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The outlaw made in Algeria

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  • The outlaw made in Algeria

    En anglais, cela veut dire hors la loi. L'appellation s'applique donc à des hommes, des organisations ou des institutions qui se placent en marge des lois nationales et internationales, au-dessus des autres en se taillant des codes, un système, un Etat à part qui n'appartient qu'à eux. Et à l'intérieur de «leur» Etat, ils agissent, s'enrichissent dans une impunité présumée ou accordée par plus puissants qu'eux.

    Les procès qui secouent l'opinion algérienne et mettent sous une loupe géante internationale le fonctionnement de l'Algérie, de ses cadres, de ses banques et surtout de sa justice, risquent de faire jurisprudence, dans un sens ou dans l'autre. Plus les sanctions et les condamnations frappent haut et plus il y aura un regain de confiance dans le champ politique et essentiellement envers la justice du pays. Et cela n'a pas de prix, surtout pas celui de ceux qui auraient mérité de tomber sous un verdict. Et dans ce cas the outlaw auront peur et réfléchiront beaucoup plus et tenteront de sophistiquer leurs pratiques, car le crime organisé fait partie des sociétés humaines.

    Plus bas, dans les strates sociales, il y a énormément d'outlaws de petite et de moyenne envergure. Ils n'ont ni les moyens ni la volonté d'aller plus loin vers ceux d'en haut. Ils sont dans le secteur privé, dans l'administration, dans la police, la douane, les impôts, les transports, etc. Mais, ils ne respectent pas les lois, les règlements, un basique civisme et encore moins les principes élémentaires de politesse entre un marchand et son client. Dans les plus grandes villes, dans les cités populaires, dans tous les quartiers du pays, les universités et les écoles, la loi et les règlements sont bafoués. D'un côté, les espaces publics, chaussée, trottoirs, le bas des immeubles, les terrasses, la verdure sont occupés par les commerçants, les automobilistes, comme des terrains où poussent des bidonvilles hors la loi. Ceux qui transgressent les lois élargissent le devant de leur commerce, s'inventent des stationnements sur mesure devant leur boutique ou leur garage, avec toutes les nuisances prévisibles pour l'urbanisme, l'environnement, la santé publique, les risques d'accidents et de catastrophes, etc. L'outlaw agit en connaissance de cause ou bien s'essaie de faire en tout petit ce que font certains du haut du panier. Il s'intègre dans un système, un climat général et dans des archaïsmes et ainsi de suite.

    En face de l'outlaw, gros requin ou petite sardine, il y a celles et ceux qui sont chargés par la loi d'empêcher, de prévenir et de réprimer tout ce qui bouge contre les lois, le vivre ensemble, l'urbanisme, la bonne circulation routière, les normes urbanistiques, etc.

    Les ministres, les walis, les mairies, la police, l'ensemble des institutions habilitées, les tribunaux, dans des espaces spécifiques à chacun, sont responsables, grandement responsables. Leur engagement envers la communauté, l'Etat et chaque citoyen ne se limite pas aux carrousels officiels qui voient des murs et des trottoirs repeints de nuit, une circulation figée durant des heures parce que quelqu'un, quel qu'il soit, va passer. C'est dans les quartiers, les cités, oubliés des hommes, que leur travail doit se faire le plus, c'est-à-dire là où il y a le plus grand nombre de citoyens et d'outlaws sales et méchants qui polluent, sèment les ordures et les maladies. Et si le travail n'est pas fait, ces responsables ne deviennent pas eux aussi outlaws par le laxisme, l'indifférence, la fainéantise et l'incompétence ? Les procès en cours démontrent beaucoup de choses qui sédimentent et enrichissent une mémoire collective qui peut provoquer des séismes sociaux et inciviques.

    Le plus grand outlaw, qui persiste et signe, c'est le gouvernement américain. Des agents de la CIA font ce qu'ils veulent dans des pays étrangers, enlèvent des personnes, instituent par la seule force Gantanamo, et les USA refusent de livrer à la justice italienne les outlaws de la CIA parce qu'ils sont... l'Amérique au-dessus des conventions internationales. Outlaw est un mot populaire et vulgarisé par le western américain. Retour aux sources !

    Par Le Quotidien d'Oran
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