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FRANCE-Impots a la source:Les critères pour bien choisir son taux de prélèvement

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  • FRANCE-Impots a la source:Les critères pour bien choisir son taux de prélèvement

    Le Journal du Dimanche
    RÉMY DESSARTS



    J-7 Les Français ont jusqu’à samedi soir pour notifier leur décision de changement à l’administration
    Dans une semaine, il sera trop tard. Les contribuables ont jusqu’au samedi 15 septembre inclus pour choisir l’un des trois taux de prélèvement de l’impôt à la source qui sera appliqué à compter du 1er janvier 2019. Le premier est le taux personnalisé : c’est celui qui figure sur l’avis d’imposition de chaque Français et qui sera appliqué en l’absence de toute démarche. Selon la DGFIP, 94 % des déclarants l’ont conservé à ce jour. Les deux autres taux sont, d’une part, le taux « neutre » (appelé taux non personnalisé par les experts de Bercy), qui offre la possibilité de masquer le niveau réel de ses revenus, et, d’autre part, le taux individualisé, qui tient compte des disparités de salaire dans un couple. Après le 15, l’administration fiscale va transmettre les taux choisis aux entreprises. Celles-ci commenceront ensuite ce que les experts de Bercy appellent la « préfiguration » du dispositif de prélèvement. Il sera encore possible de modifier son choix jusqu’à la fin du mois de novembre.

    Première possibilité : opter ou pas pour le taux « neutre »

    Avantage : cela permet de cacher son vrai niveau d’imposition. Une solution qui peut être adaptée aux personnes vivant avec un conjoint nettement mieux rémunéré qu’elles ou à celles qui disposent par ailleurs de revenus fonciers très élevés. Et qui ne veulent pas que leur employeur le sache.

    Inconvénient : dans cette hypothèse, un taux « neutre » se substituera au taux initial. Le contribuable sera considéré comme un célibataire touchant les mêmes revenus. Ce taux risque donc d’être sensiblement moins avantageux, surtout quand on a des enfants à charge. À ce jour, seulement 1 % des contribuables ont choisi cette option.

    Deuxième possibilité : adopter le taux individualisé dans un couple

    Avantages : d’abord, cela permettra à un couple chez lequel l’écart de revenus est très important d’adapter la charge que chacun supportera. À défaut, le même taux qui figure sur le dernier avis d’imposition sera appliqué à chacun. Le plus petit salaire paiera donc proportionnellement plus, le total des deux contributions restant identique. Ensuite, cela évitera que l’employeur puisse savoir que le conjoint d’un salarié en bas de l’échelle dispose de revenus très élevés.

    Inconvénient : le taux individualisé ne présente pas d’intérêt si les rémunérations des deux conjoints ne sont pas très éloignées.

    D’après la DGFIP, seuls 5 % des personnes imposables ont déjà opté pour le taux individualisé.

    Point important : contrairement au dispositif du prélèvement automatique mensuel ou à l’échéance, il n’est plus possible de décider qu’un seul représentant de la famille paiera l’impôt sur le revenu. Un changement notable pour les familles qui vont devoir adapter la gestion de leur trésorerie.

    Moduler son taux en 2019

    C’est le grand avantage de la réforme. Chacun pourra faire bouger son taux en temps réel en fonction de l’évolution de sa situation (retraite, chômage…). Dans le système actuel, il fallait un an pour que l’impôt soit ajusté et négocier, en attendant, une mansuétude du centre des impôts pour limiter la casse. Désormais, l’ajustement de l’impôt sera quasi immédiat. Les experts de Bercy ont fixé des règles pour obtenir, dès le mois suivant la demande, un changement de taux à la baisse. Le recul de la rémunération devra être supérieur à 10 % et atteindre au minimum 200 euros. Mais il ne sera pas nécessaire de fournir des justificatifs : les tricheurs paieront une pénalité si la déclaration de revenus ne reflète pas la baisse annoncée.

    Ceux qui sont partis à la retraite ou qui ont enregistré des baisses de revenus brutales en 2018 ne pourront pas modifier leur taux de prélèvement avant le 2 janvier 2019. Le site impôts.gouv.fr risque d’être pris d’assaut dès les premiers jours de 2019. Le tropperçu en janvier sera remboursé mais pas avant la fin de l’été 2019, une fois la déclaration de revenus remplie au printemps.

    QUE SE PASSE-T-IL D’ICI À LA FIN DE L’ANNÉE ?
    EN 2019, ON PAIE SES IMPÔTS

    pour les revenus de l’année en cours. Et en 2018, pour ceux de 2017. Ce qui fait dire à certains que 2018 est une année blanche. En réalité, les revenus exceptionnels ainsi que les plus-values mobilières et immobilières, les intérêts, les dividendes, les gains sur les stock-options ou les actions gratuites resteront taxés en 2019. C’est par exemple le cas des primes de départ en retraite, de précarité en cas de fin de CDD, des indemnités de rupture de contrat de travail, de cessation de fonctions des mandataires et des dirigeants… En gros, le fisc veut éviter les tricheries avec des majorations artificielles de revenus, qui seraient cette année nettes d’impôt. Pour ceux qui verraient leurs bénéfices non commerciaux (BNC) fortement augmenter en 2018, Bercy va comparer les recettes sur 2015, 2016 et 2017, et effacer la dette à hauteur du meilleur résultat observé.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    En direct de la hotline, les inquiétudes des Français

    QUESTIONS À Nancy, les téléopérateurs qui tentent de rassurer les contribuables inquiets ont connu un pic d’appels après la confirmation de la réforme
    « Ne vous inquiétez pas, madame, vous n’avez rien à faire », répète en boucle Lydie, téléassistante au centre des finances publiques de Nancy. Au bout du fil, une jeune assistante maternelle, non imposable depuis l’arrivée de son nouveau-né, tient à s’assurer que le prélèvement à la source n’aura aucune incidence sur son taux d’imposition. Lydie retire son casque téléphonique. « Une préoccupation revient souvent, confie-t-elle. Elle concerne les contribuables dont la situation a changé au cours de l’année 2018 [enfant, divorce, chômage, retraite]. Ils s’inquiètent de savoir si ces modifications vont être prises en compte dans le calcul de leur taux appliqué en 2019. » Réponse : ces variations ne pourront être réintégrées qu’à partir du 2 janvier. Après vingt-cinq secondes de récupération, la fonctionnaire reprend : « Finances publiques, bonjour ! »

    Depuis mardi (et l’annonce au 20 Heures de TF1 du maintien de la réforme), les appels quotidiens à la hotline du ministère sont passés de 10.000 à 26.000. Une surchauffe attendue par Lydie et les 49 agents du centre d’appels de Nancy, ouvert en avril. C’est l’un des huit sites « délocalisés » de l’administration fiscale nationale à répondre au 0811 368 368, le numéro (légèrement surtaxé, 0,06 euro la minute) dédié aux interrogations des contribuables sur le prélèvement à la source. Vont s’y ajouter deux services supplémentaires qui ouvriront le mois prochain. Plus de 400 fonctionnaires seront ainsi mobilisés dans toute la France. La plupart travaillaient déjà pour la Direction générale des finances publiques (DGFIP), en tant que spécialistes de l’impôt sur le revenu. Ils reprendront probablement leur poste courant 2020. Lydie, elle, redeviendra formatrice au centre de Nancy. C’est d’ailleurs elle qui a été chargée des cours sur le prélèvement à la source.

    Vague sur les réseaux sociaux
    Régulièrement, elle doit mettre en attente ses interlocuteurs pour glisser une réponse à un collègue en difficulté. « Le prélèvement à la source est une réforme complexe à saisir », justifie-t-elle. Officiellement, la DGFIP a prévu une formation de deux jours pour chaque agent en 2017 et une seconde en 2018. Mais le centre lorrain a jugé nécessaire d’organiser des stages supplémentaires, en particulier concernant la gestion des réseaux sociaux. Le centre de Nancy est en effet le seul chargé d’administrer le compte Twitter réservé au prélèvement à la source. Là aussi, les questions se bousculent. « J’ai installé une chaudière cette année. Ce type de crédit d’impôts peut-il faire l’objet de l’acompte de 60 % ? », écrit par exemple Mathieu, qui souhaite se renseigner sur les crédits d’impôts – ce dispositif a en effet été étendu. « Non, répond Céline, téléassistante également chargée de veiller sur le fil d’informations. Une chaudière n’est pas une dépense récurrente. » Le flot d’appels coïncide avec la vague de sollicitations sur les réseaux sociaux.

    « De toute ma carrière, je n’ai jamais connu un tel bouleversement ! soupire Florence Perrin, inspectrice des finances publiques qui a débuté dans ce service en 1989. Je suis très fière d’y participer. Vu l’investissement que cette réforme a réclamé, nous aurions été déçus qu’elle soit abandonnée. » R. L.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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