Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Statue de Massinissa : l’œuvre qui dérange

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Statue de Massinissa : l’œuvre qui dérange

    Un artiste s’attelant à apporter les dernières retouches à la statue de Massinissa. © D.R.
    Le lieu de son installation et la date de sa livraison constituent les deux facteurs qui montrent que les pouvoirs publics sont dans une totale gêne.

    La statue du roi de Numidie, Massinissa (Masnsen 238 av. J.-C. - 148 av. J.-C.) continue d’alimenter la polémique entre les parties engagées dans sa réalisation, notamment sur le choix du lieu où elle devait être érigée pour être bien visible. En effet, initialement prévue à la place Tafourah, à Alger-Centre, cette statue sera finalement, et contre toute attente, érigée à Bab-Ezzouar, à l’est de la capitale.
    L’information a été confirmée, hier matin, sur les ondes de la Radio nationale, par le P/APC d’Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, qui estimait que le choix du lieu émanait d’une décision de toutes les parties et des pouvoirs publics. Pour M. Bettache, “la localité de Bab-Ezzouar (la porte des visiteurs, ndlr) constitue la porte d’Alger et, du coup, offrira une meilleure visibilité au grand public qui voudrait voir cette œuvre d’art”. En revanche, il n’a pas indiqué le lieu précis où cette statue sera érigée, d’autant qu’elle avait été annoncée en grande pompe par la wilaya d’Alger, l’APC d’Alger-Centre et le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA). Car, au demeurant, ces statues, qui revêtent, par ailleurs, un caractère historique et civilisationnel, sont généralement érigées sur les grandes places publiques, comme elles font l’objet d’études et de consultations quant au lieu de leur installation pour mettre en valeur les personnages qu’elles représentent. De couac en couac, cette statue a également accusé un retard criant dans sa réalisation. Pourtant, elle avait été soumise à une commission des marchés et devait être réalisée en sept mois. Elle devait être livrée en avril 2018, mois qui coïncide avec le 28e anniversaire du Printemps berbère de 1980. Finalement, il a été décidé de reporter sa réception et son installation pour la journée d’hier, à l’occasion du nouvel an amazigh 2969, coïncidant avec le 12 janvier de chaque année. Et ce n’est pas fini vu que l’œuvre est encore dans les ateliers où les artistes s’attellent à apporter les dernières retouches. Du coup, il a été décidé de reporter son inauguration à une date ultérieure. Contacté par nos soins, le secrétaire général du HCA, Si El-Hachemi Assad, a indiqué que ce report se voulait “une sage décision” principalement dictée par le fait que “les artistes travaillent toujours sur cette œuvre au niveau des ateliers”. Au-delà de ces considérations liées au lieu de son installation et à la date de sa réception, on a la nette impression que cette statue gêne les pouvoirs publics à bien des égards. Pourtant, les parties engagées ont mobilisé du beau monde pour éviter un quelconque précédent, sachant que des statues de figures de proue ont complètement été un échec sur tous les plans. Pour prévenir ces ratages et éviter de susciter le courroux de l’opinion publique, les pouvoirs publics et les parties engagées ont mobilisé une cagnotte de 17 millions de dinars, des représentants des Écoles des beaux-arts d’Alger et de Sidi Bel-Abbès, des historiens, des universitaires et trois talentueux sculpteurs.


    FARID BELGACEM
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X