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Malaise .........par Mahdi Boukhalfa

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    Malaise


    par Mahdi Boukhalfa


    Il y a comme une sensation indéfinissable de flottement, ces derniers jours, à tous les niveaux de la vie politique, sociale et économique. Un semblant de calme est revenu à l'APN, après la tempête qui l'avait ébranlée, avec ce rush sans précédent de députés de la majorité parlementaire contre leur président qu'ils veulent faire dégager. Après un constat de vacance de la présidence mené «à la hussarde» par les députés de l'alliance présidentielle et que des voix de l'opposition et celles de la «famille révolutionnaire» avaient dénoncé, le mouvement de destitution du président de la seconde chambre du Parlement, M. Saïd Bouhadja, semble soudain avoir été ralenti.

    Les forces politiques qui s'étaient liguées pour pousser vers la sortie le président de l'APN, n'hésitant pas à violer le règlement de l'institution, semblent faire machine arrière à un moment où tout le monde s'attendait qu'elles allaient fixer la date du vote pour la désignation du successeur de Bouhadja. Dans le même temps, les commissions spécialisées de l'APN ont repris leurs activités, notamment avec le début de l'examen du projet de loi de finances 2019. Or, tous les «sécessionnistes» de l'APN, qui n'avaient pas hésité à cadenasser les portes d'entrée du bâtiment pour empêcher son président d'accéder à son bureau, semblent aujourd'hui «sans voix». Question: que s'est-il passé entre jeudi, date de la confirmation de la vacance de la présidence à l'APN par la commission des affaires juridiques, et hier lundi où le calme est revenu au sein de l'Assemblée et, surtout, un brusque gel de l'organisation du vote pour la désignation du successeur de Saïd Bouhajda ?

    L'évolution de la situation au sein de la seconde chambre du Parlement semble pour le moment épouser tous les scénarios, aussi bien le pire, celui du départ forcé de Bouhadja, ou un retour à la «normalité» et, dans la foulée, une terrible claque aux sécessionnistes de l'alliance présidentielle. Dans un cas comme dans l'autre, les manœuvres et la manipulation restent scotchées dans un seul camp, celui de la majorité parlementaire, le FLN en tête. L'autre fait à relever est lié à la tension actuelle au sein du plus vieux parti de l'opposition algérienne, le FFS, où les militants s'interrogent sur l'avenir de leur parti après l'exclusion d'une militante accusée de s'être exprimée dans une libre tribune sans autorisation de la direction. Suffisant pour provoquer autant une levée de boucliers au sein du FFS qu'à fissurer une cohésion hypothéquée par les postures de l'actuelle direction. Et les militants du FFS, qui reprochent à leur direction d'être restée silencieuse face aux derniers événements au sein de l'APN, ne sont pas loin de penser que leur parti a pris de dangereux raccourcis pour «bâillonner la libre expression» de ses militants. Beaucoup au sein du parti cher à feu Hocine Aït Ahmed pensent en fait que le FFS semble marcher sur les sillons du FLN et qu'il se détache, sinon qu'il est en train de se marginaliser de plus en plus des réalités sociales et économiques du pays.

    Des bouleversements politiques à quelques encablures de la prochaine élection présidentielle et une probable candidature pour un 5ème mandat du président Bouteflika, qui continue de provoquer des remous politiques au sein du sérail, mais surtout au sein de l'opposition et des personnalités historiques. Après le mouvement Mouwatana, qui appelle le chef de l'Etat à renoncer à un 5ème mandat, c'est la moudjahida Louisette Ighil Ahriz qui jette un pavé dans la mare en quittant le tiers présidentiel au Sénat. La sédition parlementaire à l'APN, la crise au sein du FFS et les appels contre un 5ème mandat du président Bouteflika ne seraient que la partie visible de l'iceberg, celui d'un profond malaise politique généralisé, exacerbé par une profonde crise économique et sociale.

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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