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  • Libres ensemble

    Mesdames et Messieurs, méfiez-vous des vagabonds ;
    Artistes, réfugiés et autres adeptes des révolutions
    Ils volent votre terre natale, votre langue, votre horizon
    Ils se moquent du capital et des lois de vos nations,
    Ils sautent par-dessus les méridiens, se rapprochent de vos maisons ;
    Déjà vos mers ne charrient plus que des vagues d’immigration,
    Et vos chemins se remplissent de poètes en panne d’inspiration
    Caylah
    On dit souvent que mon art dérange
    Quand je dis ce que je pense
    Et quand je pense ce que je dis
    Nuance. C’est étrange comme les temps changent
    On dit souvent que mon art porte préjudice
    On me plaide coupable d’utiliser mes mots à ma guise
    Vice. Moi qui n’ai que les mots en guise d’arme Je les aiguise
    Car c’est la justice que je vise
    On dit souvent que mon art porte atteinte à l’autorité des institutions
    Libre, j’abuse de ma liberté d’expression
    À connotation, le slam est devenu synonyme de rébellion
    On dit souvent que mon art ne sert à rien
    On dit souvent que slammer ne sert à rien
    C’est cela ce qu’ils disent
    Ces « monsieur et madame je-sais-tout »
    Qui savent tout sauf rien
    Aller leur dire qu’on est tout, sauf rien
    Yao
    Parce que s’il y a une chose que je sais, c’est que je ne sais rien Disait Socrate. Et Descartes
    Que la parole a beaucoup plus de force pour persuader que l’écriture
    Sachant toutefois que les écrits sur les paroles souvent perdurent Alors pourquoi j’écris ?
    Serait-ce par soif de liberté ?
    Par mélancolie d’un lieu, où je n’ai jamais mis les pieds Face à ma feuille, un peu de paix et de sérénité Alors je crée.
    Toujours en quête de raisons,
    Souvent de se le dire et de partir sans raisons…
    Oui j’ai soif de liberté, mélancolique
    D’un lieu où je n’ai jamais mis les pieds
    Que l’humain n’a pas souillé
    Ou la liberté des uns
    S’arrête encore là où commence celle des autres.
    Caylah
    Car chez moi les femmes n’ont pas le droit à l’éducation
    Une femme sert à avoir des enfants
    Avant d’être autre chose
    Une femme est avant tout une mère, une épouse
    Celle qui se lève tôt le matin pour aller chercher de l’eau au puits,
    Celle qui fait bouillir la marmite pour nourrir sa famille,
    Celle qui supporte et qui apaise les cris
    Celle à qui on a appris à dire oui,
    Car quand l’homme commande la femme obéit
    L’homme, lui, n’a jamais tord mais parfois il oublie, Il oublie de les avouer.
    « Fomba nentim-paharazana izay tsy hita izay naha ratsy azy » comme on le dit chez nous
    Des us et des coutumes qui se sont perpétués de génération en génération
    De nos grands-parents à nos parents et de nos parents à nous enfants Mais… il est temps
    Il est temps que les femmes aussi aient droit à l’éducation
    Qu’on sache lire et écrire
    Compter et conter
    Parler et s’exprimer
    Découvrir et voyager
    Chez nous les hommes sont synonymes de richesses
    Les femmes de faiblesses
    Les hommes sont synonymes d’intelligence
    Les femmes de patience
    Mais il est temps…
    Il est temps qu’on arrête de vendre nos sœurs
    Il est temps que l’on ouvre nos cœurs
    Il est temps que l’on cesse d’avoir peur Car il n’est plus temps il est l’heure
    Gioia
    Viens, approche-toi de l’équateur,
    Viens visiter mes tropiques aux mille couleurs.
    Aux rivières de diamants et de douleurs.
    Bidonville, c’est ailleurs. C’est ici.
    Bidonville : les étudiants au fond des mines
    Et au cimetière les mineurs,
    Puisque la valeur de la pierre augmente, A chaque fois qu’une vie se meurt.
    Enfants putains alignés sur les trottoirs
    Enfants voleurs, enfants caïds entassés dans les dortoirs
    Pendant ce temps chez les pêcheurs,
    On ne tire que des filets vides,
    On craint toujours le paludisme
    Et on regarde sa petite sœur accoucher d’une 5eme fille Alors.. reste les siens à nourrir :
    Poissons, envolés. Fruits confisqués.
    Moissons exportées. Chiffres tronqués. Alors.. je pars. Pour elle, pour lui,
    Puisque l’espoir n’a pas de prix, je prie.
    Yao
    Non, je ne prierai pas...
    Paris, Bruxelles, Bamako, Abidjan,
    Liban, Cameroun, Tunisie, Tchad, Niger, Canada, Égypte Je pense à toi de tout cœur.
    Je pleure, je te pleure, je nous pleure...
    Mais Non, je ne prierai pas
    Je ne le ferai pas au sens propre du terme.
    Je ne m'adresserai pas à quelconque divinité!
    Je ne la supplierai pas de veiller sur toi, sur nous, sur eux.
    Non! Je refuse de m'y adonner.
    Car de nos jours, il est clair que l'homme aura encore une fois su transformer "sa foi et ses croyances" en Arme de Destruction Massive.
    Hélas, nous n'avons rien appris de l'histoire, semble-t-il...
    Dans cette promotion à outrance de la haine, cette course à l'homogénéité,
    cette culture populaire de la xénophobie, ce culte de l'individualisme,
    tous s'empressent de revendiquer leurs DROITS & CROYANCES comme étant "supérieurs" à ceux de notre prochain!
    Mais qu'en est-il de nos devoirs!? HUMAINS AVANT TOUT!
    En quoi, ton DROIT équivaut à DEVOIR tuer l'autre?
    Gioia
    Je suis celui qui tue pour une croyance ou une couleur de peau,
    Le manifestant qui pleure sous les gazs lacrymos, l’innocent qui sanglote seul au fond de son cachot
    Et cet homme qui viole avec la pointe de son couteau ;
    Je suis pédophile et bourreau,
    Ce toxico qui vit que pour sa prochaine dose
    Je suis ce terroriste qui explose dans le métro,
    Ce politicien qui ne répand plus que la haine de l’autre ;
    La balle perdue, l’erreur dans l’équation la faute,
    L’artiste qui réinvente le monde à sa sauce ;
    Je suis le président corrompu, le flic qui torture,
    Le militant qu’on tue et le militaire qui exécute ;
    Je suis l’hôpital qui s’écroule sous les bombes et cet homme qui marche seul sur les décombres
    J’ai dénoncé mes amis, trahi mes compagnons,
    Fait exciser ma fille au nom de la tradition,
    Reporté mes vices et mes blessures sur la prochaine génération
    J’ai tendu la main à ceux restés dans l’ombre
    Je suis ce qu’il y a de meilleur et de pire : bourreau et victime
    Mon âme se rappelle : je ne suis que ce choix que m’a offert le ciel Je suis cet autre que je déteste et cet autre que j’aime
    Mon âme a ces souvenirs qui lui donnent… des racines et des ailes
    Caylah
    Le ciel, la terre. L’ombre, la lumière.
    La paix, la guerre.
    Une altercation de circonstances, on fait le Ying et le Yang.
    Ce qui fait que l’un sans l’autre, on ne peut exister.
    Que d’un accord en désaccord, une alliance se crée.
    Rallier en un traité, signé en deux mots : fraternité, unité.
    Yao
    Nos humanités superposées,
    Une fraternité fragilisée,
    Deux doigts de la même main,
    Une diversité liée par un même destin,
    La différence est le point de division,
    Mais cette différence est aussi notre communion.
    L'enfant naît dans ce monde avec aucune crainte,
    Rappelez-vous-en
    Aucun jugement et aucune peur,
    Ce n'est que la curiosité de la découverte dans les yeux,
    Ce n'est que des boules d'amour dans le cœur,
    Une haine étrange,
    Une noirceur absurde,
    Mais de ma noirceur je te couvre
    Et de mon sourire que je t’effraie
    Prends-moi encore une fois,
    Prends mon souffle, prends ma vie,
    Prends-moi dans tes bras, peut-être juste une fois Peut-être juste une seule fois Mais prends-moi.
    Partons. Au loin. Loin d’ici. Loin de tout.
    Loin de nos couleurs et de nos douleurs.
    Près de nos ferveurs et encore plus de nos cœurs
    Caylah
    Andao ianao raha ho any aminay
    Là où les couleurs n’existent pas
    Que tu sois noir ou bien blanc
    Que t’es la peau mate ou bien marron
    Ingo tujaane iwaanje
    Là où la différence n’existe pas
    Que tu soies riche ou bien pauvre
    Que tu soies esclave ou bien noble
    Ven, te llevo a mi casa
    Là où les barrières n’existent pas
    Là où on parle une seule et même langue
    Là où l’amour est un pont entre nous et les deux monde
    Allez viens je t’emmène chez moi
    Là où la haine n’existe pas
    Là où il n’existe qu’un seul drapeau blanc
    Là où on forme une seule et même nation



    “Libres ensemble » - XVI Sommet de la Francophonie
    Écrit par :
    Gioia KAYAGA (Joy Slam)
    Landy Cathia RAZANADRANTO (Caylah Poète en Herbe)
    Yaovi HOYI (Yao Musique)
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