Une instance coordonnée par Bouchareb dissout toutes les structures du parti
“Sur instruction et sur ordre du président de la République, président du FLN, une instance dirigeante a été créée”, a annoncé, l’air solennel, le président de l’APN, qui dirigera le parti jusqu’à l’organisation d’un congrès.
Désignation d’un directoire provisoire, dissolution de toutes les instances du parti et tenue prochaine d’un congrès extraordinaire ; c’est une remise à plat au parti du Front de libération nationale, pour ne pas dire un coup d’État en bonne et due forme. Installé hier à Alger, le nouveau coordinateur de “l’instance dirigeante” du parti, Mouad Bouchareb, a annoncé une nouvelle feuille de route pour sa formation politique. Devant des dizaines de journalistes conviés hier à la mi-journée à la dernière minute pour assister à l’installation de “l’instance dirigeante” du FLN, Mouad Bouchareb a soigneusement choisi ses mots. Pour expliquer la mise en place d’un directoire qui remplace le poste de secrétaire général, qui a été démissionné il y a deux semaines par un coup de téléphone, le président de l’APN a, d’emblée, tenu à endosser la décision de ce nouveau fait accompli au chef de l’État. “Sur instruction et sur ordre du président de la République, président du FLN, une instance dirigeante a été créée”, a-t-il annoncé, l’air solennel. Il tentera, tout au long d’une communication prononcée dans un arabe châtié, de défendre la légitimité d’une décision que les plus avertis parmi les militants du FLN ont eu du mal à croire.
La décision de faire table rase au FLN est justifiée par la nécessité de “revenir à la ligne originale” du parti et de “rassembler” ses militants. Ould Abbes a-t-il failli dans cette mission ? interrogent les journalistes présents. L’ancien secrétaire général avait “accompli un travail titanesque”, a tempéré l’orateur, qui ajoutera, un brin gêné, que “des erreurs auraient pu être commises” mais que la future “période” nécessite “un nouveau démarrage” du parti. Pour donner forme à ce “nouveau départ”, Mouad Bouchareb, flanqué des six membres de la nouvelle instance dirigeante (Leïla Tayeb, Saïd Lakhdari, Saïda Bounab, Samir Kerkouche, Mustapha Rahiel et Mahmoud Guemama), a annoncé l’organisation d’un congrès extraordinaire qui permettra de “garantir un nouveau départ dans le cadre de la cohésion et de la solidarité à l’effet de promouvoir l’action militante et politique et le renforcement de la communication (…) de l’ensemble des composants du parti avec les différentes couches de la société”. “Tous les efforts seront consentis avec l'ensemble des militants dans la transparence et en toute démocratie, en vue de parvenir aux objectifs escomptés, à savoir la tenue d'un congrès rassembleur pour reconstruire le parti selon une vision future intégrée”, a insisté le nouvel homme fort du FLN, qui sera très probablement adoubé comme futur secrétaire général du parti. Avant la tenue de ce congrès, qui pourrait avoir lieu plus tôt que prévu (certains cadres du FLN évoquent la tenue de ce rendez-vous avant l’élection présidentielle), une structure exécutive va être installée “au courant de cette semaine”. Elle remplacera donc le bureau politique, désormais dissous, au même titre que le comité central, instance pourtant élue en 2015. Avec la création de cette instance dirigeante et l’annonce prochaine de la structure exécutive, l’existence du bureau politique ou du comité central “devient caduque”, a expliqué Bouchareb qui annonce, dans la foulée, la dissolution de toutes les autres instances du parti. Pour balayer les attaques qui portent sur la légitimité d’une telle démarche, Mouad Bouchareb rappelle que cela est le vœu du chef de l’État. “Je peux vous garantir que lorsque le président de la République prend une décision, tous les militants comprennent et suivent”. Même lorsque la question sur sa légitimité à se trouver à ce poste, alors qu’il n’est même pas membre du comité central, lui a été posée, Bouchareb rappelle son parcours de militant. “C’est cela le FLN. On peut être militant de base et plus méritant que ceux qui se trouvent dans les instances nationales” du parti. En revanche, interrogé sur sa position quant à la candidature ou non d’Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat présidentiel, Mouad Bouchareb s’est contenté de répondre par un laconique “chaque chose en son temps”.
Liberté
“Sur instruction et sur ordre du président de la République, président du FLN, une instance dirigeante a été créée”, a annoncé, l’air solennel, le président de l’APN, qui dirigera le parti jusqu’à l’organisation d’un congrès.
Désignation d’un directoire provisoire, dissolution de toutes les instances du parti et tenue prochaine d’un congrès extraordinaire ; c’est une remise à plat au parti du Front de libération nationale, pour ne pas dire un coup d’État en bonne et due forme. Installé hier à Alger, le nouveau coordinateur de “l’instance dirigeante” du parti, Mouad Bouchareb, a annoncé une nouvelle feuille de route pour sa formation politique. Devant des dizaines de journalistes conviés hier à la mi-journée à la dernière minute pour assister à l’installation de “l’instance dirigeante” du FLN, Mouad Bouchareb a soigneusement choisi ses mots. Pour expliquer la mise en place d’un directoire qui remplace le poste de secrétaire général, qui a été démissionné il y a deux semaines par un coup de téléphone, le président de l’APN a, d’emblée, tenu à endosser la décision de ce nouveau fait accompli au chef de l’État. “Sur instruction et sur ordre du président de la République, président du FLN, une instance dirigeante a été créée”, a-t-il annoncé, l’air solennel. Il tentera, tout au long d’une communication prononcée dans un arabe châtié, de défendre la légitimité d’une décision que les plus avertis parmi les militants du FLN ont eu du mal à croire.
La décision de faire table rase au FLN est justifiée par la nécessité de “revenir à la ligne originale” du parti et de “rassembler” ses militants. Ould Abbes a-t-il failli dans cette mission ? interrogent les journalistes présents. L’ancien secrétaire général avait “accompli un travail titanesque”, a tempéré l’orateur, qui ajoutera, un brin gêné, que “des erreurs auraient pu être commises” mais que la future “période” nécessite “un nouveau démarrage” du parti. Pour donner forme à ce “nouveau départ”, Mouad Bouchareb, flanqué des six membres de la nouvelle instance dirigeante (Leïla Tayeb, Saïd Lakhdari, Saïda Bounab, Samir Kerkouche, Mustapha Rahiel et Mahmoud Guemama), a annoncé l’organisation d’un congrès extraordinaire qui permettra de “garantir un nouveau départ dans le cadre de la cohésion et de la solidarité à l’effet de promouvoir l’action militante et politique et le renforcement de la communication (…) de l’ensemble des composants du parti avec les différentes couches de la société”. “Tous les efforts seront consentis avec l'ensemble des militants dans la transparence et en toute démocratie, en vue de parvenir aux objectifs escomptés, à savoir la tenue d'un congrès rassembleur pour reconstruire le parti selon une vision future intégrée”, a insisté le nouvel homme fort du FLN, qui sera très probablement adoubé comme futur secrétaire général du parti. Avant la tenue de ce congrès, qui pourrait avoir lieu plus tôt que prévu (certains cadres du FLN évoquent la tenue de ce rendez-vous avant l’élection présidentielle), une structure exécutive va être installée “au courant de cette semaine”. Elle remplacera donc le bureau politique, désormais dissous, au même titre que le comité central, instance pourtant élue en 2015. Avec la création de cette instance dirigeante et l’annonce prochaine de la structure exécutive, l’existence du bureau politique ou du comité central “devient caduque”, a expliqué Bouchareb qui annonce, dans la foulée, la dissolution de toutes les autres instances du parti. Pour balayer les attaques qui portent sur la légitimité d’une telle démarche, Mouad Bouchareb rappelle que cela est le vœu du chef de l’État. “Je peux vous garantir que lorsque le président de la République prend une décision, tous les militants comprennent et suivent”. Même lorsque la question sur sa légitimité à se trouver à ce poste, alors qu’il n’est même pas membre du comité central, lui a été posée, Bouchareb rappelle son parcours de militant. “C’est cela le FLN. On peut être militant de base et plus méritant que ceux qui se trouvent dans les instances nationales” du parti. En revanche, interrogé sur sa position quant à la candidature ou non d’Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat présidentiel, Mouad Bouchareb s’est contenté de répondre par un laconique “chaque chose en son temps”.
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