Zerhouni et la démocratire algérienne !!!
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El-Islah est au centre d'une bataille politico-judiciaire. Les «dissidents» disent avoir obtenu gain de cause avec l'organisation d'un congrès, mais Abdallah Djaballah garde espoir.
Dans cet entretien, il revient sur le congrès et l'autorisation du ministère de l'Intérieur. Il parle également de l'ex-Fis et la charte pour la paix et la réconciliation
Le Quotidien d'Oran.: M. Djaballah, le ministère de l'Intérieur ne veut toujours pas vous autoriser à organiser votre congrès au moment où «l'aile dissidente» de votre mouvement a eu l'aval et a pu organiser, jeudi dernier, son congrès. Quelle lecture en faites-vous ?
Abdallah Djaballah: Je voudrais d'abord commencer par expliquer aux lecteurs que le mouvement El-Islah est régi par des institutions issues du congrès constitutif organisé les 5 et 6 août 1999 et que les prérogatives de ces institutions sont précises et déterminées. L'organisation d'un congrès par les ayants droit est clairement définie. L'article 35 des statuts du parti dit clairement que les personnes habilitées à organiser le congrès sont, soit le président du mouvement ou les deux tiers du madjliss echourra. Et c'est ce qui s'est passé exactement. Dans une réunion du madjliss echourra, qui s'est déroulée le 27 mai 2004 sous la présidence, en ce temps-là, du nommé Mohamed Boulahia, la décision a été prise de constituer les comités chargés de l'organisation du congrès qui a été reporté à la fin de l'année 2004. Le madjliss echourra s'est réuni le 18 novembre 2004 au siège national du parti puis s'est réuni encore une fois le 9 décembre à Zéralda et a décidé, à travers toutes ces réunions, d'organiser le congrès vers la fin de l'année et arrêté la date pour les 28, 29 et 30 décembre. Suite à cela nous avons demandé une autorisation pour l'organisation du congrès, mais le ministère de l'Intérieur a refusé prétextant une plainte qui a été déposée contre moi à la chambre administrative du tribunal d'Alger. Nous avons ensuite renouvelé la demande en juin 2005, la réponse a été pareillement négative. Puis vers la fin septembre 2006, nous nous sommes convenus avec le ministère de l'Intérieur à ce qu'il délivre l'autorisation si les deux tiers du madjliss echourra le demandent, accompagné des photocopies des cartes d'identité dûment légalisées dans les communes de résidence de chaque membre signataire du madjliss. Et c'est ce qui s'est passé réellement. Nous avons constitué un dossier complet avec les signatures des membres du madjliss Echourra et cela devant des huissiers de justice. Effectivement nous avons reçu l'autorisation pour organiser le congrès de wilaya dans la capitale, à Blida et Boumerdes. Ensuite nous étions surpris de la rétractation du ministère de l'Intérieur et son refus de délivrer les autorisations nécessaires pour organiser les congrès dans les autres wilayas. Le ministère nous a signifié qu'il préférait attendre le verdict final du conseil de l'Etat. Nous avons répondu alors que la demande d'autorisation n'émane pas du président du mouvement mais au nom des deux tiers du madjliss echourra et que ce dernier est une institution respectable qui n'a aucune affaire en justice. Ils ont alors gardé le mutisme, puis nous avons encore renouvelé la demande au nom du président du mouvement et des deux tiers du madjliss echourra pour l'organisation de notre congrès, fin-avril dernier, mais la réponse a été encore une fois négative et nous avons été encore plus surpris en apprenant que le groupe qui a été écarté de notre parti en date du 14 décembre 2004 par la commission de discipline a eu une autorisation. S'agissant de Boulahia, je voudrais préciser qu'un verdict final l'excluant définitivement du mouvement El-Islah a été rendu par la chambre administrative du tribunal d'Alger, le 6 mai 2006. Et malgré cela, on a délivré une autorisation, soi-disant à un comité préparatoire chargé par le madjliss echourra. Notre réponse était simple. Nous avions dit que le madjliss echourra ne s'est pas réuni et que le groupe de dissidents s'est réuni comme d'habitude à l'APN et que quand le groupe en question a voulu porter plainte contre le président du mouvement, il a écrit un PV à la main où il mentionne que le madjliss echourra s'est réuni au domicile du nommé Mohamed Boulahia. La preuve que le PV a été préparé à l'avance c'est que le passage où est mentionné le lieu de la réunion est écrit d'une écriture complètement différente de celle du reste du PV. Ce qui veut dire que le passage a été rajouté après. Deuxièmement, les 25 personnes qui figurent sur le PV qui ont prétendu avoir pris part à la réunion n'ont pas signé le document. Si ces gens-là ont assisté à cette réunion, pourquoi alors n'ont-ils pas signé le PV? Enfin cette réunion n'est pas légale puisque les statuts du parti n'autorisent l'organisation de ses conseils qu'au siège national du mouvement ou dans des endroits publics avec une autorisation. Quand nous avons organisé notre conseil le 18 novembre 2004, le madjliss echourra s'est réuni au siège national du parti et en présence de journalistes, de la télévision, des services de sécurité et l'information a été diffusée dans les journaux.
Il n'existe nulle part dans nos statuts une institution nommée «comité de préparation de congrès» et qui remplacerait en matière de prérogatives, le président du mouvement ou le madjliss echourra.
En conclusion cette autorisation a été délivrée à une partie non concernée, qui n'a ni les prérogatives ni le droit. Et celui qui est à la tête de ce comité est exclu du mouvement El-Islah par la justice. Nous nous interrogeons pourquoi l'on ne veut pas autoriser les institutions légales de notre mouvement qui, pourtant sont soucieuses du respect de la loi et ont adressé une demande d'autorisation au ministère de l'Intérieur avec tous les documents justificatifs et qu'on autorise de l'autre côté, un groupe qui ne fait plus partie, aujourd'hui, de notre mouvement et qui est minoritaire et ne représente que lui-même.
Q.O.: Dans vos récentes conférences de presse, on a senti que vous ne vouliez pas tout dire, tout de suite, à propos de ce qui arrive à votre parti.
Qu'est-ce que vous appréhendez et surtout avez-vous peur de quelque chose?
A.Dj.: Dans cette phase nous consacrons nos efforts pour expliquer l'ampleur de l'erreur commise au détriment du mouvement El-Islah, mais aussi l'ampleur de l'injustice commise contre lui.
Nous avons expliqué tout cela dans le dossier transmis à la justice. Nous nous basons sur le règlement et nous nous attachons aux statuts du parti. Nous, nous ne voulons pas précéder les événements, ni aller loin avec des préjugés. Nous espérons que nous n'allons pas en arriver là. Cependant, si on nous oblige, on dira des choses en temps opportun.
Q.O.: Certains dissidents de votre parti vous décrivent comme étant un véritable tyran. Est-ce que c'est vrai et ne pensez-vous pas que c'est peut-être votre «gestion politique» au sein d'Ennahdha puis d'El-Islah qui vous ont valu toutes ces péripéties?
A.Dj.: Ça c'est des rumeurs distillées par les dissidents après leur départ du parti. Avant, ils ne disaient pas cela. Parler de la sorte après le clash qui a eu lieu n'a aucune valeur. Je répondrais seulement en disant aux lecteurs, que le président du mouvement El-Islah n'est pas membre du madjliss echourra et n'assiste même pas à ses diverses réunions. Je me contente simplement d'assister à l'ouverture de la rencontre en donnant une allocution d'ouverture puis je m'éclipse pour laisser les membres travailler en toute liberté et en toute quiétude. Mieux, je dis que le président du mouvement El-Islah est le premier à se soucier de l'application stricte des décisions prises par le madjliss echourra. Alors comment peut-on dire d'un homme qui a laissé cette institution libre, prenant ses décisions en toute liberté, un homme qui s'est privé même de son droit de prendre part aux débats et en respectant scrupuleusement les orientations du madjliss depuis 1999 qu'il est un «tyran» et un «individualiste»?
Ces propos sont dépassés et sont brandis par des gens à court d'arguments, des gens qui ne pensent qu'à leurs intérêts personnels mesquins. Ces propos sont colportés par les mêmes personnes qui ont commis des erreurs pour se justifier de leur débâcle. Puis la loi et le règlement sont clairs là-dessus. Si vous constatez qu'une personne est un dictateur et n'est pas apte à assumer une responsabilité, pourquoi ne pas aller vers les institutions légitimes du parti pour lui enlever la légitimité et l'exclure? Je pense que la meilleure façon de m'exclure, s'il y a lieu de le faire, c'est d'aller vers un congrès. C'est la meilleure méthode démocratique.
Mais ces gens-là ont refusé d'aller vers ce congrès et ont tout fait pour empêcher sa tenue. Pis, ils ont utilisé toute sorte de subterfuges pour discréditer le mouvement par l'injure.
Est-ce qu'à votre avis ce comportement peut être accepté par un homme censé?
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El-Islah est au centre d'une bataille politico-judiciaire. Les «dissidents» disent avoir obtenu gain de cause avec l'organisation d'un congrès, mais Abdallah Djaballah garde espoir.
Dans cet entretien, il revient sur le congrès et l'autorisation du ministère de l'Intérieur. Il parle également de l'ex-Fis et la charte pour la paix et la réconciliation
Le Quotidien d'Oran.: M. Djaballah, le ministère de l'Intérieur ne veut toujours pas vous autoriser à organiser votre congrès au moment où «l'aile dissidente» de votre mouvement a eu l'aval et a pu organiser, jeudi dernier, son congrès. Quelle lecture en faites-vous ?
Abdallah Djaballah: Je voudrais d'abord commencer par expliquer aux lecteurs que le mouvement El-Islah est régi par des institutions issues du congrès constitutif organisé les 5 et 6 août 1999 et que les prérogatives de ces institutions sont précises et déterminées. L'organisation d'un congrès par les ayants droit est clairement définie. L'article 35 des statuts du parti dit clairement que les personnes habilitées à organiser le congrès sont, soit le président du mouvement ou les deux tiers du madjliss echourra. Et c'est ce qui s'est passé exactement. Dans une réunion du madjliss echourra, qui s'est déroulée le 27 mai 2004 sous la présidence, en ce temps-là, du nommé Mohamed Boulahia, la décision a été prise de constituer les comités chargés de l'organisation du congrès qui a été reporté à la fin de l'année 2004. Le madjliss echourra s'est réuni le 18 novembre 2004 au siège national du parti puis s'est réuni encore une fois le 9 décembre à Zéralda et a décidé, à travers toutes ces réunions, d'organiser le congrès vers la fin de l'année et arrêté la date pour les 28, 29 et 30 décembre. Suite à cela nous avons demandé une autorisation pour l'organisation du congrès, mais le ministère de l'Intérieur a refusé prétextant une plainte qui a été déposée contre moi à la chambre administrative du tribunal d'Alger. Nous avons ensuite renouvelé la demande en juin 2005, la réponse a été pareillement négative. Puis vers la fin septembre 2006, nous nous sommes convenus avec le ministère de l'Intérieur à ce qu'il délivre l'autorisation si les deux tiers du madjliss echourra le demandent, accompagné des photocopies des cartes d'identité dûment légalisées dans les communes de résidence de chaque membre signataire du madjliss. Et c'est ce qui s'est passé réellement. Nous avons constitué un dossier complet avec les signatures des membres du madjliss Echourra et cela devant des huissiers de justice. Effectivement nous avons reçu l'autorisation pour organiser le congrès de wilaya dans la capitale, à Blida et Boumerdes. Ensuite nous étions surpris de la rétractation du ministère de l'Intérieur et son refus de délivrer les autorisations nécessaires pour organiser les congrès dans les autres wilayas. Le ministère nous a signifié qu'il préférait attendre le verdict final du conseil de l'Etat. Nous avons répondu alors que la demande d'autorisation n'émane pas du président du mouvement mais au nom des deux tiers du madjliss echourra et que ce dernier est une institution respectable qui n'a aucune affaire en justice. Ils ont alors gardé le mutisme, puis nous avons encore renouvelé la demande au nom du président du mouvement et des deux tiers du madjliss echourra pour l'organisation de notre congrès, fin-avril dernier, mais la réponse a été encore une fois négative et nous avons été encore plus surpris en apprenant que le groupe qui a été écarté de notre parti en date du 14 décembre 2004 par la commission de discipline a eu une autorisation. S'agissant de Boulahia, je voudrais préciser qu'un verdict final l'excluant définitivement du mouvement El-Islah a été rendu par la chambre administrative du tribunal d'Alger, le 6 mai 2006. Et malgré cela, on a délivré une autorisation, soi-disant à un comité préparatoire chargé par le madjliss echourra. Notre réponse était simple. Nous avions dit que le madjliss echourra ne s'est pas réuni et que le groupe de dissidents s'est réuni comme d'habitude à l'APN et que quand le groupe en question a voulu porter plainte contre le président du mouvement, il a écrit un PV à la main où il mentionne que le madjliss echourra s'est réuni au domicile du nommé Mohamed Boulahia. La preuve que le PV a été préparé à l'avance c'est que le passage où est mentionné le lieu de la réunion est écrit d'une écriture complètement différente de celle du reste du PV. Ce qui veut dire que le passage a été rajouté après. Deuxièmement, les 25 personnes qui figurent sur le PV qui ont prétendu avoir pris part à la réunion n'ont pas signé le document. Si ces gens-là ont assisté à cette réunion, pourquoi alors n'ont-ils pas signé le PV? Enfin cette réunion n'est pas légale puisque les statuts du parti n'autorisent l'organisation de ses conseils qu'au siège national du mouvement ou dans des endroits publics avec une autorisation. Quand nous avons organisé notre conseil le 18 novembre 2004, le madjliss echourra s'est réuni au siège national du parti et en présence de journalistes, de la télévision, des services de sécurité et l'information a été diffusée dans les journaux.
Il n'existe nulle part dans nos statuts une institution nommée «comité de préparation de congrès» et qui remplacerait en matière de prérogatives, le président du mouvement ou le madjliss echourra.
En conclusion cette autorisation a été délivrée à une partie non concernée, qui n'a ni les prérogatives ni le droit. Et celui qui est à la tête de ce comité est exclu du mouvement El-Islah par la justice. Nous nous interrogeons pourquoi l'on ne veut pas autoriser les institutions légales de notre mouvement qui, pourtant sont soucieuses du respect de la loi et ont adressé une demande d'autorisation au ministère de l'Intérieur avec tous les documents justificatifs et qu'on autorise de l'autre côté, un groupe qui ne fait plus partie, aujourd'hui, de notre mouvement et qui est minoritaire et ne représente que lui-même.
Q.O.: Dans vos récentes conférences de presse, on a senti que vous ne vouliez pas tout dire, tout de suite, à propos de ce qui arrive à votre parti.
Qu'est-ce que vous appréhendez et surtout avez-vous peur de quelque chose?
A.Dj.: Dans cette phase nous consacrons nos efforts pour expliquer l'ampleur de l'erreur commise au détriment du mouvement El-Islah, mais aussi l'ampleur de l'injustice commise contre lui.
Nous avons expliqué tout cela dans le dossier transmis à la justice. Nous nous basons sur le règlement et nous nous attachons aux statuts du parti. Nous, nous ne voulons pas précéder les événements, ni aller loin avec des préjugés. Nous espérons que nous n'allons pas en arriver là. Cependant, si on nous oblige, on dira des choses en temps opportun.
Q.O.: Certains dissidents de votre parti vous décrivent comme étant un véritable tyran. Est-ce que c'est vrai et ne pensez-vous pas que c'est peut-être votre «gestion politique» au sein d'Ennahdha puis d'El-Islah qui vous ont valu toutes ces péripéties?
A.Dj.: Ça c'est des rumeurs distillées par les dissidents après leur départ du parti. Avant, ils ne disaient pas cela. Parler de la sorte après le clash qui a eu lieu n'a aucune valeur. Je répondrais seulement en disant aux lecteurs, que le président du mouvement El-Islah n'est pas membre du madjliss echourra et n'assiste même pas à ses diverses réunions. Je me contente simplement d'assister à l'ouverture de la rencontre en donnant une allocution d'ouverture puis je m'éclipse pour laisser les membres travailler en toute liberté et en toute quiétude. Mieux, je dis que le président du mouvement El-Islah est le premier à se soucier de l'application stricte des décisions prises par le madjliss echourra. Alors comment peut-on dire d'un homme qui a laissé cette institution libre, prenant ses décisions en toute liberté, un homme qui s'est privé même de son droit de prendre part aux débats et en respectant scrupuleusement les orientations du madjliss depuis 1999 qu'il est un «tyran» et un «individualiste»?
Ces propos sont dépassés et sont brandis par des gens à court d'arguments, des gens qui ne pensent qu'à leurs intérêts personnels mesquins. Ces propos sont colportés par les mêmes personnes qui ont commis des erreurs pour se justifier de leur débâcle. Puis la loi et le règlement sont clairs là-dessus. Si vous constatez qu'une personne est un dictateur et n'est pas apte à assumer une responsabilité, pourquoi ne pas aller vers les institutions légitimes du parti pour lui enlever la légitimité et l'exclure? Je pense que la meilleure façon de m'exclure, s'il y a lieu de le faire, c'est d'aller vers un congrès. C'est la meilleure méthode démocratique.
Mais ces gens-là ont refusé d'aller vers ce congrès et ont tout fait pour empêcher sa tenue. Pis, ils ont utilisé toute sorte de subterfuges pour discréditer le mouvement par l'injure.
Est-ce qu'à votre avis ce comportement peut être accepté par un homme censé?
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