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« Il aura manqué à l’Algérie un Hô Chi Minh ou un Mandela »

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  • « Il aura manqué à l’Algérie un Hô Chi Minh ou un Mandela »

    Hô Chi Minh et Nelson Mandela avaient-ils vraiment réalisé leur dépositaire
    révolutionnaire?

    - La réunion des « 21 » avec un Boudiaf qui s’« autoproclame chef »

    Selon Mechati, c’est Boudiaf lui-même qui dressa la liste de personnes de son choix convoquées à Alger pour une réunion sans ordre du jour, prévue au Clos Salembier, dans la maison de Derriche Lyes, militant de l’OS.

    Commentaire de Mechati, décidément remonté contre Boudiaf : « Boudiaf, je pense, voulait être le seul grand maître d’œuvre et, larguant les autres responsables nationaux, s’était autoproclamé chef ».

    C’est Boudiaf qui accueille Mechati. Il le place entre Souidani Boudjemaa et Bouchaib Ahmed. Le narrateur n’est pas dupe : « Il avait son idée : éparpiller les éléments de Constantine dont il se méfiait depuis l’accrochage qu’il avait eu avec moi sur le pont de Sidi Rached. Quand les derniers arrivants furent placés par ses soins, Boudiaf alla rejoindre Ben Boulaid, Ben M’Hidi, Didouch et Bitat, tous quatre assis sur un matelas, dos au mur. En somme, son équipe déjà formée en bureau. »

    Il ajoute plus loin une accusation d’une extrême gravité : « Toutefois, je tiens à redire que cela fut le premier coup d’État du militaire contre le politique ; que tout avait été arrangé au préalable par Boudiaf pour que soit cautionné ce simulacre de nouveau comité en chef de la révolution. En avaient été écartés l’autorité légitime du parti, Lahouel Hocine, secrétaire général ordonnateur du politique et du militaire, ainsi que les deux membres du CC au CRUA, Dakhli et Bouchebouba ».

    Quand le ministre Bouteflika fait la leçon à son diplomate

    À l’indépendance, il est aux Affaires étrangères avec le grade de chargé d’affaires à l’ambassade d’Algérie à Bonn. Dix-huit mois plus tard, à la suite du décès de Khemisti et à la nomination de Bouteflika, il sera rappelé à Alger. Au niveau du ministère on exige désormais des diplômes pour les nominations des anciens militants.

    Ces nouvelles instructions, mettent de facto, Mechati hors-jeu. Il parle de coups fourrés en haut lieu. Il fut rétrogradé de conseiller 1re classe au grade de secrétaire 3e classe.

    Pire : on l’informe qu’un contrôle financier en Allemagne avait fait ressortir un découvert dans sa gestion. Ce qu’il conteste formellement : « Cela m’a fait sursauter de fureur, car en réalité, c’était plutôt l’État qui m’était encore redevable vu qu’à cette période nous étions tous payés avec des avances sur salaire dans l’attente d’une régularisation ». Il apprendra fortuitement que des poursuites se préparaient contre lui. « J’ai donc demandé à voir mon chef Bouteflika par une lettre datée du 26 juillet 1965. Je me souviens avoir été reçu d’emblée de façon hargneuse.

    Il n’a pas voulu m’écouter : « Pour les deniers publics, je suis intraitable. La justice fera son travail…puis méchamment : Vous avez écrit à Ben Bella ! » Je lui ai répondu que non, j’avais écrit au président de la République. Il a rétorqué : « Et moi votre patron, vous êtes passé au-dessus de ma tête ! » – « Pas du tout. C’est d’abord à vous que j’ai écrit, et vous ne m’avez pas répondu. » Ensuite, il m’a demandé si je pouvais le prouver, et ma réponse fut affirmative ; l’entretien se termina ainsi, en m’envoyant remettre mes lettres à son chef de cabinet d’alors, monsieur Tedjini. »

    En dépit de ses dénégations, il fera quand même 5 jours de prison à El Harrach ! « Sans rien boire, ni manger, de colère et d’impuissance contre l’injustice des nouveaux maîtres. » Il en fut meurtri à vie. Est-ce ainsi que finissent les militants ? Il fut relaxé. Mais l’homme est blessé à vie. La France elle-même n’avait pas réussi cet exploit. Il lui avait tenu tête vaillamment. Mais que pouvait-il faire face à ses frères de combat à part rugir et gémir.

    Et cette conclusion en forme de blâme à tous les dirigeants algériens : « Finalement, ce qui a manqué à l’Algérie c’est un véritable mouvement révolutionnaire et d’authentiques leaders d’envergures, de ceux, par exemple, que le Vietnam avec Hô Chi Minh et l’Afrique du Sud avec Mandela, ont connus. »

    *Mohamed Mechati, Parcours d’un militant.

    TSA (extraits)
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