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ÊTE ESTIVALE D'AZRU N'THOR- Un exemple du vivre ensemble

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  • ÊTE ESTIVALE D'AZRU N'THOR- Un exemple du vivre ensemble

    Par Doudane SADJIA - Mercredi 12 Septembre 2018 00:00

    Au coeur du majestueux Djurdjura se dresse la cime rocailleuse d'Azru N'thor à presque 2000 mètres d'altitude, à l'extrême sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou, dans la région d'Iferhounene.

    Azru N'thor est un lieu de pèlerinage et de dévotion où l'on compte voir ses voeux et ses prières exaucés. C'est un rite ancestral que l'on accomplit tellement près du ciel, qu'on a l'impression de pouvoir le toucher des doigts.
    A Azru N'thor (rocher du zénith, ou encore, le rocher de la deuxième prière du jour), des gens affluent de partout pour se rencontrer et communier dans une ambiance festive et conviviale. De belles processions et d'interminables colonnes humaines, composées de personnes de tous âges, s'étendent à perte de vue dans cette contrée de la Kabylie profonde pour se donner rendez-vous chaque trois vendredis du mois d'août. Le rocher est ponctué par un petit et austère mausolée qui domine un impressionnant abîme.
    A Azru N'thor, on célèbre «Assensi N'wezru N'thor, une fête patronale et estivale, qu'organisent trois villages, en l'occurrence, Zoubga, Ait Adella, Taklift Ath Atsou.
    La légende d'Azru N'thor est connue depuis des lustres. Elle fait partie d'un legs culturel et cultuel ancré dans un corpus de traditions anciennes qui défient la patine du temps et le flot incessant de modes de vie. Il y a là, selon quelques interprétations recueillies çà et là, un wali Essalih qui a gravi cette montagne pour accomplir la prière du D'hor. Il est décédé avant la fin de la prière. La mort durant la prière est considérée comme un signe de prédestination, un heureux présage qui augure d'une admission au Vaste Paradis. Plusieurs générations continuent à signifier un humble respect et une vénération à ce rocher imposant. C'est aussi une quête spirituelle, une réponse revigorante à la routine quotidienne, une recherche de choses simples, un symbole d'attachement fidèle à ses racines.
    Dans ces rencontres champêtres et festives, l'on devine chez tous les visiteurs, une volonté pérenne à souder la communauté kabyle autour d'un imaginaire collectif, que l'on pourrait peut-être qualifier de naïf et suranné, mais qui n'en constitue pas moins un désir avoué à maintenir une certaine cohésion sociale et une appartenance fondée sur une pensée homogène.
    Dans ce lieu de pèlerinage et de pieuses invocations, de quiétude et de sérénité de l'âme, s'instaure depuis des lustres un rapport aussi fécond qu'indicible avec l'environnement. L'homme agit en synergie avec la nature qui l'a vu naître et grandir.

    Un saint thaumaturge
    Le cérémonial d'Azru N'thor est accompli avec une régularité de métronome, dans l'enthousiasme et la bonne humeur, dans un décor à la fois rude et fascinant, en l'honneur d'un saint thaumaturge, pourvoyeur de grâces et de bienfaisance. En ce mois d'août, il adopte les contours d'une démonstration infaillible du vivre ensemble en paix, dans une ambiance bigarrée et bucolique.
    Selon un adepte invétéré, visiblement ravi de participer à la fête, accompagné de son épouse et de ses enfants, il indique que dès les premières heures de la journée, les organisateurs du village s'installent dans les lieux, préparent la nourriture et les victuailles, réunissent toutes les conditions d'un séjour paisible et agréable. Les membres du comité de village y veillent scrupuleusement, réglant chaque détail. Les gens arrivent, jettent illico presto leur dévolu sur des endroits ombragés, à l'abri d'un feuillage protecteur de la chaleur et des rayons de soleil.

    Joie et communion
    Des foules compactes se lancent à l'assaut du pic dans une ascension calme et fluide. L'on peut observer non sans plaisir, une effusion de couleurs vives et de chatoyants accoutrements où se côtoient dexquises robes kabyles, traditionnelles et de tenues modernes. Des séquences de «waâda», des offrandes et des oboles sont bénies par les sages du village sous une tente de fortune. De partout, fusent des chants et de stridents youyous, signes d'allégresse.
    Les visiteurs, pour aller de la base du rocher jusqu'au sommet, doivent prendre leur «mal» en patience et cheminer le long d'un sentier escarpé, pierreux, parsemé de ronces et d'arbustes rugueux.
    Au terme de cette escalade et autour du mausolée, se condense l'essentiel de la journée. Les femmes investissent le temple, allument des bougies, dévoilent leurs espérances et leurs voeux. Tandis que d'autres personnes profitent de l'aubaine pour prendre de splendides photos souvenirs. Il est vrai que le panorama est proprement paradisiaque avec un moutonnement de collines et de monts, des reliefs vallonnés.
    Quelques personnes rencontrées au fil de notre présence nous font part de leur immense contentement à vivre cette atmosphère de joie et de retrouvailles.
    «Je viens ici chaque année et à chaque fois, je prie Dieu pour que ces instants de paix et de quiétude se perpétuent.», affirme une dame agée. Pour sa part, un jeune émigré explique qu'«Azru N'thor est une légende racontée par nos parents et par nos aïeux. Chaque année, les gens viennent visiter cet endroit, réputé par sa fréquentation, considéré comme un lieu saint».
    «Je suis un émigré et je viens de France. Je fais tout ce que je peux pour être ici, le moment opportun. C'est une fête familiale et amicale que j'apprécie énormément», ajoute se jeune émigré avant de confier: «On retrouve des personnes que l'on a parfois perdues de vue. Le paysage est magnifique et on déguste un bon couscous. C'est aussi l'occasion de renouer avec nos racines, nos traditions et nos coutumes.»
    Ce sont là, des propos lapidaires, émis l'espace d'une halte fugace, d'un échange courtois qui sont un témoignage vivant, une illustration parfaite de gens qui veulent vivre comme des frères, éloignés des inimitiés, des querelles stériles, des individus au coeur large, venus de différents coins du territoire national, de cette Kabylie éternelle, voire de l'étranger, dont l'hospitalité est vécue comme un aimable devoir.
    Azru N'thor résiste aux morsures et aux vicissitudes du temps, à ses contingences. C'est un pan de la mémoire collective que l'on conserve jalousement, et que l'on transmet souvent avec dévotion.
    Unanimement et de tous les coins de notre chère Algérie, un seul leitmotiv: Azru N'thor est un rituel qui incarne les valeurs de solidarité et d'entraide.
    l expression
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Let's go, nacer-eddine (06 y étaient en force),

    En route...




    Accueil s umendayer et un feu de camp (il faisait très froid).




    L'Ascension...




    À mi-chemin...




    On y est presque.




    Au sommet.




    Encore un peu pour toucher les cimes.




    Regard sur nos pas...




    Couscous pour tous !

    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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