Tout en restant partenaire de la “majorité présidentielle”, Belkacem Sahli explique dans cet entretien pourquoi son parti refuse de cautionner la désignation d’un nouveau président de l’APN.
Liberté : Votre parti a décidé de boycotter la séance de l’APN qui a permis de remplacer Saïd Bouhadja à la tête de l’Assemblée. Pourquoi cette attitude ?
Belkacem Sahli : Dans un communiqué diffusé la veille de cette séance, nous avons motivé notre position par cinq raisons essentielles. La première est la situation de blocage que connaît l’APN. C’est une situation inacceptable. La seconde est liée aux passes d’armes où chacune des parties a utilisé des propos qui ne font pas honneur à l’institution parlementaire. La troisième raison est liée au fait que cette situation de blocage et d’instabilité noircit davantage l’image de l’institution parlementaire aux yeux des Algériens et de l’opinion publique nationale de manière générale. L’autre motif est le fait que ces blocages ont provoqué des retards énormes dans l’adoption de projets de lois importantes.
D’ailleurs, cela est mal tombé, d’autant plus que nous avons exprimé notre joie lorsque le gouvernement a annoncé un projet de loi de finances sans de nouvelles taxes et impôts. En dernier lieu, nous avons jugé que les députés d’une partie de la majorité présidentielle ont fait preuve d’une attitude peu civilisée envers le président de l’APN. Jamais dans l’histoire du pays, les portes de l’APN ont été fermées. Même lors de l’Assemblée constituante, alors que le groupe de l’armée des frontières pouvait déployer des chars, les portes de l’APN n’étaient pas cadenassées.
Nous considérons que la décision d’une partie de la majorité de déclarer “vacant” le poste de président de la République n’a aucune assise légale. Elle n’est ni conforme à la Constitution ni au règlement intérieur de l’APN. Cela est d’autant plus incompréhensible que lors de notre médiation, nous avons proposé à nos amis de la majorité présidentielle de saisir le Conseil constitutionnel pour savoir si leur interprétation de l’article 10 du règlement intérieur est normale ou pas. Ils ont refusé. Dès lors, nous considérons que l’actuel président de l’APN est illégitime. Pour nous, Saïd Bouhadja reste le président légitime de l’Assemblée.
Votre groupe parlementaire travaillera-t-il avec ce président que vous qualifiez d’“illégitime”?
Nos députés ont un mandat populaire. Ils continuent donc à travailler normalement. Sauf pour le secrétaire général du parti qui a remis le sort de son mandat entre les mains des instances du parti. Je suis, certes, député, mais j’ai aussi une fonction politique.
Les parlementaires de la majorité disent avoir obtenu un mandat du chef de l’État. Quel est le rôle du président de la République ?
Officiellement, aucun des chefs de parti ne s’est revendiqué du chef de l’État. Cela ne nous a pas empêchés de demander l’intervention de Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, en tant que président du FLN. Mais si, réellement, le Président était intervenu, la crise ne durerait pas tout ce temps.
Pourtant Mouad Bouchareb a remercié le président de la République…
C’est une erreur politique. Il a fait exactement ce qu’on a reproché à Saïd Bouhadja. Il doit remercier les députés qui l’ont élu et non pas le président de la République, qui est le chef du pouvoir exécutif.
Cette position compromet-elle votre alliance politique avec le FLN et le RND ?
Pas du tout. Nous faisons la part des choses. Nous continuons à œuvrer avec nos partenaires pour la “continuité”. Mais nous considérons que c’est nous, à l’ANR, qui sommes en phase avec les instructions du président de la République qui a demandé, lors d’un Conseil des ministres, à ouvrir les canaux de dialogue sur toutes les questions qui intéressent les Algériens.
Puis, plus récemment, il a plaidé pour plus d’ouverture sur les investissements. Or, avec ce coup de force, nous donnons un mauvais signal aux investisseurs étrangers. Nous donnons l’image d’un pays instable, alors que la réalité est autre.
A. Boukhlef
Liberté : Votre parti a décidé de boycotter la séance de l’APN qui a permis de remplacer Saïd Bouhadja à la tête de l’Assemblée. Pourquoi cette attitude ?
Belkacem Sahli : Dans un communiqué diffusé la veille de cette séance, nous avons motivé notre position par cinq raisons essentielles. La première est la situation de blocage que connaît l’APN. C’est une situation inacceptable. La seconde est liée aux passes d’armes où chacune des parties a utilisé des propos qui ne font pas honneur à l’institution parlementaire. La troisième raison est liée au fait que cette situation de blocage et d’instabilité noircit davantage l’image de l’institution parlementaire aux yeux des Algériens et de l’opinion publique nationale de manière générale. L’autre motif est le fait que ces blocages ont provoqué des retards énormes dans l’adoption de projets de lois importantes.
D’ailleurs, cela est mal tombé, d’autant plus que nous avons exprimé notre joie lorsque le gouvernement a annoncé un projet de loi de finances sans de nouvelles taxes et impôts. En dernier lieu, nous avons jugé que les députés d’une partie de la majorité présidentielle ont fait preuve d’une attitude peu civilisée envers le président de l’APN. Jamais dans l’histoire du pays, les portes de l’APN ont été fermées. Même lors de l’Assemblée constituante, alors que le groupe de l’armée des frontières pouvait déployer des chars, les portes de l’APN n’étaient pas cadenassées.
Nous considérons que la décision d’une partie de la majorité de déclarer “vacant” le poste de président de la République n’a aucune assise légale. Elle n’est ni conforme à la Constitution ni au règlement intérieur de l’APN. Cela est d’autant plus incompréhensible que lors de notre médiation, nous avons proposé à nos amis de la majorité présidentielle de saisir le Conseil constitutionnel pour savoir si leur interprétation de l’article 10 du règlement intérieur est normale ou pas. Ils ont refusé. Dès lors, nous considérons que l’actuel président de l’APN est illégitime. Pour nous, Saïd Bouhadja reste le président légitime de l’Assemblée.
Votre groupe parlementaire travaillera-t-il avec ce président que vous qualifiez d’“illégitime”?
Nos députés ont un mandat populaire. Ils continuent donc à travailler normalement. Sauf pour le secrétaire général du parti qui a remis le sort de son mandat entre les mains des instances du parti. Je suis, certes, député, mais j’ai aussi une fonction politique.
Les parlementaires de la majorité disent avoir obtenu un mandat du chef de l’État. Quel est le rôle du président de la République ?
Officiellement, aucun des chefs de parti ne s’est revendiqué du chef de l’État. Cela ne nous a pas empêchés de demander l’intervention de Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, en tant que président du FLN. Mais si, réellement, le Président était intervenu, la crise ne durerait pas tout ce temps.
Pourtant Mouad Bouchareb a remercié le président de la République…
C’est une erreur politique. Il a fait exactement ce qu’on a reproché à Saïd Bouhadja. Il doit remercier les députés qui l’ont élu et non pas le président de la République, qui est le chef du pouvoir exécutif.
Cette position compromet-elle votre alliance politique avec le FLN et le RND ?
Pas du tout. Nous faisons la part des choses. Nous continuons à œuvrer avec nos partenaires pour la “continuité”. Mais nous considérons que c’est nous, à l’ANR, qui sommes en phase avec les instructions du président de la République qui a demandé, lors d’un Conseil des ministres, à ouvrir les canaux de dialogue sur toutes les questions qui intéressent les Algériens.
Puis, plus récemment, il a plaidé pour plus d’ouverture sur les investissements. Or, avec ce coup de force, nous donnons un mauvais signal aux investisseurs étrangers. Nous donnons l’image d’un pays instable, alors que la réalité est autre.
A. Boukhlef
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