Le ministre de l'Education nationale l'a annoncé cette semaine : 1 800 postes seront supprimés. Des inégalités en plus, avec certaines classes surchargées ? En fait, la question des inégalités scolaires est plus vaste, et le tableau devrait faire honte à ceux qui ont gouverné la France depuis quarante ans.
C'est une vilaine tache sur l'idéal républicain, qui n'avait pas franchement besoin de cela. Tous les trois ans, les études internationales Pisa le confirment : l'école française est la plus inégalitaire du monde industrialisé. Ce qui signifie que, dans notre pays plus que partout ailleurs, le destin scolaire d'un enfant est déterminé par le milieu social dans lequel il est né. Question de moyens ? Le budget de l'Education nationale a plus que doublé en euros constants depuis le début des années 80. Les suppressions de postes annoncées par le ministre se veulent un redéploiement vers le primaire. Parce que la France a une particularité : elle paye plus que tous ses voisins pour ses lycéens (plus de 10 000 € par an et par élève, 38 % de plus que la moyenne de l'OCDE), mais nettement moins pour les élèves du primaire (environ 5 300 € par an, quand la moyenne est à 6 400 dans l'OCDE). Pourtant, c'est bien là, dès le primaire, que la machine commence à se gripper. Comment, dans un pays qui a gravé le mot « égalité » au frontispice de ses écoles, le système scolaire peut-il être aussi désespérant pour les plus modestes ? Etat des lieux, étape par étape.
DÈS LA NAISSANCE, NANTIS ET DÉFAVORISÉS
Et tout commence… au berceau. Avoir des parents issus d'un milieu favorisé, qui maîtrisent un vocabulaire riche et accordent une attention soutenue à leur progéniture, est un facteur de réussite capital. Un rapport de Terra Nova calcule qu'à 3 ans les enfants issus de classes populaires maîtrisent 500 mots, contre le double pour leurs pairs « mieux nés ». Le « drame » se noue un peu plus tard, d'après le linguiste Alain Bentolila : en grande section de maternelle et au cours préparatoire (CP), là...
Mariane
C'est une vilaine tache sur l'idéal républicain, qui n'avait pas franchement besoin de cela. Tous les trois ans, les études internationales Pisa le confirment : l'école française est la plus inégalitaire du monde industrialisé. Ce qui signifie que, dans notre pays plus que partout ailleurs, le destin scolaire d'un enfant est déterminé par le milieu social dans lequel il est né. Question de moyens ? Le budget de l'Education nationale a plus que doublé en euros constants depuis le début des années 80. Les suppressions de postes annoncées par le ministre se veulent un redéploiement vers le primaire. Parce que la France a une particularité : elle paye plus que tous ses voisins pour ses lycéens (plus de 10 000 € par an et par élève, 38 % de plus que la moyenne de l'OCDE), mais nettement moins pour les élèves du primaire (environ 5 300 € par an, quand la moyenne est à 6 400 dans l'OCDE). Pourtant, c'est bien là, dès le primaire, que la machine commence à se gripper. Comment, dans un pays qui a gravé le mot « égalité » au frontispice de ses écoles, le système scolaire peut-il être aussi désespérant pour les plus modestes ? Etat des lieux, étape par étape.
DÈS LA NAISSANCE, NANTIS ET DÉFAVORISÉS
Et tout commence… au berceau. Avoir des parents issus d'un milieu favorisé, qui maîtrisent un vocabulaire riche et accordent une attention soutenue à leur progéniture, est un facteur de réussite capital. Un rapport de Terra Nova calcule qu'à 3 ans les enfants issus de classes populaires maîtrisent 500 mots, contre le double pour leurs pairs « mieux nés ». Le « drame » se noue un peu plus tard, d'après le linguiste Alain Bentolila : en grande section de maternelle et au cours préparatoire (CP), là...
Mariane
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