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Cuba retire ses médecins du Brésil

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    - LA HAVANE | Cuba a décidé mercredi de retirer les milliers de médecins qu’il envoie au Brésil depuis cinq ans, après des critiques du président élu Jair Bolsonaro sur ce programme humanitaire qui est par ailleurs une grande source de revenus pour l’île.

    « Le ministère de la Santé de Cuba a pris la décision de ne pas continuer à participer au programme Mas Médicos (“Plus de médecins”, ndlr) et en a informé l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et les responsables politiques brésiliens qui ont fondé et défendu cette initiative », selon un communiqué officiel.

    Le ministère affirme que, depuis août 2013, près de 20 000 médecins cubains ont soigné plus de 113 millions de patients au Brésil.

    À plusieurs occasions pendant sa campagne électorale, le candidat d’extrême droite à la présidentielle Brésilienne Jair Bolsonaro avait menacé de suspendre ce programme et d’engager directement les médecins souhaitant rester au Brésil, jusqu’à présent rémunérés via le gouvernement cubain qui garde une grande partie du salaire versé.

    Mercredi, il a expliqué sur Twitter : « Nous avons lié la poursuite du programme “plus de médecins” au passage de tests de compétences, au versement intégral du salaire aux médecins cubains, dont une grande partie est aujourd’hui reversée à la dictature, et à la possibilité pour les médecins de faire venir leurs familles »

    « Malheureusement, Cuba a refusé » et, en retirant ses médecins, « la dictature cubaine fait montre d’une grande irresponsabilité en ne tenant pas compte des impacts négatifs sur la vie et la santé des Brésiliens ».

    Interrogée par l’AFP, une source diplomatique brésilienne a précisé que le retrait s’effectuerait entre le 24 novembre et le 24 décembre, et a estimé que 6000 des 8000 médecins actuellement sur place rentreraient.

    « Inacceptable »

    Les déclarations de Jair Bolsonaro contiennent « des références directes désobligeantes et menaçantes » et « les modifications annoncées imposent des conditions inacceptables et ne respectent pas les garanties apportées depuis le début du programme », a dénoncé le gouvernement cubain.

    « Il est inacceptable que l’on mette en question la dignité, le professionnalisme et la présence de nos médecins », a-t-il insisté.
    Le président Miguel Diaz-Canel a lui aussi pris la défense des médecins cubains qui « ont apporté un service précieux au peuple du Brésil », « avec dignité, profonde sensibilité, professionalisme, dévouement et altruisme ».
    Après la victoire de M. Bolsonaro à la présidentielle le 28 octobre, le gouvernement cubain, à l’autre extrémité de l’échiquier politique, était resté prudent sur ces questions, la première économie d’Amérique latine étant pour Cuba un important partenaire commercial et créancier.

    « Avoir des relations avec ceux qui pensent différemment de nous ne nous pose pas de problèmes », avait à cet égard assuré à la presse, il y a deux semaines, le ministre cubain du Commerce extérieur Rodrigo Malmierca.

    Car rompre les liens « serait être intolérant », avait-il ajouté, après une visite d’une délégation officielle brésilienne venue renégocier des remboursements en retard de la dette cubaine.

    Mais, de son côté, Jair Bolsonaro s’était montré plus agressif, dénonçant les conditions de travail des médecins cubains au Brésil : « Peut-on maintenir des relations diplomatiques avec un pays qui traite les siens de cette façon ? », avait-il déclaré au journal Correio Braziliense.

    Présents dans 67 pays

    L’envoi par Cuba de médecins à l’étranger est une tradition de longue date, mais aussi sa principale source de revenus (évalués à autour de 11 milliards de dollars par an), devant le tourisme et les envois d’argent par les Cubains émigrés à leurs familles.

    Des médecins et autres employés du système de santé cubains sont présents dans 67 pays, une « diplomatie en blouses blanches », comme le disait Fidel Castro, qui avait lancé ce programme dès les premières années ayant suivi la révolution de 1959.

    Cette semaine, la presse cubaine a d’ailleurs annoncé l’envoi de 500 médecins supplémentaires au Venezuela, le principal allié et fournisseur de pétrole de Cuba-.


    Journal de Montréal

    Les autorités cubaines dépêchent aussi régulièrement des missions de médecins sur des zones de catastrophes naturelles ou d’épidémies, notamment au Pakistan, en Indonésie, au Mexique, en Équateur, au Pérou et au Chili.

    « En 55 ans, 600 000 missions internationales ont été réalisées dans 164 nations et plus de 400 000 travailleurs de la santé y ont participé », a affirmé le ministère de la Santé. Et, « dans la grande majorité des missions effectuées, les coûts ont été pris en charge par le gouvernement cubain ».
    L’île a aussi formé gratuitement, dans ses universités, plus de 35 000 professionnels de la santé de 138 pays.
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