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Parler d’un 5e mandat est une hérésie

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    Parler d’un 5e mandat est une hérésie


    AP - décembre 9, 2018 - 7:10 Sarra Lina

    Par Bachir Medjahed – Nous sommes sans doute en train de faire une confusion en parlant de cinquième mandat. Il n’y a jamais eu de mandats de l’histoire du pays, dans le sens où un mandat résulte du seul assentiment du peuple dans les conditions où celui-ci rencontre les conditions du libre choix. C’était plutôt une phase de transition qui a été ouverte en 1962 et qui va toucher à sa fin dans peu de temps.

    Le temps politique et le temps électoral ne coïncident pas. Le temps politique a commencé lorsque le premier exécutif de l’Algérie indépendante s’était auto-installé sans rien devoir au choix populaire. Ainsi a commencé la première étape d’une transition non définie dans le temps, mais qui doit durer au moins une génération. Celle-ci est en voie de clôture avec l’approche biologique des derniers survivants de l’ALN-FLN historique.

    Tout était à faire. A construire. Construire les institutions. Construire la citoyenneté. Ceux qui avaient pris le pouvoir en 1962 avaient imposé l’idée que la société n’était pas encore prête à adopter le modèle politique et même économique colonial. Cette idée d’impréparation des populations à entrer dans l’ère du pluralisme politique a été reprise plus tard, après octobre 1988, quand il avait fallu redéfinir le rôle du parti FLN et sa place dans la nouvelle ère dite de démocratisation. On se rappelle qu’au sein même du FLN, il n’y avait pas de consensus. Les uns voulaient seulement ouvrir le FLN en reconnaissant simplement l’existence interne de courants politiques différents et continuer à œuvrer ainsi ; la démocratie interne au FLN et pas extérieure à celui-ci.

    La phase de transition ouverte en 1962 n’était donc pas achevée à ce moment. L’ouverture du champ politique devait ouvrir la voie à une autre étape dans la phase de transition. Ce qu’on appelle le système a, dès l’indépendance, défini ses repères ou son programme. C’est d’abord l’histoire qui confère la légitimité aux premiers dirigeants politiques et, bien sûr, militaires. Une fois dépassée la prise de pouvoir par la force, la transition a commencé.

    Tout ce qui devait se faire devait être frappé du sceau de la transition. Fatalement, les institutions, à ce jour, sont des institutions de pouvoir. Il suffit de voir l’épisode Bouhadja pour comprendre que nous sommes toujours dans une phase de transition qui a commencé en 1962 et qui doit s’achever prochainement.

    L’armée également était dans une phase de transition pour passer de l’ALN à l’ANP. Le sigle ANP était ainsi donné à l’ALN sachant qu’une armée classique a besoin de temps pour sa construction. La construction de celle-ci avait commencé et devait totalement durer toute une génération. A l’achèvement total de la construction de l’armée moderne par sa professionnalisation et par un encadrement total issu des cadres de la génération post-ALN, on passe fatalement à la liquidation de la phase de transition car, en même temps, on aura fini la construction d’institutions aptes à l’encadrement de l’entrée dans la démocratisation.

    Il sera temps, alors, que le FLN qui aura entretemps consommé sa légitimité historique, aille rejoindre l’ALN. Les événements de la décennie 1990 ont retardé la phase de transition du mandat unique.
    Othmane BENZAGHOU
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