IMMIGRATION: Le nouveau dérapage de Nicolas Sarkozy
par L'un De Nos Correspondants A Paris: Rabah Yanis
Nicolas Sarkozy multiplie les dérapages sur le thème de l'immigration. Jeudi soir, le candidat de l'UMP (droite) a franchi une nouvelle étape dans ce qui ressemble à une stratégie de séduction envers les électeurs d'extrême droite.
Invité d'une émission sur la chaîne publique France 2, il a promis la création d'un « ministère de l'immigration et de l'identité nationale ». Le candidat, également ministre de l'Intérieur, a souligné que le dossier était actuellement géré par trois ministères différents. Une situation qui, selon lui, compliquerait sa gestion. S'il est élu président de la République, il a précisé qu'il ferait voter dès juillet une nouvelle loi sur l'immigration pour notamment « encadrer le regroupement familial ». « Il y aurait trois conditions à poser pour qu'un étranger en France puisse faire venir sa famille: qu'il ait un logement pour les loger, (...) un travail pour la faire vivre et qu'on apprenne le français, ou en tout cas des rudiments de français, avant de venir en France (...). Si on ne le fait pas, on ne peut pas s'intégrer. La langue de la France c'est le français », a-t-il notamment expliqué sur le plateau de France 2.
Hier, ces déclarations ont provoqué de nombreuses réactions. « En enfermant dans la même phrase immigration et identité nationale, Nicolas Sarkozy a franchi une frontière », a notamment déclaré le candidat centriste François Bayrou, crédité d'un score confortable au premier tour par les sondages. « Que l'on ait un ministère de l'immigration, pourquoi pas; mais enfermer dans la même phrase immigration et identité nationale, il y a là une frontière franchie », a-t-il précisé.
Pour sa part, le Parti socialiste (PS) a estimé que Nicolas Sarkozy est « dans un flirt poussé avec les thèses du Front National », le parti d'extrême droite de Jean-Marie Le Pen. « Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur depuis cinq ans, a fait voter deux lois sur l'immigration. Et maintenant, dans la campagne présidentielle, il nous annonce une nouvelle loi, un nouveau ministère. Mais il ne s'agit pas de n'importe quel ministère: les mots ont un sens, immigration et identité nationale. Je crains vraiment que dans cette campagne, on avait déjà suffisamment de signes; Nicolas Sarkozy est dans un flirt poussé avec les thèses du FN », a dénoncé le premier secrétaire du PS, François Hollande. Avant de préciser: « S'il s'agit de contrôler les flux migratoires, le ministère de l'Intérieur dans sa forme actuelle y suffit. S'il s'agit d'assurer l'intégration, et il le faut, le ministère du Travail, responsable de la population, y suffit ».
Depuis son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy n'est pas à son premier dérapage sur l'immigration. Lors d'une précédente émission de télévision, il avait notamment dénoncé les musulmans qui « égorgent des moutons dans leurs baignoires ». Menacé par le candidat centriste François Bayrou dont la cote de popularité ne cesse de monter, Nicolas Sarkozy cherche visiblement à durcir son discours sur le thème sensible de l'immigration. Au risque de faire le jeu de l'extrême droite.
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par L'un De Nos Correspondants A Paris: Rabah Yanis
Nicolas Sarkozy multiplie les dérapages sur le thème de l'immigration. Jeudi soir, le candidat de l'UMP (droite) a franchi une nouvelle étape dans ce qui ressemble à une stratégie de séduction envers les électeurs d'extrême droite.
Invité d'une émission sur la chaîne publique France 2, il a promis la création d'un « ministère de l'immigration et de l'identité nationale ». Le candidat, également ministre de l'Intérieur, a souligné que le dossier était actuellement géré par trois ministères différents. Une situation qui, selon lui, compliquerait sa gestion. S'il est élu président de la République, il a précisé qu'il ferait voter dès juillet une nouvelle loi sur l'immigration pour notamment « encadrer le regroupement familial ». « Il y aurait trois conditions à poser pour qu'un étranger en France puisse faire venir sa famille: qu'il ait un logement pour les loger, (...) un travail pour la faire vivre et qu'on apprenne le français, ou en tout cas des rudiments de français, avant de venir en France (...). Si on ne le fait pas, on ne peut pas s'intégrer. La langue de la France c'est le français », a-t-il notamment expliqué sur le plateau de France 2.
Hier, ces déclarations ont provoqué de nombreuses réactions. « En enfermant dans la même phrase immigration et identité nationale, Nicolas Sarkozy a franchi une frontière », a notamment déclaré le candidat centriste François Bayrou, crédité d'un score confortable au premier tour par les sondages. « Que l'on ait un ministère de l'immigration, pourquoi pas; mais enfermer dans la même phrase immigration et identité nationale, il y a là une frontière franchie », a-t-il précisé.
Pour sa part, le Parti socialiste (PS) a estimé que Nicolas Sarkozy est « dans un flirt poussé avec les thèses du Front National », le parti d'extrême droite de Jean-Marie Le Pen. « Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur depuis cinq ans, a fait voter deux lois sur l'immigration. Et maintenant, dans la campagne présidentielle, il nous annonce une nouvelle loi, un nouveau ministère. Mais il ne s'agit pas de n'importe quel ministère: les mots ont un sens, immigration et identité nationale. Je crains vraiment que dans cette campagne, on avait déjà suffisamment de signes; Nicolas Sarkozy est dans un flirt poussé avec les thèses du FN », a dénoncé le premier secrétaire du PS, François Hollande. Avant de préciser: « S'il s'agit de contrôler les flux migratoires, le ministère de l'Intérieur dans sa forme actuelle y suffit. S'il s'agit d'assurer l'intégration, et il le faut, le ministère du Travail, responsable de la population, y suffit ».
Depuis son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy n'est pas à son premier dérapage sur l'immigration. Lors d'une précédente émission de télévision, il avait notamment dénoncé les musulmans qui « égorgent des moutons dans leurs baignoires ». Menacé par le candidat centriste François Bayrou dont la cote de popularité ne cesse de monter, Nicolas Sarkozy cherche visiblement à durcir son discours sur le thème sensible de l'immigration. Au risque de faire le jeu de l'extrême droite.
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