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Interview: La France et l'Algérie et le probleme du sahara occidental

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  • Interview: La France et l'Algérie et le probleme du sahara occidental

    Interview de M. Valéry Giscard d’Estaing Présidence de la République

    2 février 1976 (Nouvel Observateur)

    Question - a propos de la crise franco - algérienne, on parle, monsieur le président, d'un axe paris - Madrid - rabat ?.

    Le président Valéry Giscard D’Estaing.- entre la France et l’Algérie, il n'y a , a mes yeux, ni crise, ni tension, ni même situation conflictuelle. certains cherchent visiblement a détériorer les rapports entre Alger et Paris, je le déplore vivement. ce n'est pas en tout cas le fait du gouvernement français. et, pour autant que je le sache, rien ne m'autorise a dire que ce soit le fait du Président Boumediene. il y a sans doute quelques difficultés. mais ce qu'il y aurait de plus regrettable, c'est qu'on arrive a politiser ces difficultés qui sont celles-la mêmes de toute coopération et qui n'ont jamais eu qu'un caractère technique ou, a la rigueur, économique.

    politiser, cela consiste a trouver une origine commune a tous les problèmes et a situer cette origine dans je ne sais quelle entreprise hostile a l’Algérie et a laquelle la France se prêterait. or il est evident que les bons rapports que la France désire entretenir et entretient avec le Maroc et avec l’Espagne ne sauraient être le moins du monde diriges contre les algériens. je n'ai jamais eu l'occasion de parler de l’Algérie avec les souverains d’Espagne et du Maroc. aurais-je eu a en parler, ce n'aurait pas ete pour mettre en question une politique solennellement et chaleureusement arretee lors de mon dernier sejour a Alger ?

    Question - le régime politique choisi par les Algériens pourrait ne pas vous plaire...

    Le président.- je pourrais me contenter de vous répondre que nous entretenons des relations avec un etat et non avec un regime. mais, comme ce sujet parait a juste titre fondamental a nos interlocuteurs algériens, je tiens a préciser qu'aux yeux du gouvernement de la France la république Algérienne s'est engagée dans une option socialiste que nous estimons irréversible. aussi sommes-nous bien détermines non seulement a respecter la souveraineté de l’état Algérien, ce qui va de soi, mais aussi le caractère irréversible de cette option socialiste.

    d'ailleurs nous donnons partout dans le monde l'exemple d'excellents rapports avec de nombreux pays socialistes. et pour me limiter a l'un de ces pays, qui appartient au monde arabe, je citerai le cas de l’Irak. comment imaginer dans ces conditions que c'est au détriment de l’Algérie si proche - que géographiquement et sentimentalement que nous chercherions a faire une exception dans cette politique de respect total des souverainetés et des régimes.

    Question -. Dans l'affaire saharienne, la France parait avoir pris parti en faveur du Maroc, et votre gouvernement est accuse d'avoir fourni une aide technique et militaire aux troupes du roi Hassan II.

    Le president.- a propos du Sahara jadis espagnol, et dans la seule mesure ou nous étions concernés, c'est-a-dire a propos d'un vote aux Nations-unies, nous avons fait connaitre clairement et depuis longtemps la position de la France. elle ne peut être une surprise pour personne. L’Algérie ayant maintes fois affirme qu'elle n'avait pas de revendication territoriale a formuler, il nous a paru conforme au bon sens de laisser s'entendre entre eux le Maroc et la Mauritanie, d'une part, avec l’Espagne, de l'autre. il est vrai que nous estimons regrettable la multiplication des micro-états. la paix du monde et l’intérêt des peuples n'y trouvent pas leur compte. on peut très bien contester notre appréciation. nous ne songeons nullement a reprocher aux algériens leur désaccord sur ce point. d'autant que nous ne sommes pas partie dans cette affaire. c'est une question d'estimation. mais il ne nous semble pas raisonnable que cette population nomade, évaluée au minimum a trente mille et au maximum a cent mille personnes, se constitue en état autonome avec son gouvernement, ses finances, son armée, ses ambassades, etc. pendant tout un temps, le problème a d'ailleurs sépare les marocains des seuls espagnols. cela dit, nous n'avons apporte au Maroc aucune aide spéciale dans ce conflit, et il ne nous a, d'ailleurs, rien demande. les livraisons d'armes françaises au Maroc remontent a plusieurs mois et constituent la conclusion de contrats passes il y a plus d'un an .

    Question.- et si les algériens vous demandaient des armes ?.

    Le président.- il est évident que nous accepterions immediatement de les leur livrer. les algériens disposent déjà de quelques avions français, des "fouga-magister" 1*, je crois ; mais, s'ils veulent des "mirage"... nous nous félicitons de l'excellence de nos rapports avec les marocains mais ils sont bien places, eux, pour juger sainement de notre neutralité, cela a propos d'une affaire toujours en litige et qui concerne la ville de Tindouf, dans le sud de la frontière Algéro - Marocaine. notre position - toujours purement diplomatique - est que la décolonisation doit se faire a l’intérieur des frontières dessinées par l'ancienne puissance coloniale. en foi de quoi, Tindouf nous parait appartenir indiscutablement a l'Algerie. si la question se posait jamais a l'O.N.U., c'est évidemment la position que nous défendrions. les marocains ne seraient pas pour autant fondes a nous accuser de participer a une coalition franco - algérienne hostile au régime chérifien.

    Question.-si vous êtes neutre, pourquoi ne vous employez-vous pas a rapprocher les frères ennemis ?.

    Le président.- ce qui nous a empeches jusqu'a maintenant d'offrir nos bons offices dans ce malheureux conflit, ce n'est pas du tout la pensee que nous pouvions être considérés comme partisans. c'est l’idée que, a moins d'y être formellement invitée, une puissance autrefois colonisatrice ne saurait s'immiscer dans les affaires de pays qui ont été ses colonies.

    mais il est évident que, si les algériens et les marocains le souhaitaient, nous serions a leur disposition. notre vœu le plus cher, en tout cas, c'est que, sur cette terre maghrébine et saharienne, ou la france laisse tant de souvenirs et compte de si nombreux amis, toutes les populations puissent retrouver rapidement une paix conforme a leurs désirs. en réalité, la coopération entre la france et l'algerie reste considérable, et nous sommes désireux qu'elle aille en se développant sans arrière-pensées.

    c'est-a-dire en se gardant de donner une interprétation politique aux vicissitudes inévitables qui accompagnent les rapports entre un état, d'une part, et les entreprises privées, d'autre part. peut-on rendre le gouvernement français responsable de la conception que se fait E.R.A.P. de ses intérêts en politique pétrolière ?

    chacun sait bien que non. il faut étudier la coopération cas par cas. on s’aperçoit alors que, lorsqu'il s'agit de questions qui dépendent des seuls gouvernements français et algérien, comme la coopération culturelle, d'une extrême importance, tout se passe dans une efficacité discrète et harmonieuse. nous avons a surmonter les uns et les autres des humeurs et des manœuvres. cela demande beaucoup d'efforts parce qu'il y a (et pas seulement dans nos deux pays) des groupes de pression qui travaillent a séparer l’Algérie de la France

    Question.- que faites-vous des objectifs méditerranéennes que vous avez proclames au Caire ?.

    Le président.- ce sont évidemment des objectifs a long terme. ils supposent notamment que le conflit palestinien soit termine. mais la poursuite de ces objectifs est un facteur supplementaire de rapprochement entre l’Algérie et la France.
    ----------------------------------------
    1* Fouga Magister est un avion à réaction subsonique conçu en France au début des années 1950, et initialement destiné à l'entraînement des pilotes militaires




    .
    Dernière modification par MEC213, 09 octobre 2018, 13h25.

  • #2
    Le président Valéry Giscard D’Estaing.- entre la France et l’Algérie, il n'y a , a mes yeux, ni crise, ni tension, ni même situation conflictuelle.
    .

    Menteur , y a l'anti-algerien , le néo-colonialiste dans le sang ??

    La preuve historique :

    Fruit d’une coopération diplomatique entre le roi Hassan II et l’ancien Président de la République française Valéry Giscard d’Estaing,

    Médi1 Radio a été créée pour faire concurrence à la radio algérienne Chaine 3, dans un contexte de haute tension politique entre le Maroc et l’Algérie en raison de la guerre au Sahara.
    *De par les circonstances de sa création, Médi1 Radio est connue pour être une radio alignée sur les positions de Rabat.
    Avec un objectif bien précis : garder de la distance avec les affaires intérieures du Maroc, simuler une indépendance éditoriale avec le régime de Hassan II, tout en ne se privant pas de mettre en exergue les maux du voisin. ( Le Desk )

    PS :
    le fruit haineux de Valéry Giscard d’Estaing continue officiellement ( Maroc/France )
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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