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Figuig : Un plan d’aménagement contraint les activités de développement local

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    Figuig : Un plan d’aménagement contraint les activités de développement local

    Du 1e au 31 août, un nouveau plan d’aménagement pour la ville de Figuig fait l’objet d’une consultation publique auprès des habitants. Depuis plus d’une semaine, ces derniers manifestent quotidiennement pour le contester, refusant la conversion d’une grande partie de la ville en zone militaire.


    Déjà en déperdition, les oasis de Figuig risquent de disparaître, la zone militaire dont ils feront partie interdisant toute activité en son sein / Ph. DR.
    Dans les dix prochaines années, Figuig pourrait être une ville changée. Cette transformation se fera conformément au plan d’aménagement qui sera retenu dans les prochains mois. Celui de l’agence urbaine d’Oujda, rendu public début août, a provoqué la colère des riverains qui découvrent l’annexion de plus de 600 hectares de terres, dont des propriétés collectives, agricoles et oasiennes, à une zone tampon qui sera mise en place sur les lieux.

    Faisant encore l’objet d’une concertation publique, ce plan d’aménagement n’est pas encore définitif. Alors qu’il n’est toujours pas mis en pratique, la réalité sur le terrain traduit sa mise en œuvre de facto. En effet, plusieurs exploitants n’ont plus le droit d’accéder à leurs oasis, selon Aziza Jabbari, militante associative locale.

    Celle-ci nous explique que même le tourisme archéologique et environnemental de la région en est fortement impacté, puisque «dès qu’un groupe de touristes, accompagné de guide ou non, veut accéder à la zone oasienne, les FAR ou la gendarmerie royale les en empêchent en leur disant qu’ils sont sur une zone militaire».

    A rebours des habitants et des représentants locaux

    Pour avoir travaillé de près avec les hommes et les femmes évoluant dans l’artisanat local et l’économie oasienne, dont l’activité dépend essentiellement de la santé des oasis, Aziza Jabbari nous explique que le territoire de sa ville natale se meurt depuis bien longtemps.

    «Avec la mise en place de cette zone, une grande partie des oasis va disparaître. L’armée a ses postes dans les hauteurs de montagnes, mais aujourd’hui elle veut faire partie intégrante de la zone concernée par l’aménagement de la ville et ce n’est pas possible. Les femmes oasiennes travaillent grâce à ces oasis, qui leur permettent d’obtenir leur matériel traditionnel et ce qu’il leur faut pour développer leurs activités artisanales. Personne ne pense à elles.»

    Aziza Jabbari, militante associative


    De son côté, Abdeslam Elkouch, président de l’association Annahda à Figuig, nous fait remarquer que la région la plus exploitée dans ces activités est effectivement incluse dans cette zone tampon, où «toutes les activités sont interdites». «Sachant que la commune de Figuig a conclu des accords et des marchés avec différents entrepreneurs pour qu’ils investissent dans la ville, ce sera quasiment impossible maintenant que ce qui reste des zones exploitables à cet effet dans la région ne sera plus accessible», déplore-t-il.

    Etendue sur plus de 600 hectares, la zone militaire à Figuig met à mal les activités oasiennes de la région / Ph. DR.Etendue sur plus de 600 hectares, la zone militaire à Figuig met à mal les activités oasiennes de la région / Ph. DR.

    Consternée, Aziza Jabbari nous indique qu’«il est hors de question pour [elle] de laisser la ville se vider de ses citoyens». Dans ce sens, elle nous rappelle quelques faits :

    «Depuis les années 1960, l’armée marocaine fait reculer ce qui reste de la population de Figuig, ce qui donne à son homologue algérienne la possibilité de ratisser jusqu’aux vergers de certains habitants locaux, alors qu’il existe des frontières géographiques naturelles bien tracées.»

    Ce projet est contesté également par la commune de Figuig, qui a donné ses remarques à ce propos. Contacté par ********, Mohamed Hakkou, président de la commune territoriale de la ville, précise que la mise en place de cette zone contraindra considérablement l’activité des habitants, d’autant plus qu’elle s’étend sur une superficie «incluant des terres collectives et agricole qui peuvent servir au développement de la ville».

    Des terres vidées de leurs propriétaires


    Le maire nous indique que l’idée a été proposée par les Forces armées royales (FAR) à rebours des habitants qui la refusent, tout comme les élus locaux. Il nous précise également que cette zone n’a pas figuré sur le plan initial, mais qu’une fois publié par l’agence urbaine d’Oujda, celui-ci l’a bel et bien incluse.

    «Les trois cinquièmes des terres exploitées par les habitants de Figuig ont été récupérés par l’Algérie durant la guerre des Sables en 1963, puis en 1975. Nous vivons sur les deux cinquièmes restants, si l’on compte avec les 650 hectares que les FAR proposent de transformer en zone tampon. Déjà, la superficie de la ville de Figuig est petite et il n’y a pas un grand terrain pour l’élargir, puisque c’est une ville pratiquement entourée de hauteurs. De ce fait, cet aménagement contraindra énormément le développement de la ville et les activités de sa population.»

    Mohamed Hakkou, maire de la ville de Figuig

    En effet, Abdeslam Elkouch nous précise qu’«au lieu d’obtenir la réparation que la population attend depuis qu’une grande partie des terres à Figuig a été prise par l’Algérie dans les années 1960 et 1970, on lui arrache ce qui reste, sans même négocier d’indemnisations pour le moment».



    Le militant souligne que «le conseil de la commune a proposé un plan d’aménagement où ne figure aucune zone militaire», mais que «l’état-major a rejeté le plan initial en traçant une superficie qui sera désormais une zone tampon». «En 2016 déjà, l’armée a voulu mettre en place des postes à proximité du périmètre urbain, ce qui a provoqué la colère des habitants ; le projet a finalement été retiré mais voilà qu’il est indirectement repris via l’agence urbaine de l’Oriental», déplore-t-il.

    Justement, Samira Mizbar, socio-économiste, perçoit à travers ce plan «une punition après la mobilisation de la population locale» contre le projet de 2016. De plus, celui-ci n’inclut pas d’écoles, encore moins des espaces verts, des centres culturels ou d’activités permettant aux jeunes de s’épanouir, nous précise-t-elle. Pour être allée à la rencontre des habitants de sa ville natale, elle nous confie avoir recueilli des témoignages déconcertants :

    «J’ai rencontré le propriétaire d’une terre qui fait désormais partie de cette zone-là. Il m’a raconté qu’il y a deux semaines, l’armée marocaine lui a interdit d’accéder à son bien. Ne comprenant pas comment son terrain a pu être rattaché à une zone militaire, il y est retourné le soir. Il s’est retrouvé nez à nez avec des soldats algériens qui faisaient leur ronde, torches à la main, même que l’un de ces militaires a tiré au sol à l’aide de sa mitraillette, pour faire comprendre à cet homme qu’il n’est plus sur son territoire.»

    Samira Mizbar, socio-économiste

    Aziza Jabbari considère également que ce plan d’aménagement «ne reflète aucune politique économique ou sociale clairement tracée». Pour elle, cette situation «dépasse l’entendement», surtout qu’elle contraste avec les usages jusque-là admis, comme elle nous l’explique : «Dans d’autres régions de l’Oriental, les zones frontalières sont occupées par des projets immobiliers, ce qui comble le vide et ce qui n’est pas le cas à Figuig, où l’armée force les habitants à quitter leurs terres en leur indiquant qu’elles sont désormais des zones militaires où toutes formes d’exploitation est désormais interdite.»



    Adapter le plan d’aménagement au mode de vie oasien

    Déterminée au sein du tissu associatif local à ce que le plan d’aménagement soit revu, Aziza Jabbari nous confie que «les habitants de Figuig ont toujours été attachés à leurs terres et les ont défendues». «Nous allons les garder ou mourir, mais nous ne les quitterons jamais», ajoute-t-elle. De son côté, Samira Mizbar s’interroge :

    «On ne connaît pas les circonstances dans lesquelles cette décision a été prise. Figuig est entourée de montagnes où l’armée a ses postes et où elle peut très bien surveiller les frontières depuis là-bas. Pourquoi elle veut aujourd’hui annexer une partie de la ville habitée et en faire une zone militaire ? On nous a évoqué une menace terroriste qui proviendrait du sud algérien, mais si ce projet met à mal le développement de la population locale, je ne me tairai pas.»

    Notant que la vie nomade est encore active dans la région de Figuig, notre interlocutrice tient à rappeler qu’il existe, par ailleurs, des familles vivant des deux côtés de la frontière entre le Maroc et l’Algérie. «Maintenant qu’un tel dispositif militaire est en place sur le terrain, ces familles-là doivent venir jusqu’à Casablanca pour prendre l’avion en direction d’Oran et descendre ensuite au sud», regrette-t-elle.

    Dans ce sens, Samira Mizbar souligne que Figuig n’est pas un cas isolé. Elle nous rappelle qu’en préparation de sa thèse doctorale en 2004, elle s’est rendue compte que des oasis alentours comme celles de Aïn Chouater et Aïn Chaïr étaient déjà inaccessibles pour les mêmes raisons. «Je ne sais pas si ce plan est décidé sur la base d’une étude approfondie, d’autant plus que le mode de vie oasien est complètement différent de ce qu’on connaît, note-t-elle. Il faut donc faire l’effort d’aller vers ceux qui le mènent encore, de les rencontrer, de savoir comment ils vivent et d’adapter les plans d’aménagement sur cette base-là.»

    «Ce qui ressort du document, c’est qu’on fera de Figuig un lieu résidentiel de retraités et lorsque ces personnes ne seront plus là, la ville deviendra une cité fantôme», conclut la spécialiste.




    . ya biladi
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Par ya biladi ?????

    «Les trois cinquièmes des terres exploitées par les habitants de Figuig ont été récupérés par l’Algérie durant la guerre des Sables en 1963, puis en 1975.
    .
    des terres à Figuig a été prise par l’Algérie dans les années 1960 et 1970, on lui arrache ce qui reste, sans même négocier d’indemnisations pour le moment».
    .
    1960 , 1970 et 1975 ??????????????????
    Tout est clair !!
    Voilà , par les mensonges comment on prépare l opinion figuigui en cas d un affrontement avec le voisin de l Est , en prévision d une mobilisation des habitants de Figuig comme ce fut en 1963 ??
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

    Commentaire


    • #3
      Par les mensonges ;on prépare l opinion figuigui en cas d un affrontement avec l Algérie , comme ce fut en 1963 , une mobilisation des habitants de Figuig prête pour intervenir , le comble épaulé par la tutelle /France ??



      L Histoire se répète en 2018 ????
      A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

      Commentaire

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