Il nous a quitté il y a bientôt 38 ans, Allah yerahmou...
(Né dans le quartier de La Fontaine Fraîche situé en banlieue algéroise, d'origine chaouiedu village de Djellal par son père qui était le muezzin de la Grande Mosquée d'Alger, le chaâbi de Dahmane est puisé du vécu de la société à l’image du poète Kaddour El Alami qui avait fondé la zaouia soufi Alamiyyin à Meknès qui est devenue la zaouia du Melhoun la plus répandue. Les chansons les plus connues sont: "El Farradjia" (connu aussi sous le nom de "Ya Krim") et la connue en Algérie sous le nom "El meknassia" appelée au Maroc, "dar sidi Qadour", un chef d'œuvre impérissable du melhoun.
Déjà enfant, il se plaisait à jouer avec virtuosité au banjo. Son doigté musical suscita l'admiration de ses aînés.
Adolescent, il exerce divers métiers dont la cordonnerie et pendant sept ans, celui de receveur de tramway. C'est au cours de cette période qu'il entame ses débuts musicaux, intégrant une troupe d'amateurs qui tourne dans toute l'Algérie. Il a donné au banjo et au mandole une harmonie, un phrasé, des accentuations propres à lui et qui le distinguent des autres.
Sa voix rocailleuse est chantée avec justesse se prête très bien à son répertoire brossant les thèmes de la nostalgie du pays dans la diaspora, les souffrances de l’exil, l’amour de la patrie et la passion pour sa ville natale.
Dahmane El Harrachi émigre en 1949 en France qui lui inspire un grand nombre de ses chansons nostalgiques de son répertoire comme Bahdja beidha mat’houl (ce qui signifie en Français : Bahdjja la blanche qui ne se fâne jamais).
Il a enregistré son premier 45 tours, intitulé - Bahdja Beida ma t'houl - en 1956 chez Pathé Marconi et la sortie de sa chanson Kifache nensa bilad el khir (comment pourrai-je oublier le pays de l'abondance) a coincidé avec l'élaboration de la plate-forme de la Soummam. A cette époque cruciale de la colonisation, il n'était pas aisé de composer une oeuvre de cette envergure.
Dahmane el Harrachi s'est très vite forgé son propre style et du coup, modernisé le chaâbi algérois. Sa voix rocailleuse savait accrocher et émouvoir l'âme du public. C'est aussi grâce à ses paroles sans ambages et sa musique mélodieuse que ses chansons ont conquis les coeurs. C'est l'un des plus grands interprètes de chanson sociale au monde.
Il y a chez lui, l'absence de cette propension hypocrite à prétendre puiser dans le "trésor des ancêtres ", celui des vieux poètes maghrébins.
Il a été découvert sur le tard par la nouvelle génération, El-Harachi a eu droit à sa première grande scène lors du Festival de la Musique maghrébine qu'il s'est tenu à la fin des années 70 à la Villette.
Quelques mois avant sa mort accidentelle, la télévision algérienne lui avait consacré un film intitulé Saha Dahmane, réalisé par Salim Benkadi, qui le révèle davantage au public. A travers cette production qui retrace les pérégrinations d’un émigré venu passer des vacances au bled pour y retrouver ses amis et les siens.
Il décède le 31 août 1980, dans un tragique accident de la route, laissant près de trois cents chansons qui ne sont pas enregistrées.)
Source MrLeMaure™ - Andalous & Chaabi -YT.
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