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Célébration de la journée du 11 décembre 1960 : Chronique d’une manifestation pacifique réprimée dans le sang

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  • Célébration de la journée du 11 décembre 1960 : Chronique d’une manifestation pacifique réprimée dans le sang

    El MOUDJAHID

    Le peuple algérien célèbre, aujourd’hui, le 58e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, considérées comme un tournant décisif dans l’histoire de la guerre de Libération nationale.


    Le peuple algérien célèbre, aujourd’hui, le 58e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, considérées comme un tournant décisif dans l’histoire de la guerre de Libération nationale.

    Cet autre épisode héroïque de la glorieuse Révolution de Novembre 1954 est aussi l’un des plus sanglants. En effet, ces manifestations, qui se sont déroulées principalement à Belouizdad (ex-Belcourt), avant de s’étendre à d’autres quartiers d’Alger, pour gagner ensuite la plupart des villes et régions du pays, ont été l’occasion de mettre à nu les méthodes de répression barbares utilisées par l’occupant français contre le peuple algérien. Elles ont aussi démontré, d’une manière éclatante, l’unité du peuple algérien, ainsi que sa mobilisation derrière le Front de libération nationale (FLN). Ce jour-là, les Algériens sont sortis dans la rue pour crier leur refus du colonialisme, et exprimer haut et fort leur attachement à l’indépendance et à la liberté.
    Pour rappeler cette journée sanglante, qui, en fait, est le prolongement de la veille (9 décembre) et celui du lendemain (12), il faut revenir au début de l’histoire, puisqu’en fait, c’est à la suite d’une manifestation des ultras manipulés et encouragés par le Service Actions Urbaines (SAU), du capitaine Bernard, que des Européens provoquèrent des musulmans, à la hauteur du monoprix de Belcourt et du stade Bialèse (en face du cimetière de Sidi M’Hamed). Une bagarre s’ensuivit, et quelques heures après, une contre-manifestation submergea les ultras qui se barricadèrent chez eux. Dans cette même journée, l’effervescence se propagea vers d’autres quartiers, tels le Ruisseau, Kouba, Clos-Salembier et La Casbah d’Alger. Le lendemain, le 10 décembre, la manifestation prit de l’ampleur. Bien organisée et encadrée par les militants de la Wilaya III et ceux de la Wilaya IV, arborant l’emblème national, scandant «L’Algérie algérienne», «L’Algérie musulmane», «Vive le FLN», les rues d’Alger ont été envahies par un déferlement humain sans précédent. Bab El-Oued, qui était le fief des pieds-noirs, a été submergé par une foule déployant des drapeaux vert et blanc frappés du croissant.
    Telle une traînée de poudre, les manifestations se propagèrent à travers tout le territoire national, malheureusement, elles ont été réprimées dans le sang par les forces d’occupation françaises, et fait des centaines de victimes parmi la population algérienne, dont de nombreux enfants. Les Algériens ont ainsi dit «non» à la nouvelle politique du général De Gaulle, qui visait à maintenir l’Algérie comme partie de la France, d’une part, et «non» à la position des colons français qui cultivaient le rêve de l’Algérie française, d’autre part.
    À travers cette nouvelle tentative désespérée, le général De Gaulle voulait isoler le FLN et les membres du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) du reste du peuple algérien, selon les historiens. Mais le peuple algérien a encore une fois démontré son remarquable niveau de maturité politique, en déjouant cette manœuvre des dirigeants français de l’époque.
    Au plan international, les manifestations du 11 Décembre 1960 ont eu, également, le mérite de faire entendre la voix de l’Algérie au niveau des organisations internationales. En effet, quelques jours après ces évènements, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l’autodétermination et à l’indépendance. Les manifestations du 11 Décembre ont eu, aussi, pour conséquence, l’élargissement, à travers le monde, du cercle de soutien à la cause algérienne et à la lutte du peuple algérien pour son indépendance et sa liberté. Elles resteront, ainsi, dans la mémoire collective, comme étant un moment décisif dans le dénouement de la guerre d’Algérie.
    Amel Zemouri
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    LARBI ALILAT, ANCIEN MOUDJAHID, À L'EXPRESSION :Le 11 Décembre a préparé le 19 Mars



    Par Karim AIMEUR - Lundi 19 Mars 2012


    Notre hôte n'a pas raté l'opportunité pour rendre hommage à Krim Belkacem, signataire des Accords d'Evian.
    Le 19 Mars ce n'est pas demain. C'est aujourd'hui. Et ça coïncide avec le cinquantenaire des Accords d'Evian qui ont consacré l'Indépendance de l'Algérie.
    Le 19 Mars 1962 était bien évidemment l'aboutissement d'un processus enclenché un certain 1er Novembre 1954. Ce processus (1er Novembre 1954 - 19 Mars 1962) a été jalonné d'événements qui ont accéléré le cours de l'histoire et qui ont rendu inéluctable le cessez-le-feu.
    Les manifestations du 11 Décembre 1961 sont parmi ces faits qui ont mis l'histoire en «mode accéléré».
    «C'est le 11 Décembre qui a préparé le 19 Mars. C'était Bara Mohamed, Bettouche Belkacem et moi qui avions donné l'ordre, en transgressant les instructions du Gpra, de récupérer la manifestation et de crier vive l'Algérie algérienne, vive le Gpra», a témoigné l'un des initiateurs des manifestations du 11 Décembre 1961, Larbi Alilat, 88 ans, reçu à la rédaction.
    Depuis ces événements, l'Indépendance de l'Algérie était attendue et il ne manquait qu'une date, une seule pour signer le cessez-le-feu. Cette date arrivera quatre mois plus tard.
    «A l'annonce du cessez-le-feu, tout le monde était content. Mais il faut savoir que le général de Gaulle ne nous a pas offert l'indépendance. C'est le peuple qui s'est sacrifié pour l'arracher», a ajouté M.Alilat, précisant qu'il a pris ses fonctions dans le secteur de l'enseignement, dans la Zone autonome d'Alger, après cette date.
    Mais la paix n'était pas revenue pour autant. Notre interlocuteur poursuit: «C'était le cessez-le-feu et non la paix. Ce n'était plus difficile après le 19, mais on faisait attention. On continuait à avoir peur. On était sous le couteau car les colons ne se sont pas gênés pour commettre des attentats et la guerre a continué jusqu'à l'indépendance.»
    Larbi Alilat se souvient qu'après l'annonce du cessez-le-feu, le Gpra a envoyé le commandant Azzedine prendre la direction d'Alger. Il dit qu'il n'était pas contre ce changement de direction et qu'il n'était pas non plus pour, mais, «j'aurais voulu que l'organisation de la Wilaya IV continue», précise-t-il. Cependant, notre hôte reconnaît que le commandant précise-t-il Azzeddine a mis fin aux différends qui divisaient les Wilayas III et IV à propos de l'organisation d'Alger.
    Notre interlocuteur n'a pas raté l'opportunité pour rendre hommage à Krim Belkacem, signataire des Accords d'Evian. «Krim Belkacem a pris le maquis en 1947. Il était de ceux qui ont soutenu Messali Hadj jusqu'à octobre 1954. Quand Messali a refusé de se battre, Krim a pris ses responsabilités et rejoint les 22 qui ont déclenché la guerre de Libération nationale le 1er Novembre 1954», a-t-il rappelé. Aujourd'hui, 50 ans après les Accords d'Evian, Larbi Alilat déplore le fait que «le pouvoir vive sur le coup d'Etat de Tripoli qui a détruit les conclusions du Congrès de la Soummam».

    Libérés de prison en 1960 par DEGAULLE qui espérait , car presque tous éléments des anciens parties indépendantistes , que nous serions tentés par des élections qu'il disait : " libres" pour installer en Algérie la " communauté " dont il rêvait .
    Nous nous sommes rendus très vite compte que notre peuple était toujours prés au combat...Contrairement à ce que pouvait laisser croire une certaine obéissance aux SAU et au mouvement pour la communauté .
    Le 10.12.1960 , les quatre responsables désignés par la réunion chez Roudjali décidèrent de lancer pour le 11.12.1960 l’étincelle surement attendue par tous .
    Et notre PEUPLE fut magnifique : il signe la deuxième grande date de notre longue guerre de libération .
    Alilat Larbi
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      M. ALILAT A PROPOS DU 11 DECEMBRE 1960 : LE FLN
      VOULAIT CONTRECARRER LES MANIFESTATIONS DES
      PARTISANS DE DE GAULLE" (TEMOIGNAGE)
      lundi, 10 décembre 2012 / bouchama
      ALGER - Les manifestations du 11 décembre 1960 avaient pour objectif de "contrecarrer" celles
      des partisans du général de Gaulle et réorganiser la Zone autonome d’Alger (ZAA), déstructurée
      durant la bataille d’Alger en 1957, a affirmé l’un des responsable du réseau "El Malik" du Front de
      libération nationale (FLN), M. Larbi Alilat.
      Retraçant l’historique des évènements du 11 décembre 1960, M. Alilat a indiqué, dans un
      entretien accordé à l’APS, que "Bettouche Belkacem et Benslimane Youcef, deux responsables du
      réseaux "El Malik" avaient contacté les militants d’Alger du FLN pour les amener à infiltrer les
      manifestations pro-gauliste, et d’en changer les slogans".
      A l’origine, le Mouvement pour la communauté (MPC), proche des milieux gaullistes avaient
      commencé, à partir du début décembre, à organiser des manifestations de soutien au plan
      d’autodétermination du général de Gaule, en scandant "vive l’Algérie-algérienne" et "vive de
      Gaule", a-t-il rappelé.
      Un groupe de militants, notamment Bara Mohand, Bettouche Belkacem, Benslimane Youcef et
      Larbi Alilat avaient décidé, au cours d’une réunion tenue à la rue de la Liberté (Alger), de
      retourner les évènements en faveur de la cause nationale, en infiltrant les rangs des manifestants
      et en scandant de nouveaux slogans, tels que "vive le FLN", "vive Ferhat Abbas".
      "Les manifestations avaient commencé le 10 décembre et elles étaient planifiées initialement en
      faveur de Charles de Gaulle, pour approuver sa politique en Algérie", a-t-il expliqué, indiquant que
      "pendant 4 jours le MPC faisait sortir les gens, qui ne pouvaient pas refuser".
      "Avec la constitution du réseau El Malik, nous avons pu infiltrer les manifestations et les retourner
      en notre faveur", a soutenu M. Alilat à ce propos.
      "Quand ils sont arrivés (MPC) à Alger le 10 décembre, la manifestation était extraordinaire. Nous
      n’avons pas accepté cela, le Front de libération national (FLN) n’a pas interdit de manifester, il a
      juste déconseillé d’y participer", a-t-il cependant affirmé.
      Le réseau El Malik a été constitué, vers la fin juillet 1960, à sa tête Bara Mohand, Bettouche
      Belkacem et Larbi Alilat. Il avait pour mission de contrecarrer les manifestations des partisans du
      général de Gaulle et de reconstituer ainsi que réorganiser la Zone autonome d’Alger, sérieusement
      décimé durant la Bataille d’Alger en 1957.
      Le réseau El Malik dépendait étroitement de la wilaya IV historique, par le truchement de
      Belkacem Bettouche, qui était en relation avec la wilaya IV, bien avant la constitution du réseau.
      "Nous nous sommes rencontrés lors d’une réunion informelle, dans un lieu situé à Belcourt
      (actuellement Mohamed-Belouizdad) et nous avions décidé de faire quelque chose, pour empêcher
      cela", a-t-il précisé.
      "Nous étions une vingtaine de militants réunis dans la maison de Roudjali Ahmed pour créer ce
      réseau. Le but de la réunion, n’était pas d’organiser des manifestations, mais c’était de placer à la
      tête du réseau un groupe qui va essayer de reconstituer la ZAA. Ensuite, nous avions envoyé un
      rapport aux wilayas III et IV historiques pour qu’il parvienne au Gouvernement provisoire de la
      République algérienne (GPRA)", a raconté M. Alilat qui a précisé que les militants avaient demandé
      au GPRA de les autoriser à travailler avec ce titre.
      M. Alilat a affirmé que les évènements avaient démarré du quartier de Belcourt, avant qu’ils ne
      fassent tâche d’huile dans d’autres quartiers d’Alger, en dépit du blocus des éléments de l’armée
      coloniale, qui avaient essayé par tous les moyens d’empêcher "nos militants d’exprimer leur
      colère".
      Faisant le bilan de ses manifestations, qui ont duré 3 jours, M. Alilat a indiqué qu’"il y avait
      beaucoup de morts et de nombreux blessés", ajoutant que "l’armée coloniale n’avait pas fait dans
      la dentelle, en tirant aveuglément sur la foule".
      Les pieds-noires, avaient tiré sur la foule, selon lui, "sans pour autant décourager les
      manifestants", a-t-il dit.

      Les principaux acquis de ces évènements, a ajouté M. Alilat, étaient que le MPC avait été rebaptisé
      pour devenir le mouvement pour la coopération, signifiant ainsi "que de Gaule avait fait un grand
      pas vers nous".
      Au plan international, ces évènements étaient le prélude aux négociations entre le FLN et la
      France, qui allaient déboucher sur l’indépendance de l’Algérie en 1962.
      "Les évènements ont donné une force extraordinaire à Krim Belkcacem qui représentait l’Algérie à
      l’ONU. Krim avait dit alors qu’il fallait que le cri de Belcourt retentisse à Manhattan (Etats-Unis)",
      a-t-il confié.
      Pour lui ces évènements étaient incontestablement le début de la fin des "ultras" de la
      colonisation.
      "Les ultras étaient estomaqués. S’il y a bien des gens qui avaient eu peur c’était bien les Français.
      Quand ils ont vu la manifestation du 11 décembre, ils avaient compris que ça n’allait pas bien pour
      eux", a-t-il expliqué.
      Larbi Alilat est né en 1922. Il a adhéré au Parti du peuple algérien (PPA), alors qu’il avait tout
      juste 17 ans. Il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) dès le déclenchement de
      la Révolution, en novembre 1954, dans la région de la Soummam (Petite Kabylie).
      Arrêté en 1956, il sera placé sous mandat de dépôt, avant d’être libéré en 1960, pour constituer
      quelques temps après le réseau El Malik. (APS)
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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