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Pour ou contre "Khalil", de Yasmina Khadra

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  • Pour ou contre "Khalil", de Yasmina Khadra

    Eric Libiot, MARIANNE PAYOT
    Portrait réussi d'un jeune terroriste ou roman sans point de vue sur les fous de Dieu ? L'Express débat.

    Marianne Payot 13 novembre 2015, quatre kamikazes venus de Belgique filent en direction du Stade de France. Parmi eux, Khalil, 23 ans, enfant de Molenbeek d'origine marocaine. Sa mission ? Se faire sauter dans le RER bondé après le match. C'est dans la peau de ce jeune fou de Dieu que se glisse Yasmina Khadra, expert en dédoublement depuis, notamment, qu'il a infiltré la tête du tyran Kadhafi avec La Dernière Nuit du raïs en 2015.

    Eric Libiot La figure du Mal est sans doute la plus intéressante de la littérature, qui permet au romancier de fouiller la noirceur des Hommes tout en racontant des personnages hautement romanesques, mais son utilisation ne se fait pas à la légère. Et si je reconnais à Yasmina Khadra la volonté de prendre des risques en se mesurant à l'extrémisme de son "héros", je suis choqué (litote) qu'il décrive la préparation des attentats parisiens du 13 novembre 2015 comme un séjour en club de vacances. Oui, c'est une position morale. Quant à la suite...

    M. P. Cela doit faire longtemps que tu n'es pas parti en club de vacances... C'est vrai que Khalil est un peu grandiloquent, lorsqu'il déclame entre autres : "J'étais le soldat du Miséricordieux". Mais il ne faut pas oublier que c'est un gamin, biberonné aux jeux vidéo, qui se prend pour un preux chevalier. Elle est là, la justesse de ton de Yasmina Khadra : ne pas raisonner en adulte ou en être sensé, mais comme un jeune paumé récupéré et embrigadé par les cheiks et émirs de Belgique.

    E. L. Donc lui trouver toutes les excuses du monde ?! Eh bien non. Khalil est effectivement montré comme un gamin. Mais jamais Khadra ne remet en cause ses motivations. Surtout, il fait dire à Khalil (p. 153) à propos d'un personnage, Hédi, qui prie sans cesse : "Je le trouvais excessif, aussi rigide qu'un glaive lorsqu'il était question de religion." Je rêve ! Et Khalil transformé en terroriste : il est excessif ou il est con ?

    M. P. Mais ce n'est pas à Khadra de remettre en cause les motivations de Khalil, c'est le rôle dévolu à ses autres personnages, le copain Rayan, la soeur jumelle Zahra et tous ces gens de Molenbeek qui sont, comme nous, terrorisés par le terrorisme. Khadra ne fait pas d'amalgame entre croyants et islamistes et ne jette pas l'opprobre sur toute une communauté. C'est tout l'intérêt de ce roman grand public.

    E. L. Les personnages ne remettent rien en cause puisque Khalil fuit le débat à sa chaque fois ! A trop prendre de distance, Khadra l'écrivain nourrit l'empathie envers Khalil ; c'est gênant (litote). Kadra ne fait pas d'amalgame, certes, mais il ne prend pas position non plus et laisse le débat politique (pour le lecteur) et psychologique (pour le personnages) au niveau zéro. Ce qui n'est pas beaucoup.


    Khalil, de Yasmina Khadra
    SDP
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Oui, l'écrivain constate des faits et surtout "Kalil" est victime idéologiquement , c'est à dire qu'il croit fermement qu'il est dans le droit chemin et que l'Islam oblige à tuer (des innocents) alors que c'est faux. L'écrivain semble porter la responsabilité aux cheikh "extrémistes" ?

    Commentaire

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