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Création d'un Office national du lait en Algérie

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  • Création d'un Office national du lait en Algérie

    Maintien du prix du lait en sachet à 25 dinars et création prochaine d'un Office national du lait. Ce sont les deux décisions annoncées hier par le ministre du Commerce Hachemi Djaâboub pour juguler la crise du lait en sachet. La première est destinée à rassurer les consommateurs, inquiets de la tension sur le lait ces derniers jours. La seconde est une réponse aux producteurs privés et publics de lait en sachet pasteurisé, touchés de plein fouet par la flambée du prix de la poudre de lait sur le marché mondial.

    «Le citoyen continuera à acheter son lait à 25 DA et les pouvoirs publics ont décidé la création d'un Office national du lait pour parer aux éventuelles pénuries» de ce produit, a assuré M. Djaâboub, rapporte l'APS. Le ministre s'exprimait en marge de la cérémonie d'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN). Cet Office aura pour mission, a indiqué le ministre, «la régulation du marché national, soit par l'importation du lait et sa distribution aux transformateurs, à des prix raisonnables, ou par des subventions directes aux transformateurs du lait, lorsqu'il s'agit du sachet de lait pasteurisé». Reconnaissant néanmoins que les producteurs du lait ont été «quelque peu lésés», Djaâboub a indiqué que les «transformateurs vont être soutenus par l'Etat».

    Djaâboub a évoqué la collecte de lait cru en rappelant que l'Algérie «ne compte que 900.000 vaches laitières, d'où l'intérêt, a-t-il souligné, de continuer à importer ce produit». Le ministre a ajouté qu'en plus du lait, l'Etat continuera à soutenir le pain à 8,5 DA. Le pain et le lait en sachet constituent deux produits de première nécessité pour de nombreuses familles.

    La décision du gouvernement de créer un Office national du lait (ONL) est accueillie favorablement par le groupe public Giplait, pleinement affecté par la flambée des prix de la poudre de lait sur le marché mondial. Avec ses dix filiales, Giplait produit 1,7 million de litres de lait par jour. La demande nationale est estimée à 4 millions de litres par jour.

    La flambée soutenue du prix de la poudre de lait depuis plusieurs mois commence à rendre la situation intenable pour les laiteries publiques. «Nous sommes favorables à la création de cet Office, se réjouit M. Harim, PDG du directoire de Giplait. Depuis le début de l'année, nous travaillons à perte sur le lait en sachet. Le prix de la matière première dépasse le prix de vente».

    La création de l'Office national du lait, synonyme de subvention directe ou indirecte aux producteurs de lait, intervient dans un climat de crise et au moment où les indicateurs sont au rouge. Une quarantaine de producteurs privés auraient déjà fermé boutique et l'espoir d'un retour des prix de la poudre de lait à la normale s'amenuise chaque jour davantage. Les informations en provenance des marchés internationaux prédisent le maintien des prix élevés de la poudre de lait pendant longtemps. «Tous les indicateurs ne sont pas en faveur d'une diminution des prix de la poudre de lait. L'Europe a réduit ses subventions à la filière lait, les Etats-Unis n'exportent plus et l'Australie est touchée par les incendies. Il ne reste que l'Europe et la Nouvelle-Zélande pour importer de la poudre de lait», appuie M. Harim.

    Pays importateur de poudre de lait, l'Algérie est touchée par la crise mondiale de la filière. Le maintien d'un prix administré du sachet de lait sans subventions publiques devient impossible. La solution des subventions satisfait les producteurs privés qui craignent un retour au monopole de l'Etat sur l'importation du lait. Le président de la fédération agroalimentaire de la CIPA reste en effet prudent sur la création d'un Office national du lait. «Nous saluons cette décision, mais nous devons voir comment ça va fonctionner.

    Un Office du lait, c'est bon, à condition d'associer les producteurs privés qui représentent 65% du marché. Nous sommes réticents à un retour du monopole de l'Etat sur l'importation de la poudre de lait», conclut M. Ziani. La création d'un Office national du lait va maintenir le prix du lait en sachet pasteurisé à 25 dinars, mais va engendrer un grand problème de contrôle sur la destination de la poudre de lait subventionnée.
    En théorie, la poudre de lait subventionnée servira uniquement à la production du lait en sachet. Les autres produits laitiers, comme le fromage, le yaourt, ne sont pas concernés. Les laiteries pourraient tenter d'utiliser une partie de la poudre subventionnée dans la fabrication de produits dont les prix ne sont pas administrés.

    Par le Quotidien d'Oran
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