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La qualité du renseignement américain laisse à désirer

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    Avec en mémoire le fiasco du renseignement américain sur les prétendues armes de destruction massive de Saddam Hussein, les spécialistes du nucléaire s'interrogent aujourd'hui sur la crédibilité des informations américaines.

    La Corée du Nord s'est engagée à entamer son désarmement nucléaire au terme de l'accord conclu le 13 février avec cinq autres pays, dont les Etats-Unis. Mais il est apparu depuis qu'une erreur d'appréciation du renseignement américain avait fait dérailler ce qui aurait pu constituer une résolution pacifique du dossier nord-coréen il y a plus de quatre ans.

    Les services secrets ont en effet semble-t-il exagéré la menace, en évoquant un programme secret de centrifugeuses à gaz à grande échelle pour l'enrichissement d'uranium. Ces allégations avaient fait capoter un plan de l'administration Clinton visant à fournir de l'énergie à la Corée du Nord en échange de la promesse du démantèlement du programme de plutonium de Pyongyang.

    Aujourd'hui, l'administration Bush est plus nuancée sur l'existence de ce programme. Dans un témoignage devant la commission des services armés du Sénat, Joseph DeTrani, haut conseiller du nouveau directeur national du renseignement, Mike McDonnell, a précisé la semaine dernière que cette hypothèse faisait l'objet d'un «niveau de confiance moyenne».

    Cette terminologie marque un changement majeur avec la «confiance élevée» affichée auparavant par Washington sur la réalité de ce programme. Elle signifie généralement dans le langage du renseignement que les experts ont des vues divergentes ou que des informations crédibles n'ont pu être corroborées de manière satisfaisante.

    Selon le secrétaire d'Etat adjoint Christopher Hill, la Corée du Nord a acheté du matériel qui ne peut être utilisé que pour l'enrichissement d'uranium, mais il exprime des doutes sur l'état d'avancement du programme supposé.

    «Jusqu'où sont-ils arrivés? Ont-ils réussi à produire de l'uranium hautement enrichi?: ce sont des questions auxquelles les analystes du renseignement sont confrontés», a-t-il déclaré la semaine dernière lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

    Concernant l'Iran, les autorités américaines, conscientes de l'échec du renseignement sur l'Irak, se montrent prudentes sur les informations relatives au soutien présumé de Téhéran aux insurgés chiites irakiens.

    Ce que sait Washington des activités nucléaires iraniennes semblent également incomplet. Selon des diplomates proches du dossier, aucune des informations fournies par les autorités américaines à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ces dernières années n'a permis d'étayer les soupçons contre Téhéran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique.

    Le manque de renseignements de qualité est dû à une «non présence sur le terrain», souligne un diplomate ayant requis l'anonymat. Les Iraniens ont renforcé la sécurité autour de leurs opérations, depuis les révélations en 2002 sur leur programme d'enrichissement secret, ajoute-t-il.

    Quant à la Corée du Nord, l'ancien inspecteur de l'AIEA David Albright ne met pas en doute que Pyongyang a acheté quelques dizaines de centrifugeuses sur le marché noir pakistanais, comme l'affirment les services secrets américains.

    «Toutefois, un grand complexe de centrifugeuses n'existe probablement pas et n'a peut-être jamais existé» dans le pays, souligne-t-il dans un rapport de l'Institut pour la science et la sécurité internationale, basé à Washington.
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