Le 5 février, Jacques Chirac a reçu une belle brochette marocaine venue lui presenter le projet d’autonomie (inachevé) pour le Sahara occidental. Si les Marocains applaudissent, les Sahraouis grondent.
La France a qualifié de « constructif » le plan presenté par la délégation marocaine reçue lundi 5 février à l’Élysée. Constituée de poids lourds des ministères de l’Intérieur et des Affaires Étrangères -Fouad Ali El Himma, Yassine Mansouri, Chakib Benmoussa, Taïeb Fassi Fihri - l’équipe, mandatée par Mohamed VI, a accompli sa mission. En effet, le royaume persiste et signe : il ne veut pas entendre parler de référendum d’autodétermination comme le souhaite l’ONU.
Mais il faut convaincre. La tournée diplomatique va donc continuer : États-Unis, Grande-Bretagne, Russie et Chine. Le temps presse pour le Maroc : le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) qui planche sur le projet, prévoit en effet de le présenter aux Nations Unies en avril 2007. La tâche risque d’être ardue car même si la France soutient très vraissemblablement le Maroc dans son initiative, derrière le rideau, il est clair que Chirac ne peut pas aller jusqu’à s’opposer aux Nations Unies… Pays traditionnellement ami du royaume, la France en est aussi le premier avocat. Que ce soit sur l’Espagne ou sur le Sahara, Chirac n’est jamais très sévère. Malgré de nombreux ratés marocains, notamment en matière de droits de l’homme ou de liberté de la presse, la France n’a fait aucune déclaration publique gênante pour le pays. Du coup, le soutien de Chirac dans cette affaire Sahraouie ne lui donne pas plus de force… Convenu et artificiel, ce soutien ne rend pas le Maroc plus crédible…
Pour autant, cette sortie française n’est pas passée inaperçue. Au Maroc d’abord. Le « constructif » de Chirac a sonné comme une victoire dans les colonnes de la presse proche du pouvoir. Il n’en fallait pas plus aux petits soldats du makhzen pour annoncer officiellement le soutien français au projet. C’est aller un peu vite en besogne sachant que ledit projet n’est absolument pas finalisé et que la délégation n’a fait part que de ses avancées. Toute la subtilité chérifienne est là : on demande aux Marocains et aux autres pays d’approuver un projet dont la version finale ne sera dévoilée qu’en avril.
En face, les séparatistes sahraouis s’énervent de cet encouragement français et reprochent à Chirac d’accorder du crédit à un projet « illégal » qui ne reconnaît pas le droit des sahraouis à l’autodétermination. Le Front Polisario (Front populaire pour la libération de la Saga el Hamar et du Rio de Oro) rejette totalement la souveraineté marocaine. Il considère ce plan d’autonomie comme un nouveau leurre et continue de réclamer la mise en application du plan de l’ONU continuellement retardé et prévoyant un référendum sur l’autodétermination. Véritable dialogue de sourds, cette affaire sahraouie risque de s’aggraver. Depuis Alger, les sahraouis ont grondé qu’ils comptaient « résister, combattre et lutter jusqu’à la pleine satisfaction de son droit, coûtera ce qu’il en coûtera ». Une nouvelle guerre des sables en perspective ?
http://www.arso.org/SOMAP2.GIF
Sources : bakchich info
La France a qualifié de « constructif » le plan presenté par la délégation marocaine reçue lundi 5 février à l’Élysée. Constituée de poids lourds des ministères de l’Intérieur et des Affaires Étrangères -Fouad Ali El Himma, Yassine Mansouri, Chakib Benmoussa, Taïeb Fassi Fihri - l’équipe, mandatée par Mohamed VI, a accompli sa mission. En effet, le royaume persiste et signe : il ne veut pas entendre parler de référendum d’autodétermination comme le souhaite l’ONU.
Mais il faut convaincre. La tournée diplomatique va donc continuer : États-Unis, Grande-Bretagne, Russie et Chine. Le temps presse pour le Maroc : le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) qui planche sur le projet, prévoit en effet de le présenter aux Nations Unies en avril 2007. La tâche risque d’être ardue car même si la France soutient très vraissemblablement le Maroc dans son initiative, derrière le rideau, il est clair que Chirac ne peut pas aller jusqu’à s’opposer aux Nations Unies… Pays traditionnellement ami du royaume, la France en est aussi le premier avocat. Que ce soit sur l’Espagne ou sur le Sahara, Chirac n’est jamais très sévère. Malgré de nombreux ratés marocains, notamment en matière de droits de l’homme ou de liberté de la presse, la France n’a fait aucune déclaration publique gênante pour le pays. Du coup, le soutien de Chirac dans cette affaire Sahraouie ne lui donne pas plus de force… Convenu et artificiel, ce soutien ne rend pas le Maroc plus crédible…
Pour autant, cette sortie française n’est pas passée inaperçue. Au Maroc d’abord. Le « constructif » de Chirac a sonné comme une victoire dans les colonnes de la presse proche du pouvoir. Il n’en fallait pas plus aux petits soldats du makhzen pour annoncer officiellement le soutien français au projet. C’est aller un peu vite en besogne sachant que ledit projet n’est absolument pas finalisé et que la délégation n’a fait part que de ses avancées. Toute la subtilité chérifienne est là : on demande aux Marocains et aux autres pays d’approuver un projet dont la version finale ne sera dévoilée qu’en avril.
En face, les séparatistes sahraouis s’énervent de cet encouragement français et reprochent à Chirac d’accorder du crédit à un projet « illégal » qui ne reconnaît pas le droit des sahraouis à l’autodétermination. Le Front Polisario (Front populaire pour la libération de la Saga el Hamar et du Rio de Oro) rejette totalement la souveraineté marocaine. Il considère ce plan d’autonomie comme un nouveau leurre et continue de réclamer la mise en application du plan de l’ONU continuellement retardé et prévoyant un référendum sur l’autodétermination. Véritable dialogue de sourds, cette affaire sahraouie risque de s’aggraver. Depuis Alger, les sahraouis ont grondé qu’ils comptaient « résister, combattre et lutter jusqu’à la pleine satisfaction de son droit, coûtera ce qu’il en coûtera ». Une nouvelle guerre des sables en perspective ?
http://www.arso.org/SOMAP2.GIF
Sources : bakchich info
Commentaire