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L’État et les semeurs de fitna

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  • L’État et les semeurs de fitna

    MOKRANE AIT OUARABI 24 OCTOBRE 2018

    Des collégiens et des lycéens boycottent les cours de langue arabe en Kabylie. Bien que circonscrit à quelques établissements scolaires, ce boycott, qui vient en réaction au refus d’élèves d’autres régions d’étudier la langue amazighe – nationale et officielle en vertu de la Constitution de 2016 – prend de l’ampleur.

    Un appel anonyme est d’ailleurs lancé à tous les élèves de la région pour une marche le 28 octobre à Tizi Ouzou. La situation risque donc de déraper à tout moment.

    Ce qui se passe actuellement en Kabylie n’a rien de surprenant. Ce mouvement de collégiens et de lycéens, qui décident de boycotter les cours de langue arabe, était prévisible ; il n’est que la conséquence de la mauvaise gestion de la question de la généralisation de l’enseignement de tamazight. En effet, en maintenant «facultatif» l’enseignement de cette langue ancestrale et en le soumettant à l’accord préalable des parents, l’Etat a pris un risque qu’il ne fallait pas sur un sujet aussi sensible que celui-ci.

    Les flux importants de propos pour le moins saugrenus, véhiculés par certains médias sur cette langue, ne pouvaient que raviver la colère d’une région suffisamment martyrisée et blessée pour avoir toujours été à l’avant-garde des luttes pour la démocratie, la culture et l’identité.

    Que peut-on espérer de la diffusion à large échelle de déclarations irresponsables de parents d’élèves qui s’offusquent de l’introduction de l’enseignement de tamazight dans les établissements scolaires où se trouvent leurs enfants ? Que peut-on attendre de ces semeurs de haine et de fitna auxquels on déroule le tapis rouge sur les plateaux télé et qui agissent en toute impunité sur les réseaux sociaux ?

    Depuis la mi-septembre, des voix d’hommes et de femmes sages et responsables se sont élevées pour mettre en garde contre ce déchaînement de haine raciale et ses conséquences sur la cohésion nationale. Mais rien n’a été fait pour y mettre un terme.

    L’agitatrice islamiste Naïma Salhi a bien franchi le Rubicon sans qu’une autorité ne la rappelle à l’ordre. Jouissant de l’immunité que lui offre son poste de députée, cette agitatrice passe le plus clair de son temps à diffuser des messages de haine et de violence contre la population de la Kabylie. Elle a bien juré de «tuer» sa fille si elle osait prononcer un mot en kabyle ! Elle a également assimilé cette langue à celle des colons et appelé à la combattre par tous les moyens.

    Les propos de cette députée, qui a foulé au pied la Loi fondamentale du pays consacrant l’amazighité comme l’une des constantes nationales avec l’arabité et l’islamité, tombent sous le coup de la loi et plus précisément de l’article 295 bis 1, qui condamne à une peine allant de 6 mois à 3 ans de prison ferme «quiconque, publiquement, incite à la haine ou à la discrimination envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale ou ethnique ou organise, propage, encourage ou mène des actions de propagande aux mêmes fins».

    Ce même article de loi définit la discrimination comme «toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur le sexe, la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, ou le handicap, qui a pour but ou pour effet d’entraver ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique».

    Mais la justice, qui a réagi avec célérité à des situations moins graves, reste de marbre face aux dérives de cette députée. L’Etat ne bouge pas le petit doigt. En fermant les yeux sur ces dérives, les autorités foncent droit vers le précipice. Les jeunes Kabyles n’ont aucun problème avec la langue arabe qu’ils étudient depuis l’indépendance et qu’ils maîtrisent parfaitement. Ils ne revendiquent qu’une place pour leur langue dans une Algérie plurielle. L’alerte est donc donnée !
    el watan
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    ceux du regime qui lorgnent sur le koursi presidentiel ont interets a faire ce qu'ils ont toujours faits depuis l'independance , comme la france coloniale et le pouvoir de la regence ont fait avant eux ,agiter les chiffons rouges et diviser pour regnier ,sedentaires contre nomades,ceux d'en haut contre ceux d'en bas,montagnards contre ceux de la plaine,berberophones versus arabophones puis sorti du chapeau magique berberes vs arabes,kabyles vs arabes , democrates vs islamistes, FFS vs RCD,FIS vs HAMAS ,3rouch vs gendarmerie ,arabophones vs francophones ,kabyles vs " Algeriens "..etc etc ,il y aura toujours un obscur chef de tribu du cru pour servir la soupe insipide a ses ouailles..

    Joyeux cinquieme mandat...bi idhni allah.
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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