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France: retour sur les émeutes de 2005

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  • France: retour sur les émeutes de 2005

    Puisque les procès sur la délinquance des émigrants abondent sur ce forum, il est judicieux de se remémorer les principales raisons qui avaient amener en France une rébellion urbaine en France en 2005.

    Pour nombreux sociologues français, si l'Hexagone ne parvenait pas à casser "l'apartheid français", les conséquences des émeutes de la rébellion de 2005, seront encore autrement plus graves. Et c'est ce qui s'est confirmer avec les "loups solitaires" tels que Merah qui ont radicaliser leur désespoir en commettant des crimes abominables.

    - Intro: "hic et nunc" (ici et maintenant).

    Structures et conjoncture

    Comment identifier les "structures" et la conjoncture pertinentes pour rendre compte de "l'événement" que fut "l'émeute de novembre 2005"?

    En ce qui concerne "les lieux", la géographie de l'émeute correspond approximativement aux quartiers identifiés aujourd'hui comme Zones Urbaines Sensibles. Quant à la population concernée - les "jeunes des cités" - on peut la décrire en montrant tout ce qui les rassemble (les mêmes origines populaires : familiales, scolaires, résidentielles) et qui permet de rendre compte de la persistance de liens de solidarité ou en mettant en évidence, à l'inverse, un univers traversé par de multiples clivages (scolaires, professionnels, matrimoniaux) qui expliquent la dispersion des trajectoires biographiques.

    En ce qui concerne, plus précisément, les "émeutiers", deux enquêtes menées au tribunal de grande instance de Bobigny montrent qu'issus de familles populaires fragilisées par la précarité, pour la plupart immigrées, ils se sont recrutés dans les franges en échec scolaire ou déscolarisées des "jeunes des cités" ou parmi les jeunes sortis de l'école sans diplôme ou porteurs de titres scolaires dévalués, au chômage, en intérim ou en stage, population où se recrute "le monde des bandes", cible de prédilection des contrôles et des vexations policières. Reste que la ligne de démarcation entre "badauds" et "émeutiers" n'est pas infranchissable. À la diversité des pratiques et des engagements "émeutiers" font écho les controverses locales sur "l'émeute" qui opposent participants et spectateurs, partisans et adversaires, etc.

    Quant au scénario de l'émeute, il s'inscrit dans la longue série des "violences urbaines": le 27 octobre 2005, deux jeunes de Clichy-sous-Bois, poursuivis par la police, meurent électrocutés dans le périmètre interdit d'un transformateur électrique. Les premiers affrontements entre "jeunes des cités" et policiers ont lieu à Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Mais, alors que les "violences urbaines" ordinaires ne durent que quelques jours et restent circonscrites à la cité d'origine, l'émeute s'étend rapidement à l'ensemble du territoire et se prolonge pendant trois semaines.

    Cet "événement fondateur" est suivi d'un deuxième qui semble avoir marqué les esprits : le 30 octobre, une grenade lacrymogène explose à proximité de la mosquée des Bosquets de Clichy-sous-Bois. Ces "événements" sont, par ailleurs, indissociables des déclarations du ministre de l'Intérieur de l'époque qui retiennent d'autant plus l'attention qu'elles s'inscrivent sur fond de deux déclarations antérieures très médiatisées sur la "racaille" et "le nettoyage au Kärcher"-.

    Gérard Mauger, Sociologue, directeur de recherche au CNRS
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