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Le président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens contre l'IVG

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  • Le président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens contre l'IVG

    Bertrand de Rochambeau affirme à « Quotidien » que pratiquer un avortement revient à commettre un homicide. « Nous ne sommes pas là pour retirer des vies. »

    Plus de 43 ans après la légalisation de l'avortement en France, l'accès à l'avortement pour les femmes ne va toujours pas de soi. En témoignent les propos tenus au micro de l'émission de TMC Quotidien par Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens, qui revendique 1 600 adhérents et se dit « représentatif de la profession », selon son site internet. « Moi, je fais un métier avec mes tripes. Je me lève à n'importe quelle heure. La nuit, je fais des opérations très difficiles, avec mes tripes. Et donc, les choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus », commence le praticien. « Nous ne sommes pas là pour retirer une vie. »
    À la journaliste qui explique : « Un enfant à naître n'est pas une vie au sens juridique. Ce n'est pas un homicide de faire une IVG. » L'homme rétorque : « Si, Madame. » La reporter de Quotidien lui oppose alors : « Toutes les femmes – j'en suis une – ne considèrent pas qu'avoir un embryon dans le ventre, c'est une vie. » « Ça, c'est son opinion. Moi, en tant que médecin, je ne suis pas forcé d'avoir votre opinion. Et si je ne l'ai pas, la loi me protège et ma conscience aussi. » Le Code de la santé publique prévoit en effet qu'« un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse. [...] Aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu'il soit, n'est tenu de concourir à une interruption de grossesse. »

    La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ont condamné « fermement » les propos du président du Syndicat national des gynécologues. « L'IVG est un droit trop souvent menacé pour lequel il convient de ne relâcher aucun effort », affirment Agnès Buzyn et Marlène Schiappa dans un communiqué. « Si les médecins ont effectivement le droit de refuser de pratiquer une IVG, ils ont, en revanche, l'obligation d'orienter la patiente vers un autre praticien ou une structure qui répondront à sa demande », rappellent-elles. « L'IVG doit être un droit réel. (...) Rien ni personne ne doivent l'entraver », ajoute Agnès Buzyn. « Nous ne devons laisser passer aucune attaque (...) contre le droit des femmes à accéder librement à l'avortement », insiste Marlène Schiappa.
    « Droit essentiel »

    Mais au-delà de la teneur des propos, c'est aussi la position de celui qui les tient, à la tête d'un syndicat de praticiens, qui a fait bondir. Il illustre comment la clause de conscience peut se mettre en travers de la possibilité des femmes d'accéder librement à l'avortement. Le Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof), contacté par Franceinfo, a décidé de prendre ses distances avec les propos de Bertrand de Rochambeau, expliquant que ce dernier « s'est exprimé en son nom personnel et non au nom du Syngof ». « Le Syngof ne remet nullement en cause l'IVG, nombre de gynécologues au sein du Syngof pratiquent les IVG », est-il ajouté.
    En juillet dernier, la sénatrice PS de la Sarthe Nadine Grelet-Certenais interpellait Agnès Buzyn, sur la situation d'un hôpital de ce département dans l'impossibilité de pratiquer des IVG depuis le mois de janvier à cause de cette fameuse clause. « En ce mois de juillet, alors que Simone Veil est entrée au Panthéon, près de 45 ans après la reconnaissance du droit à l'avortement, il est intolérable que les femmes ne puissent pas exercer leur droit essentiel parce que des médecins, au mépris de l'accès aux soins, font valoir des réticences d'ordre personnel ou éthique. »
    Si, depuis, Agnès Buzyn a annoncé que des mesures avaient été prises pour permettre la reprise des IVG à la fin du mois de septembre, les propos de la sénatrice avaient à l'époque fait vivement réagir le syndicat national des gynécologues-obstétriciens et son président. « Ce n'est pas en retirant leur éthique et leur conscience aux médecins que la nation permettra un égal accès à l'avortement pour les Françaises qui le demandent. Comme Madame la Sénatrice a une éthique et une conscience, qu'elle souffre que les médecins en aient une et que l'État la respecte. »
    À deux reprises, en 2013 et 2017, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a préconisé la suppression de cette clause. Une suppression qui inspirait à Bertrand de Rochambeau cette remarque : « Aujourd'hui, avec le diagnostic prénatal, il est possible de connaître, dans les délais de l'IVG, les caractéristiques d'un embryon. Rien n'empêcherait une femme d'avoir recours à l'IVG pour choisir le sexe de son bébé et la loi ne balise pas cela. »
    Le Point
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

  • #2
    La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ont condamné « fermement » les propos du président du Syndicat national des gynécologues.
    Un pays qui se vante de la liberté d'expréssion et où un spécialiste n'a même pas le droit d'exprimer son point de vue !
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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