C’était il y a quarante ans. Le 27 décembre 1978, les Algériens finissaient la nuit avec la mort de leur président de la République Houari Boumediène. Malgré des chuchotements suscités par son absence inhabituelle sur le petit écran, la surprise fut totale. Le jeune président, tout juste âgé de 46 ans, a été emporté par une maladie foudroyante que le régime avait fait le choix de tenir au secret.
Quarante ans après, entre thuriféraires et contempteurs, son bilan continue de diviser les Algériens. Il y a ceux qui présentent des 13 ans de règne comme un âge d’or. Et ceux qui, au contraire, y voient le temps où ont été ensemencés les germes de toutes les crises qui ont fini par éclater à la face de son successeur Chadli Bendjedid.
Depuis son engagement au sein de l’ALN jusqu’à sa brutale disparition, tout son parcours sera marqué du sceau de la controverse. Durant la Guerre de libération, il aura incarné en partie l’esprit contraire du congrès de la Soummam qui proclamait la primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur. Le colonel Boumediène s’était installé à Oujda, au Maroc, où il a pris la tête de l’État-major général, s’employant à recruter, à armer et à former militairement et politiquement les combattants.
Le conflit avec le GPRA, né avec les négociations d’Evian, va se transformer en confrontation violente qui menace de se transformer en guerre civile au moment de l’indépendance. L’austère et discret chef militaire s’allie à Ahmed Ben Bella, bien plus connu et qui prône le socialisme pour l’Algérie indépendante. Boumediène s’empare naturellement du poste stratégique de ministre de la Défense. La prise du pouvoir est sanglante. Le système qui s’est mis en place continue de façonner le pays.
Grâce au prestige de la Révolution, Boumediène fait partie des plus importants dirigeants africains et arabes avec Gamal Abdenasser et Kwame N’Krumah. L’Algérie devient un phare de la diplomatie internationale que l’on s’emploie à allumer constamment avec le feu de l’autodétermination des peuples.
Celui qui a voulu mettre fin au pouvoir personnel dirige à coup d’ordonnances pendant une décennie. Le président Boumediène engage ses trois nouvelles Révolutions : industrielle, agraire et culturelle qui entraient notamment la nationalisation des hydrocarbures et des terres agricoles et l’arabisation de l’enseignement qui sera démocratisé et dépouillé de ses écoles privées.
Sur le plan idéologique, la Constitution proclame que le socialisme est une “option irréversible”, un “approfondissement” et un “aboutissement logique de la Révolution du 1er novembre”. Au plan politique, la loi fondamentale a consacré le parti unique. “Le Front de Libération Nationale est le parti unique du pays”. Et au plan institutionnel, un poste de vice-président jamais pourvu.
Quand dix ans après la mort de Boumediène éclatent les émeutes d’octobre 1988, les protestataires s’en prendront aux symboles du FLN et du socialisme. Et si les islamistes ont récupéré la mise c’est que les ferments de leur idéologie ont été ensemencés par Boumediène, accusent ses adversaires. Ses partisans lui prêtaient des intentions généreuses pour le 4e congrès du FLN auquel il n’assistera jamais.
TSA
Quarante ans après, entre thuriféraires et contempteurs, son bilan continue de diviser les Algériens. Il y a ceux qui présentent des 13 ans de règne comme un âge d’or. Et ceux qui, au contraire, y voient le temps où ont été ensemencés les germes de toutes les crises qui ont fini par éclater à la face de son successeur Chadli Bendjedid.
Depuis son engagement au sein de l’ALN jusqu’à sa brutale disparition, tout son parcours sera marqué du sceau de la controverse. Durant la Guerre de libération, il aura incarné en partie l’esprit contraire du congrès de la Soummam qui proclamait la primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur. Le colonel Boumediène s’était installé à Oujda, au Maroc, où il a pris la tête de l’État-major général, s’employant à recruter, à armer et à former militairement et politiquement les combattants.
Le conflit avec le GPRA, né avec les négociations d’Evian, va se transformer en confrontation violente qui menace de se transformer en guerre civile au moment de l’indépendance. L’austère et discret chef militaire s’allie à Ahmed Ben Bella, bien plus connu et qui prône le socialisme pour l’Algérie indépendante. Boumediène s’empare naturellement du poste stratégique de ministre de la Défense. La prise du pouvoir est sanglante. Le système qui s’est mis en place continue de façonner le pays.
Grâce au prestige de la Révolution, Boumediène fait partie des plus importants dirigeants africains et arabes avec Gamal Abdenasser et Kwame N’Krumah. L’Algérie devient un phare de la diplomatie internationale que l’on s’emploie à allumer constamment avec le feu de l’autodétermination des peuples.
Celui qui a voulu mettre fin au pouvoir personnel dirige à coup d’ordonnances pendant une décennie. Le président Boumediène engage ses trois nouvelles Révolutions : industrielle, agraire et culturelle qui entraient notamment la nationalisation des hydrocarbures et des terres agricoles et l’arabisation de l’enseignement qui sera démocratisé et dépouillé de ses écoles privées.
Sur le plan idéologique, la Constitution proclame que le socialisme est une “option irréversible”, un “approfondissement” et un “aboutissement logique de la Révolution du 1er novembre”. Au plan politique, la loi fondamentale a consacré le parti unique. “Le Front de Libération Nationale est le parti unique du pays”. Et au plan institutionnel, un poste de vice-président jamais pourvu.
Quand dix ans après la mort de Boumediène éclatent les émeutes d’octobre 1988, les protestataires s’en prendront aux symboles du FLN et du socialisme. Et si les islamistes ont récupéré la mise c’est que les ferments de leur idéologie ont été ensemencés par Boumediène, accusent ses adversaires. Ses partisans lui prêtaient des intentions généreuses pour le 4e congrès du FLN auquel il n’assistera jamais.
TSA
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