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Pourquoi l’Occident ne veut pas voir la Russie en Libye

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  • Pourquoi l’Occident ne veut pas voir la Russie en Libye

    Par Sadek Sahraoui – L’éventualité de voir la Russie rééditer le scénario syrien en Libye effraie au plus haut point les Occidentaux. Dans le but d’empêcher une telle option, la presse occidentale a initié une violente campagne de désinformation sur les relations qu’entretient Moscou avec le maréchal Khalifa Haftar. Le quotidien The Sun a été le premier à avoir ouvert le bal en soutenant l’idée que la Russie commence à s’installer en Libye pour soutenir le maréchal Haftar et diriger des flux migratoires contre l’Occident.

    «La Russie a envoyé des troupes et des missiles en Libye pour imposer une nouvelle mainmise sur l’Occident», affirme le tabloïd The Sun qui évoque des «sources au sein du renseignement» qui, sans citer leurs noms, assurent qu’en soutenant l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, Moscou cherche à «prendre contrôle» des flux migratoires en vue de les diriger contre l’Europe.

    L’article a eu l’effet escompté puisque plusieurs diplomates britanniques ont lancé des appels à Theresa May pour «faire face à la menace russe». Le tout sans attendre une moindre preuve concernant les éléments avancés par The Sun. Comme il fallait s’y attendre, l’ambassade russe à Londres a démenti les allégations du quotidien, les considérant comme «une tentative de rejeter sur la Russie la responsabilité pour la destruction» de la Libye.

    Dmitri Egortchenkov, directeur des études du Proche-Orient au sein de l’Institut des recherches et des prévisions rattaché à l’Université de l’amitié des peuples, rappelle quant à lui dans une déclaration à Sputnik «l’histoire la plus récente de nos relations avec les « sources britanniques » montre qu’on devrait pas trop leur croire. Ils cherchent malheureusement à faire sensation et travaillent sur commande politique».

    Tout en évoquant à cette occasion des liens économiques et militaires que les deux pays riches en hydrocarbures entretenaient à des périodes différentes de l’Histoire, le politologue signale toutefois que l’existence même de l’Etat libyen est remise en question depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. A ce propos, il confirme que Khalifa Haftar avait bien demandé en février dernier l’aide à la Russie, sauf que celle-ci n’y avait jamais répondu par l’affirmative.

    Dmitri Egortchenkov poursuit :«La Russie entretient des relations équilibrées avec des acteurs politiques diverses et des forces saines en Libye. Nous sommes en contact avec l’ouest et l’est, avec le gouvernement de Tripoli et avec Khalifa Haftar».
    «Nous avons des objectifs assez claires en Libye: nous souhaitons que le dialogue politique prenne le dessus, que la période du chaos qui a succédé au meurtre de Kadhafi, que le pays cesse d’être un foyer du terrorisme dans le nord de l’Afrique», ajoute-t-il. «Pas besoin de soutenir un des acteurs sur le terrain pour y arriver», assure-t-il.

    Commentant les informations concernant les «troupes russes en Libye», relayées par The Sun, M. Egortchenkov explique en outre que des militaires russes sont présents en Égypte, dans des zones proches de la frontière avec la Syrie. «Ils entraînent des militaires égyptiens», précise-t-il. «Je ne pense pas que la Russie soit prête à soutenir l’entité orientale libyenne et qu’il y en aurait besoin en général. Le bloc de l’est n’a aucun problème avec les victoires militaires, ils n’ont pas besoin d’aide militaire», estime l’expert.

    S. S.
    dz pat
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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