi s’inscrit comme futur leader du marché du véhicule électrique, jugé stratégique, et déploie une stratégie d’investissements à divers leviers pour d’abord, rattraper le gap technologique, puis se positionner en marché incontournable et en devenir un acteur technologique et d’innovation principale.

    Le marché du véhicule propre est en passe de bouleverser un marché traditionnel qui peut offrir des opportunités industrielles redoublées pour l’Algérie, une porte pour la région. Ces opportunités butent comme d’accoutumance contre une vision économique insulaire, qui a refusé d’acquérir des constructeurs en difficulté il y a quelques années, malgré des propositions au plus haut niveau, et qui a eu même l’outrecuidance de nous affirmer que l’économie algérienne est taillée pour n’accepter que 4 constructeurs savamment sélectionnés, une couleuvre tellement grotesque que le gouvernement a dû rectifier des discours qui ne craignent aucune incongruité économique pour une savante répartition des parts de marché, sous l’auspice de la règle des 51/49.

    A l’aube de ces positionnements économiques en marche, comment un pays comme l’Algérie qui s’est inspiré du modèle chinois pour pondre la règle des 51/49 absolue régissant les IDE, peut-il encore justifier ces règles draconiennes, n’ayant pas les mêmes avantages comparatifs, ni les besoins industriels d’autres pays comme ceux du Golfe trop marqués par la rente et qui ne peuvent déployer des stratégies industrielles plus ambitieuses.

    Le socialisme de marché qui inspire divers décideurs économiques algériens fait sa mue dans sa patrie d’origine, depuis les réformes de Deng Xiaoping des années 80, pour devenir l’acteur principal de la mondialisation, et l’Algérie a du mal à réengager des réformes économiques d’envergure, arrêtées depuis la brève mais intense période Hamrouche, mises en sourdine depuis, et la suppression du poste de ministre de l’économie pouvant déployer une vision d’ensemble, en est un symptôme flagrant, pour une gestion minutieuse des prébendes, tiraillés entre les modèles russes et chinois, avec un penchant pour celui qui permet le meilleur contrôle politique pour nous, dit-on, se protéger d’une ploutocratie prédatrice des ressources encore collectivisées, issues de notre sous-sol.

    L’image d’un Poutine triomphant des oligarques est le message subliminal véhiculé ici et là pour justifier d’un retour autoritaire, et l’utilité redoublée d’une ploutocratie de façade permet de façonner la reprise en main souhaitée et suscitée.

    L’Algérie a tout à gagner à mieux s’inscrire dans la chaîne de valeurs mondiale tout en déployant des stratégies ciblées sur les secteurs qui peuvent à terme représenter des gisements de plus grande diversification et d’exportation, en identifiant les partenaires qui peuvent s’inscrire dans les mêmes stratégies d’avenir, à l’échelle régionale, continentale, voire mondiale.

    Sous les auspices d’une vision fondamentalement souverainiste de l’économie, l’Algérie se refuse de prendre une part autre que celle que lui permet un marché tout de même réduit et aspire à capter des marchés avec quelques acteurs nationaux qui ne peuvent pleinement se déployer si son marché domestique reste entravé par un financement limité, des pratiques et des règles dépassées, et non suffisamment accompagné par une gouvernance engluée par des considérations politiques.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    des qu'on atteint le stade de la chine promis jure on soutiendra le 100%

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    • #3
      L'erreur d'analyse que font beaucoup, c'est de calquer des modèles en croyant que ça suffit pour que ça fonctionne chez soi. Il faudra attendre des siècles pour atteindre le niveau de la Chine pour une simple question de taille. La Chine est un empire millénaire qui a été affaibli durant quelques siècles et qui reprend sa place naturelle. L'Algerie est un pays de 40 millions qui doit trouver sa place, son modèle de développement en rapport avec ses potentialités...
      Dernière modification par ott, 28 août 2018, 00h12.
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        La Chine applique une politique d'athéisme d'État, la liberté de culte est officiellement garantie mais les membres du Parti communiste chinois (PCC) sont tenus de demeurer athées
        La Constitution algérienne définit « l'islam, l’arabité et l’amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d’Islam, partie intégrante du Maghreb, pays arabe, méditerranéen et africain »
        Je pense que l'explication est là, la Chine c'est le travail, l'Algérie c'est la religion!
        Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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        • #5
          Les réformes économiques entamées par Deng Xiaoping dans les années 80 avaient une orientation stratégique et pragmatique. On a du attendre la fin du carcan du FLN avec octobre 88 pour que des réformes soient politiquement possibles en Algérie. La situation est restée passablement figée politiquement, par ce qu'elle arrangeait les tenants du pouvoir après. La Turquie a par exemple menée les réformes qu'il fallait a partir des années 80 et elle en récolte les fruits économiques. Politiquement, le retour du discours religieux sur fond de turbulences geostrategiques qui ont toujours caractérisé cette région centrale est délicat pour la Turquie d'aujourd'hui...
          Othmane BENZAGHOU

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          • #6
            Il ne faut pas oublier que la Chine compte 500 millions de chômeurs (l'équivalent de la population de l'Union européenne) et son modèle est loin d'être un exemple. Tout en acceptant que d'énormes progrès ont été effectués, le pays de Mao n'est pas encore parvenu à réaliser une société idéale.

            Quant au 51/49 %, la mesure est adéquate mais insuffisante. L'exemple qui faudrait suivre est celui instaurer par le Président bolivien Evo Moralès: à savoir que les firmes étrangères qui s'adonnent à l'extraction du pétrole ou du gaz n'ont droit de s'approprier les bénéfices jusqu'à 19 dollars/ baril. Quand les prix dépassent 19 dollars/ baril, tout revient à l'Etat bolivien.

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            • #7
              Calquer les règles d'investissement sur le pétrole est l'erreur qui a été faite en Algérie qui de surcroît a instauré la taxe sur les super profits...
              Dernière modification par ott, 28 août 2018, 09h58.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                Quant au chômage, il tourne autours de 5% selon les statistiques officielles chinoises et 4.1% selon la banque mondiale. Ramené à la population active de 787 millions, ça donne 32 millions de chômeurs...
                Othmane BENZAGHOU

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                • #9
                  " Quant au chômage, il tourne autours de 5% selon les statistiques officielles chinoises et 4.1% selon la banque mondiale. Ramené à la population active de 787 millions, ça donne 32 millions de chômeurs... ".

                  Ces statistiques sont erronées. Car elle ne font part des Chinois inscrits dans des administrations chinoises et non ceux désireux d'un emploi sans être enregistrés dans des offices.

                  Pour mesurer un taux de chômage effectif, il y a lieu de prendre la population en mesure de travailler et celle qui travaille. En déduisant les étudiants ainsi que les enfants.

                  Pour preuve, en Algérie seules 10,3 millions de citoyens possèdent une activité lucrative enregistrée et partant, le pourcentage des chômeurs énoncé par 'Etat algérien est absolument faux.

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                  • #10
                    Hello Rago,

                    En effet, les statistiques reflettent les critères définis pour établir la population active. Ces critères peuvent differer, d'un office statistique à un autre, mais ils ont des grands principes partagés universellement et qui permettent de comparer des choses comparables. L'emploi des femmes par exemple est reflete très différement d'une société à une autre, et sa comptabilité par certains est bien divergente que pour d'autres...

                    Un sujet passablement technique pour ne pas en rajouter des considérations autres...
                    Othmane BENZAGHOU

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