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136 tentatives de transfert illicite de devises avortées aux frontières

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  • 136 tentatives de transfert illicite de devises avortées aux frontières

    6,5 millions d’euros saisis depuis janvier

    Le transfert illégal de devises vers l’étranger n’a jamais atteint des proportions aussi importantes. En témoigne le nombre des affaires traitées par la Police des frontières depuis le début de l’année.

    Les semaines se suivent et les affaires traitées par la Police des frontières se ressemblent. Pas moins de 136 tentatives de transfert illégal de devises vers l’étranger ont été avortées depuis le début de l’année en cours, avons-nous appris auprès de la direction de la Police des frontières. La valeur des quantités de monnaies étrangères saisies de janvier à octobre s’élève à près de 6,5 millions d’euros, près de 500 000 dollars, 2 millions de dinars algériens et plus de 19 000 dinars tunisiens. Les deux dernières affaires traitées, à l’aéroport international d’Alger et à celui d’Oran, se sont soldées par la saisie de 60 000 euros, à raison de 25 940 euros saisis à l’aéroport international d’Alger et de 42 300 euros à l’aéroport d’Oran ; des sommes qui devaient être acheminées respectivement vers Strasbourg (France) et Istanbul (Turquie).

    La filière turque carbure à plein régime et arrive en tête des destinations vers lesquelles les quantités de monnaies saisies devaient être acheminées. Nombreux les trafiquants qui privilégient les places turques, réputées très peu regardantes sur l’origine des fonds. Le transfert illégal de devises vers l’étranger n’a jamais atteint des proportions aussi importantes. En témoigne le nombre des affaires traitées par la Police des frontières depuis le début de l’année. Les quantités de devises saisies sont tout aussi problématiques.
    Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait une tentative de transfert déclarée dans l’un des points frontaliers ouverts à l’international.

    Plus de la moitié des quantités de monnaies saisies devaient atterrir sur les places turques et une bonne partie des personnes impliquées sont Algériens ; deux indicateurs, mais non des moindres, qui renseignent sur l’existence d’une réelle filière turque entretenue par des réseaux organisés, puisque certains individus impliqués dans les affaires ne seraient que des transporteurs de fonds et/ou de simples commerçants. Les quantités de devises que ces derniers tentent de transférer vers l’étranger ne sauraient être à des fins commerciales.

    Vigilance renforcée aux frontières

    Outre la place turque qui semble servir à blanchir l’argent de certains gros bonnets algériens, d’autres quantités saisies devaient atterrir aussi à Pékin, à Dubaï et à un moindre degré dans certaines villes européennes. “L’aéroport Houari-Boumediene est le point de passage principal que les trafiquants ont tenté de franchir durant les dix premiers mois de l’année. Viendront ensuite l’aéroport d’Oran et celui de Constantine”, souligne Hamid Taïbi, commissaire principal à la direction de la Police frontière, chargé de la communication.
    Selon les informations qui nous ont été fournies par la PAF, la prise en charge sécuritaire du phénomène du transfert illégal de devises a été renforcée, aussi bien au niveau des points frontaliers qu’en amont, grâce au renseignement et à la collaboration de toutes les institutions compétentes. “La vigilance a été renforcée sur l’ensemble des points de passage vers l’international tant du point de vue de la logistique qu’en termes de moyens humains. Nous avons aussi investi dans la formation de qualité, tout en renforçant la collaboration entre les différents services affectés aux aéroports”, explique Abdelhamid Goucem, directeur de la Police des frontières, rencontré, hier, dans ses bureaux à Dar El-Beïda (Alger). Cette prise en charge sécuritaire du phénomène a fait que la parade a été efficace et concluante. En amont, l’investissement dans le renseignement opérationnel a été tout aussi déterminant dans l’efficience de la réponse sécuritaire à ce phénomène qui semble prendre des proportions beaucoup plus grandes ces derniers mois. En tout cas, d’après le directeur de la Police des frontières, plusieurs services se sont coordonnés pour déjouer nombre d’affaires ; une collaboration qui a marché dans les deux sens, en amont, comme en aval, selon Abdelhamid Goucem.
    Des devises d’origine délictuelle
    En tout cas, les affaires traitées jusqu’ici confirment que ces tentatives de transfert de devises vers l’étranger seraient à des fins autres que commerciales, puisque la législation régissant les transactions du commerce extérieur prévoit des moyens de règlement traçables et sécurisés. En tout cas, l’appétit des Algériens pour les devises n’a jamais été aussi fort, sans que certains soient tentés par les filières de transfert et de blanchiment sur des places peu regardantes sur l’origine des fonds. La thésaurisation en monnaies étrangères semble retrouver ses jours de gloire chez nombre de gros commerçants, à l’heure où les circuits de change informel peinent à répondre à une demande évoluant crescendo. Il y aurait 5 à 8 milliards de dollars qui circulent dans les réseaux de change informel, où s’abreuvent certains trafiquants tentés par le transfert illicite de devises vers l’étranger. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) ont pointé récemment un phénomène qui gagne en ampleur et en sophistication, mettant en exergue des risques sur la gestion macroéconomique. En tout cas, une connexion entre les réseaux de transfert illicite de devises et le marché informel de change serait facile à établir. D’après l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Badreddine Nouioua, “souvent, ce sont les capitaux mal acquis qui sont transférés à l’étranger”. Quant à la destination de ces fonds, les places vers lesquelles sont acheminées ces devises sont “les pays destinataires qui sont les moins regardants sur l’origine des fonds et dont la réglementation tolère ce genre de flux de capitaux. C’est pourquoi, les destinations les plus prisées en la matière sont le Moyen-Orient, l’Asie pacifique et la Turquie. Même dans certains pays européens, où la réglementation bancaire est exigeante sur l’origine des fonds, les trafiquants recourent à des comptes commerçants plutôt qu’à des comptes courants”, nous explique l’ancien gouverneur de la Banque centrale.
    La ruée vers cette pratique, de surcroît interdite et punie par la loi, fait craindre, en tout cas, des connexions avec des réseaux mafieux et terroristes.
    Ali Titouche

  • #2
    Je voudrais bien savoir à qui appartiennent vraiment toutes ces devises dont les propriétaires tentaient de les transférer à l’étranger, si c'est le petit peuple ou les gros bonnets qu'on connait tous
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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    • #3
      ou les gros bonnets qu'on connait tous
      Les gros bonnets passent par le salon d'honneur! Et personne n'osera leur demander des comptes!oeilfermé
      "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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