Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'utilité des investissements directs étrangers est remise en cause chez nous. A l'heure où les IDE affuent au compte-goutte en Algérie et où tous les pays de la planète rivalisent d'ingéniosité pour attirer un max d'IDE, certains responsables du gouvernement se moquent de l'argent étranger et estime que le pays est assez riche pour investir tout seul!
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Développement économique - Polémique sur l’impact des investissements directs étrangers
Quelle place accorder aux investissements directs étrangers ? Les chefs d’entreprise algériens publics et privés ne sont pas, fondamentalement, contre l’investissement étranger, cependant ils estiment qu’une politique économique nationale doit s’appuyer sur des opérateurs locaux, des champions capables de tirer l’économie algérienne vers le haut. Les investisseurs étrangers viendraient en complément.
Ces chefs d’entreprise partent du principe qu’aucun pays n’a été développé par des multinationales étrangères. La Corée du Sud, Taiwan ou Singapour, se sont engagés dans des politiques économiques volontaristes et ont d’abord fabriqué des champions sur lesquels ces pays se sont appuyés pour conquérir de nouveaux marchés extérieurs. Le changement d’orientation en matière de politique économique dans ces pays, s’est opéré avec l’appui d’un État fort et dans le cadre de ce qui est appelé “un protectionnisme éducateur”, en d’autres termes de la nécessité, dans un contexte de développement économique de protéger les industries naissantes en raison notamment d’économies d’échelle insuffisante et de l’inexistence d’une main-d’œuvre qualifiée. Ces mesures protectionnistes ne sont en fait que “des béquilles pour apprendre à marcher” pour paraphraser un économiste. Le président du forum des chefs d’entreprise lors des débats durant les assises nationales sur l’industrie a relevé des statistiques qui résume parfaitement la doctrine des investissements directs étrangers.
Les firmes des pays du Nord investissent d’abord dans les pays du Nord. Sur 850 milliards et 900 milliards de dollars d’IDE, à travers le monde, 50% se réalisent entre les pays du Nord, 25% en Chine et Singapour, 12,5% dans les PECO, 7,5% en Amérique latine. 1% seulement atterrissent au Maghreb.
La Tunisie accapare la part du lion. Ce qui attire le plus un investisseur à s’implanter dans un pays, c’est l’importance du marché intérieur de ce pays et celle du marché régional. Ainsi, l’IDE vient dans un pays non pas pour aider celui-ci à conquérir des débouchés extérieurs, mais pour conquérir la plus grande part possible du marché local et régional de ce pays.
Les rares investissements étrangers enregistrés en Algérie sont concentrés dans les secteurs de l’énergie et les services. Pourquoi ? Parce que le marché algérien, contrairement à celui de la Tunisie ou d’un autre pays, est ouvert au maximum. N’importe qui pouvait s’installer et vendre en toute liberté. Les investissements étrangers ne viendront pas en Algérie s’il n’y a pas un minimum de protection, pas une protection classique, mais une protection “plus fine, plus intelligente” comme celle que pratique la Tunisie, en France, en Allemagne, aux États-Unis et partout dans le monde.
Aux États-Unis, un décret a été promulgué lorsque des entreprises à Dubaï ont voulu racheter les ports américains. En Tunisie, en Libye ou en Arabie Saoudite, un opérateur algérien n’a pas le droit d’acheter et de revendre, sauf s’il s’associe, en minorité, avec un opérateur économique local.
Dans certains secteurs, tels que la pétrochimie, en Arabie Saoudite, une économie libérale, aucune entreprise étrangère ne peut détenir au-delà de 30% du capital d’une entreprise locale intervenant dans ce secteur. Si des entreprises veulent venir investir en Algérie dans la pétrochimie, c’est tout simplement parce que les prix du gaz et de l’énergie ne sont pas chers. Elles font une première transformation et exportent ce produit pour dégager plus de valeur ajoutée et créer ainsi plus d’emploi dans leur pays d’origine. Tous les pays du monde fondent leur développement d’abord sur l’investissement national pour sa nature endogène, avec ses apports (capital, bénéfices, impôts, formation…) revenant intégralement au pays et son caractère durable (non soumis aux aléas des stratégies des firmes étrangères en matières de localisation de leurs activités).
Ouvrir la voie à la reconquête du marché intérieur mais aussi à la conquête de marchés extérieurs, en économie ouverte, passe entre autres par la fabrication de champions publics et privés, mais aussi par la création de grandes écoles de formation de compétences et qualifications qui manquent à notre économie. Ce que demande les chefs d’entreprises algériens c’est une liberté d’initiative et un environnement favorable à l’investissement productif. L’intervention de l’IDE doit être le fait de l’entreprise, dans le choix du partenaire et des conditions de mise en œuvre.
source : Liberté
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Développement économique - Polémique sur l’impact des investissements directs étrangers
Quelle place accorder aux investissements directs étrangers ? Les chefs d’entreprise algériens publics et privés ne sont pas, fondamentalement, contre l’investissement étranger, cependant ils estiment qu’une politique économique nationale doit s’appuyer sur des opérateurs locaux, des champions capables de tirer l’économie algérienne vers le haut. Les investisseurs étrangers viendraient en complément.
Ces chefs d’entreprise partent du principe qu’aucun pays n’a été développé par des multinationales étrangères. La Corée du Sud, Taiwan ou Singapour, se sont engagés dans des politiques économiques volontaristes et ont d’abord fabriqué des champions sur lesquels ces pays se sont appuyés pour conquérir de nouveaux marchés extérieurs. Le changement d’orientation en matière de politique économique dans ces pays, s’est opéré avec l’appui d’un État fort et dans le cadre de ce qui est appelé “un protectionnisme éducateur”, en d’autres termes de la nécessité, dans un contexte de développement économique de protéger les industries naissantes en raison notamment d’économies d’échelle insuffisante et de l’inexistence d’une main-d’œuvre qualifiée. Ces mesures protectionnistes ne sont en fait que “des béquilles pour apprendre à marcher” pour paraphraser un économiste. Le président du forum des chefs d’entreprise lors des débats durant les assises nationales sur l’industrie a relevé des statistiques qui résume parfaitement la doctrine des investissements directs étrangers.
Les firmes des pays du Nord investissent d’abord dans les pays du Nord. Sur 850 milliards et 900 milliards de dollars d’IDE, à travers le monde, 50% se réalisent entre les pays du Nord, 25% en Chine et Singapour, 12,5% dans les PECO, 7,5% en Amérique latine. 1% seulement atterrissent au Maghreb.
La Tunisie accapare la part du lion. Ce qui attire le plus un investisseur à s’implanter dans un pays, c’est l’importance du marché intérieur de ce pays et celle du marché régional. Ainsi, l’IDE vient dans un pays non pas pour aider celui-ci à conquérir des débouchés extérieurs, mais pour conquérir la plus grande part possible du marché local et régional de ce pays.
Les rares investissements étrangers enregistrés en Algérie sont concentrés dans les secteurs de l’énergie et les services. Pourquoi ? Parce que le marché algérien, contrairement à celui de la Tunisie ou d’un autre pays, est ouvert au maximum. N’importe qui pouvait s’installer et vendre en toute liberté. Les investissements étrangers ne viendront pas en Algérie s’il n’y a pas un minimum de protection, pas une protection classique, mais une protection “plus fine, plus intelligente” comme celle que pratique la Tunisie, en France, en Allemagne, aux États-Unis et partout dans le monde.
Aux États-Unis, un décret a été promulgué lorsque des entreprises à Dubaï ont voulu racheter les ports américains. En Tunisie, en Libye ou en Arabie Saoudite, un opérateur algérien n’a pas le droit d’acheter et de revendre, sauf s’il s’associe, en minorité, avec un opérateur économique local.
Dans certains secteurs, tels que la pétrochimie, en Arabie Saoudite, une économie libérale, aucune entreprise étrangère ne peut détenir au-delà de 30% du capital d’une entreprise locale intervenant dans ce secteur. Si des entreprises veulent venir investir en Algérie dans la pétrochimie, c’est tout simplement parce que les prix du gaz et de l’énergie ne sont pas chers. Elles font une première transformation et exportent ce produit pour dégager plus de valeur ajoutée et créer ainsi plus d’emploi dans leur pays d’origine. Tous les pays du monde fondent leur développement d’abord sur l’investissement national pour sa nature endogène, avec ses apports (capital, bénéfices, impôts, formation…) revenant intégralement au pays et son caractère durable (non soumis aux aléas des stratégies des firmes étrangères en matières de localisation de leurs activités).
Ouvrir la voie à la reconquête du marché intérieur mais aussi à la conquête de marchés extérieurs, en économie ouverte, passe entre autres par la fabrication de champions publics et privés, mais aussi par la création de grandes écoles de formation de compétences et qualifications qui manquent à notre économie. Ce que demande les chefs d’entreprises algériens c’est une liberté d’initiative et un environnement favorable à l’investissement productif. L’intervention de l’IDE doit être le fait de l’entreprise, dans le choix du partenaire et des conditions de mise en œuvre.
source : Liberté
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