Pour permettre une présidence à vie à Abdelaziz Bouteflika, le pouvoir va, encore une fois, réviser la Constitution. L’on envisage ainsi de créer un poste de vice-président destiné à gérer la vacance du chef de l’État qui espère se faire réélire en avril prochain.
À moins de quatre mois de l’élection présidentielle d’avril prochain, le voile qui entoure les intentions du pouvoir commence à être levé. Si le maintien du calendrier électoral semble être une constante que les autorités ne veulent pas, du moins pour le moment, transgresser, la marche du chef de l’État vers une présidence à vie semble être la ligne directrice qui va déterminer les démarches qui vont survenir dans les toutes prochaines semaines.
Dans l’entourage du chef de l’État, le principal souci de la conjoncture actuelle est de trouver des artifices juridiques qui justifieraient le maintien d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir sans donner l’impression de prolonger l’actuelle vacance du pouvoir présidentiel. Une réunion, qui a regroupé mercredi dernier le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le conseiller à la présidence de la République, Tayeb Belaïz, autour du frère et conseiller du chef de l’État, Saïd Bouteflika, aurait finalisé un avant-projet de révision de la Constitution. L’information, révélée par le site Algérie1, a été confirmée par une source crédible. Selon notre interlocuteur, le chef de l’État et son entourage souhaitent organiser, dès janvier, une nouvelle révision de la Constitution avec l’introduction de changements substantiels à l’actuelle Constitution. Le changement le plus important sera notamment la création du poste de vice-président qui aura, entre autres tâches, la possibilité de présider les Conseils des ministres. Des charges actuellement assumées uniquement par le chef de l’État seront donc déléguées en partie à un vice-président et au Premier ministre, qui aura ainsi des responsabilités plus élargies. La création du poste de vice-président est justifiée, selon des sources fiables, par les reproches faits ici et là quant à la vacance du poste de président de la République, incapable, notamment, de représenter le pays dans des rencontres internationales. Pour donner du crédit à ce nouveau poste, le vice-président de la République sera élu, en ticket, avec le chef de l’État, qui briguera ainsi un 5e mandat. Ce dernier restera donc comme un monarque retranché dans son palais, tandis que les affaires du pays seront gérées conjointement par le vice-président et le Premier ministre.
Contrairement aux rumeurs qui ont suivi la proposition d’Amar Ghoul d’aller vers une conférence nationale, l’élection présidentielle se tiendra “sauf catastrophe naturelle” en avril prochain. “Abdelaziz Bouteflika n’acceptera jamais de détruire ce qu’il a construit en 20 ans. Reporter l’élection est synonyme d’instabilité politique. Or, Bouteflika a construit tout son pouvoir autour de la stabilité des institutions”, confie un proche du cercle présidentiel. L’annonce de ces nouvelles transformations pourra intervenir dans les tout prochains jours. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a même prévu une “annonce” importante pour ce mercredi, à l’occasion de la signature officielle de la loi de finances 2019. Puisque le chef de l’État ne parle pas depuis 2014, l’annonce sera donc faite, comme c’est devenu l’habitude, par le biais d’un message aux Algériens.
La révision de la Constitution se fera par voie parlementaire, nous indique-t-on. Mais avant cela, les décideurs devront attendre l’installation des nouveaux sénateurs, issus des élections de 29 décembre prochain. Puis, la présidence de la République devra désigner les nouveaux membres du Sénat, qui seront choisis dans le cadre du tiers présidentiel. Il ne restera, théoriquement, que deux semaines pour organiser un Congrès des deux Chambres du Parlement pour triturer, une nouvelle fois, la Constitution dans le but de donner une légitimité à une présidence à vie pour Abdelaziz Bouteflika. Le reste ne sera que du détail.
Ali Boukhlef
Liberté
À moins de quatre mois de l’élection présidentielle d’avril prochain, le voile qui entoure les intentions du pouvoir commence à être levé. Si le maintien du calendrier électoral semble être une constante que les autorités ne veulent pas, du moins pour le moment, transgresser, la marche du chef de l’État vers une présidence à vie semble être la ligne directrice qui va déterminer les démarches qui vont survenir dans les toutes prochaines semaines.
Dans l’entourage du chef de l’État, le principal souci de la conjoncture actuelle est de trouver des artifices juridiques qui justifieraient le maintien d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir sans donner l’impression de prolonger l’actuelle vacance du pouvoir présidentiel. Une réunion, qui a regroupé mercredi dernier le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le conseiller à la présidence de la République, Tayeb Belaïz, autour du frère et conseiller du chef de l’État, Saïd Bouteflika, aurait finalisé un avant-projet de révision de la Constitution. L’information, révélée par le site Algérie1, a été confirmée par une source crédible. Selon notre interlocuteur, le chef de l’État et son entourage souhaitent organiser, dès janvier, une nouvelle révision de la Constitution avec l’introduction de changements substantiels à l’actuelle Constitution. Le changement le plus important sera notamment la création du poste de vice-président qui aura, entre autres tâches, la possibilité de présider les Conseils des ministres. Des charges actuellement assumées uniquement par le chef de l’État seront donc déléguées en partie à un vice-président et au Premier ministre, qui aura ainsi des responsabilités plus élargies. La création du poste de vice-président est justifiée, selon des sources fiables, par les reproches faits ici et là quant à la vacance du poste de président de la République, incapable, notamment, de représenter le pays dans des rencontres internationales. Pour donner du crédit à ce nouveau poste, le vice-président de la République sera élu, en ticket, avec le chef de l’État, qui briguera ainsi un 5e mandat. Ce dernier restera donc comme un monarque retranché dans son palais, tandis que les affaires du pays seront gérées conjointement par le vice-président et le Premier ministre.
Contrairement aux rumeurs qui ont suivi la proposition d’Amar Ghoul d’aller vers une conférence nationale, l’élection présidentielle se tiendra “sauf catastrophe naturelle” en avril prochain. “Abdelaziz Bouteflika n’acceptera jamais de détruire ce qu’il a construit en 20 ans. Reporter l’élection est synonyme d’instabilité politique. Or, Bouteflika a construit tout son pouvoir autour de la stabilité des institutions”, confie un proche du cercle présidentiel. L’annonce de ces nouvelles transformations pourra intervenir dans les tout prochains jours. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a même prévu une “annonce” importante pour ce mercredi, à l’occasion de la signature officielle de la loi de finances 2019. Puisque le chef de l’État ne parle pas depuis 2014, l’annonce sera donc faite, comme c’est devenu l’habitude, par le biais d’un message aux Algériens.
La révision de la Constitution se fera par voie parlementaire, nous indique-t-on. Mais avant cela, les décideurs devront attendre l’installation des nouveaux sénateurs, issus des élections de 29 décembre prochain. Puis, la présidence de la République devra désigner les nouveaux membres du Sénat, qui seront choisis dans le cadre du tiers présidentiel. Il ne restera, théoriquement, que deux semaines pour organiser un Congrès des deux Chambres du Parlement pour triturer, une nouvelle fois, la Constitution dans le but de donner une légitimité à une présidence à vie pour Abdelaziz Bouteflika. Le reste ne sera que du détail.
Ali Boukhlef
Liberté
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