Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La domestication du blé a diminué sa teneur en bons acides gras

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La domestication du blé a diminué sa teneur en bons acides gras

    La domestication du blé a fait évoluer ses qualités nutritionnelles, notamment en diminuant la teneur en acides gras insaturés par rapport à celle en acides gras saturés.....(Agronomie)....

    Quand nous mangeons des pâtes, de la semoule ou du boulghour, nous mangeons du blé dur. Cette sous espèce de Triticum turgidum – le blé – est le résultat d’une longue sélection à partir de blés sauvages commencée au Néolithique. Dans quelle mesure les caractéristiques nutritionnelles des blés archaïques ont-elles été modifiées par cette sélection ? Avec des collègues, Romina Beleggia, du Conseil national pour la recherche en agriculture et l’analyse de l’économie agraire (CREA), à Rome, a apporté une partie de la réponse à cette question en mettant en évidence plusieurs effets de la domestication sur le génome du blé. Il s’avère en particulier que la sélection commencée par les paysans au Néolithique a notamment fortement réduit le rapport entre la teneur du blé en acide gras insaturés et celle en acides gras saturés.
    Pour comparer les blés sauvages et domestiques, les chercheurs se sont concentrés sur leurs métabolites, c’est-à-dire les composés issus de leur métabolisme. L’idée prévalant jusque récemment était que la domestication s’est traduite par la modification de seulements quelques traits essentiels. Mais des recherches récentes semblent indiquer que cette théorie de la « transition rapide » doit être abandonnée.

    La domestication aurait en fait multiplié les modifications de régions associées aux traits des différentes espèces.
    C’est pourquoi l’étude d’un jeu suffisant des nombreux métabolites apparaît comme une façon efficace de comparer des espèces, tout particulièrement dans les cas des blés, puisque ces composés organiques sont à l'origine de propriétés physiologiques essentielles, telles la tendance des grains à la maturation, à la dessiccation ou à la germination, ou encore leurs qualités nutritionnelles. Ce « profilage par les métabolites » livre en outre des informations sur la répartition géographique des populations sauvages de blé.
    Les chercheurs se sont procurés des échantillons de 38 populations de blé tétraploïdes (les cellules possèdent quatre jeux de chromosomes), venant notamment d’Éthiopie, d’Europe occidentale, de Syrie, d’Arménie… Ces échantillons représentent les trois sous espèces de blés qui définissent l'évolution de la domestication : l’amidonnier sauvage (T. turgidum ssp dicoccoides), l’amidonnier domestiqué (T. turgidum ssp dicoccoides), et le blé dur (T. turgidum ssp turgidum convar durum), issu d’une longue sélection à partir du second. Après avoir mesuré les teneurs de 51 métabolites dans ces échantillons, ils ont estimé les divergences génétiques liées aux métabolites et la perte de diversité génétique dans les gènes qui leur sont associés , tout en calculant leur héritabilité afin de s’assurer de l’importance des traits associés.
    Qu’en ressort-il ? Tandis que 29 métabolites se sont révélés communs à toutes les populations étudiées, 13 étaient présentes chez les trois sous-espèces de blé mais pas dans toutes les populations.

    Au total, 42 des 51 métabolites étudiés sont partagés par toutes les sous espèces. L’héritabilité de tous les types de métabolites s'est révélée être grande, ce qui confirme leur importance.

    La sélection a eu des effets sur les gènes codant la synthèse de 25 métabolites, mais ces effets sont particulièrement forts pour 16 métabolites dans le cas de la domestication de l’amidonnier sauvage et pour 6 dans le cas de la sélection qui a transformé l’amidonnier en blé dur. Enfin, pour trois métabolites seulement, on observe un effet de la sélection dans les deux étapes de la domestication.
    En outre, l'évolution de l’amidonnier sauvage à l'amidonnier a engendré plus de variations dans la structure des acides gras saturés que dans celle des acides gras insaturés, tandis que les teneurs en acide gras insaturés ont nettement diminué en passant de l’amidonnier sauvage à l’amidonnier domestique, et de celui-ci au blé dur.

    L’amidonnier sauvage contient par exemple 4,857 microgrammes par gramme d’acide linoléique, contre 2,649 microgrammes chez l’amidonnier et seulement 1,989 microgramme dans le blé dur. Pour l’acide oléique, ces teneurs sont respectivement de 1,432 pour l’amidonnier, 0,728 pour l’amidonnier sauvage et 0,526 dans le blé dur. En d'autres termes, les teneurs en acides gras insaturés ont été divisés d'un facteur 2 à 3 par la domestication.
    Or on sait bien qu'une proportion élevée d'acides gras insaturés par rapport aux acides gras saturés dans l'alimentation protège de l'obésité et des maladies cardio-vasculaires.

    Cet effet de la domestication des céréales sur leur teneur en acides gras a sans doute eu peu d'impact tant que les hommes ont mené une vie très active de paysans, mais il contribue peut-être à la pandémie d’obésité qui sévit depuis que nous sommes devenus plus sédentaires.

    Par: FRANÇOIS SAVATIER
    Pour la science.fr
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Botanique, diversité et domestication des céréales

    Botanique, diversité et domestication des céréales
    - Introduction, présentation
    - Les céréales à la naissance des civilisations - James Forrest (Réseau Semences Paysannes)
    - Le botanique des blés - Michel Chauvet (INRA Montpellier)

    dz(0000/1111)dz

    Commentaire

    Chargement...
    X