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Sacha Baron Cohen : l’ennemi comique n° 1

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  • Sacha Baron Cohen : l’ennemi comique n° 1

    De "Ali G" à "Brüno" en passant par le dictateur Aladeen et le célèbre "Borat", l'acteur a incarné les personnages les plus trash et les plus outranciers qui soient. Et il ne compte pas s’arrêter !
    Beaucoup le pensaient rangé, définitivement calmé. Sacha Baron Cohen ne s’était en effet pas grimé depuis 2012, délaissant ses fantasques et odieux personnages pour des rôles de cinéma plus classiques, à l’instar de ceux qu’il incarnait récemment dans Alice de l’autre côté du miroir, de James Bobin, en 2016, ou dans Les Misérables, de Tom Hooper, en 2012. Il double aussi le roi des lémuriens Julien, héros du dessin animé Madagascar. Autant dire qu’on était loin, très loin, des charges que d’aucuns ont jugées antisémites, homophobes et misogynes assénées par ses personnages comme Ali G, Borat, Brüno ou encore le dictateur Aladeen, ces caricatures aussi hilarantes que choquantes qui ont fait le succès de l’inclassable comique anglais.

    Mais les fans de Sacha Baron Cohen peuvent se rassurer. Non, il n’a pas changé, et il est même plus féroce que jamais. Dans la série documentaire Who Is America ?, diffusée actuellement sur Showtime, et sur Canal + en France, il revient à ses fondamentaux : piéger des personnalités et des anonymes lors de séquences tournées en caméra cachée, dans le but de les laisser s’exprimer sur des sujets extrêmement controversés. Et inutile de faire durer le suspens. Les sept épisodes de la série ont provoqué un véritable tollé outre-Atlantique. On peut notamment y voir l’acteur, déguisé en agent israélien, convaincre des hommes ou des femmes politiques de rallier un programme d’armement des enfants dans les crèches. Un élu républicain a même dû démissionner après qu’on l’a vu baisser son pantalon lors d’une vidéo où le faux expert en sécurité lui explique que c’est la meilleure méthode pour se débarrasser d’un terroriste islamiste, car ainsi il aura peur d’être “contaminé” par l’homosexualité. Encore plus choquant : Dick Cheney, ancien vice-président des États-Unis, signe un autographe sur un kit de torture par l’eau, méthode de la CIA très controversée.

    Avant même la diffusion, la polémique avait déjà commencé. Sarah Palin, candidate conservatrice à la vice-présidence des États-Unis en 2008, s’était en effet fendue d’un communiqué de presse sur Facebook pour dénoncer “le canular pervers et maléfique” dont elle avait été victime. Ironie de l’histoire : son interview n’a même pas été diffusée !

    Une publicité gratuite pour Sacha Baron Cohen, et même du pain béni. Car le comique a justement fondé sa notoriété sur le buzz provoqué par ses happenings et caméras cachées, quitte à mettre parfois sa vie en danger. Pour la promo deBrüno,par exemple (l’histoire de ce fashionista facho qui voulait“être l’Autrichien le plus connu après Adolf Hitler”), le comédien n’a pas hésité à se promener dans Jérusalem en tenue religieuse, tout en se proclamant homosexuel. Conclusion, il a été pourchassé par des juifs ultraorthodoxes et, de son propre aveu, il a bien cru que ce jour serait pour lui le dernier…

    Évidemment, ces mises en scène et ces propos douteux dérangent. Et, des associations juives ou LGBT en passant par les féministes ou le gouvernement du Kazakhstan, Sacha Baron Cohen a des ennemis à la pelle ! Pourtant, on ne l’a quasiment jamais vu s’exprimer en son nom propre, puisqu’il répond aux interviews dans la peau des personnages qu’il joue. D’où cette question que tout le monde se pose : qui se cache derrière le masque ? Et là, c’est presque le trou noir, car l’homme verrouille toute information personnelle le concernant. On sait juste qu’il est né à Londres en 1971, d’un père gallois, propriétaire d’un magasin de vêtements, et d’une mère israélienne, professeur de gymnastique. Ce géant de plus de 1,90 m a étudié à Cambridge et a même rédigé une thèse sur l’implication des juifs dans le mouvement des droits civiques, dont ceux des Afro-Américains. Au milieu des années 90, la chaîne britannique Channel 4 le recrute pour animer une interview décalée dans sonEleven Show.

    C’est alors que le public découvre Ali G, un rappeur aux allures de gangsta devenu si célèbre outre-Manche que la reine mère Elizabeth s’amusait à l’imiter. S’ensuivent alors le long-métrage, puis une série de films parodiques qui vont le consacrer définitivement comme le comique le plus outrancier d’Angleterre. Plus rien ne l’arrête : pour la promo deBorat, il revêt un combistring fluo même dans les pays les plus puritains ; pourLe Dictateur,il se promène en dromadaire sur la Croisette, disperse des cendres de Kim Jong-il sur le tapis rouge, et fait des déclarations d’amour à Bachar al-Assad… Faut-il juste y voir une promotion à marche forcée, ou le comique a-t-il quelques messages à faire passer ? C’est son réalisateur fétiche, Larry Charles, qui nous éclaire en juillet 2009 dans une interview auParisienpour la sortie deBrüno :“On voulait faire un film radical, qui repousse les limites.Brünoreprésente le pire cauchemar des homophobes, de la droite religieuse et des créationnistes américains. Nous utilisons la satire, l’exagération.”Il y aurait donc bien une forme d’engagement derrière ces farces de mauvais goût, voulues comme une sorte de miroir grossissant de la société actuelle. En se glissant dans la peau de personnages racistes et haineux, il met ainsi en confiance ses interlocuteurs, qui se lâchent beaucoup plus aisément face à quelqu’un qui semble penser comme eux. On se souvient de cette scène désormais culte où Borat prend le micro dans un bar de Tucson, dans l’Arizona, pour entonner“Throw down the jews down the well”(“jetons les juifs dans le puits”, en français), repris en cœur par le public présent. Non sans rappeler un certain Pierre Desproges, Sacha Baron Cohen n’a donc aucune limite… Quand il s’agit de montrer au monde à quoi il ressemble vraiment.

    Anabelle Gentez
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Bonjour

    "Who Is America ?" pas mal du tout comme comeback. Je me demandais justement ce qu'il allait sortir après Aladeen

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